(Correspondance) - Les populations de la région de Matam et du département de Linguère dans la région de Louga se posent encore des questions à propos de l'arrêt des travaux pour la réhabilitation de la route Linguère/Matam. Une vieille doléance des populations du Fouta que le gouvernement était sur le point de satisfaire à coup de milliards est ainsi tombée à l’eau. Tantôt, l'Etat annonce un premier jet du financement, tantôt un prêt pour le financement total des travaux. Jusqu'au moment où il s'est décidé à lancer l'opération de réhabilitation de la route. A la surprise générale, voilà qu'au beau milieu de l'année, les travaux ont été arrêtés pour des raisons jusque-là inconnues. Pourtant, le gouvernement avait annoncé, par la voix de ses ministres, que le financement avait été obtenu pour réaliser les travaux qui allaient soulager les populations.
Aujourd'hui, sur le terrain, la réalité est tout autre. Car, il suffit de faire un tour sur le terrain pour s'apercevoir de la façon dont le gouvernement et les entrepreneurs en charge des travaux mènent ce projet.
Partant de la commune de Linguère, c'est après dix kilomètres seulement que les travaux ont été entamés. Les huit kilomètres sont constitués de latérite. Ce n'est qu’après cette route latéritique que la route goudronnée peut enfin commencer. Encore que cette dernière ne s'étale que sur une distance de 48 kilomètres. C’est-à-dire jusqu’au croisement qui mène à Vélingara Ferlo. Ce qui est paradoxal dans cette affaire, c'est que les entrepreneurs ont bien pris le soin de goudronner le tronçon entre le croisement et Barkédji, situé à un peu plus de trente kilomètres de la commune de Linguère qui n'était pas une priorité. A partir du croisement qui mène à Vélingara Ferlo jusque dans la commune de Matam, en passant par les communes de Ranérou Ferlo et de Ourossogui, c'est le statu quo ante. Car, les travaux pour la réhabilitation sont arrêtés au village de Boula, à dix kilomètres de Ranérou. Et de Ranérou village à Ourossogui distant de 80 km, mis à part les travaux de topographie réalisés antérieurement, la route n'existe que de nom et les usagers parcourent une piste cahoteuse pour rallier l'autre bout de la route. Même les entreprises qui avaient élu leur quartier général pour les travaux ont tout simplement plié bagages pour des raisons encore inconnues. Une situation qui ne laisse pas indifférentes les populations qui ne cessent de se poser des questions à propos de l'arrêt des travaux. ‘Nous sommes désolés de l'arrêt des travaux. Mais, le gouvernement nous doit des explications. Car, nous avions plein d'espoirs une fois la route terminée. Elle nous aurait, en effet, permis de rallier nos villages respectifs le plus rapidement possible. Mieux, toute cette partie du Ferlo allait être désenclavée’, lance Djiby Sylla, un habitant du village de Vélingara Ferlo.
Comme celles du Ferlo, les populations de la commune de Matam qui se trouve être la capitale de jonction, se posent encore des questions quant au désenclavement de leur localité. ‘Si le gouvernement voulait réellement réaliser les travaux, il fallait commencer par les deux bouts c'est-à-dire Linguère et Matam. Or, ce préalable n'a pas été respecté. Pis, les trois ponts situés sur l'axe Ourossogui-Matam sont sur le point de s'écrouler si l'on n’y prend garde. Aussi, exigeons-nous la réhabilitation de ces ponts’, martèle Abou Dia, un habitant de Matam.
C'est aussi la grogne chez les chauffeurs qui pensent que l'arrêt des travaux est un ‘acte de sabotage’.Pour Mamadou Sy, conducteur de transport en commun de son état, ‘le gouvernement est tenu d'éclaircir la lanterne des populations sur l'arrêt des travaux’. Autre désagrément, les entrepreneurs ont barré la route qu'ils avaient entamée. Interdisant, du coup, son usage. Une option que les transporteurs n'ont pas respectée. Parce qu’ils ont déplacé les grosses pierres qui jonchaient la chaussée pour se frayer un passage.
Un arrêt qui ne laisse pas aussi indifférents les responsables politiques de la région de Matam, à l’instar du président du Conseil rural de Vélingara Ferlo. Pour Karim Bâ, ‘la route Linguère-Matam allait contribuer au désenclavement de la zone sylvo-pastorale. Ceux qui n'empruntent pas cette route n'en connaissent sûrement pas les réelles difficultés. Parce que, rien que pour quitter Vélingara Ferlo pour se rendre à Ranérou, il faut trois heures de temps. De là, pour aller à Matam, il faut encore quatre heures supplémentaires. Ce qui, mine de rien, fait sept heures de temps’.
En tout cas, pour ce projet tant chanté par les autorités de l’alternance, on est en train d’assister à la naissance d’un bébé mort-né. Va-t-on vers la continuation des travaux? C'est la question que tout le monde se pose dans cette zone du Ferlo où les populations voient leur rêve fondre comme beurre au soleil.
Amadou Issa KANE
Aujourd'hui, sur le terrain, la réalité est tout autre. Car, il suffit de faire un tour sur le terrain pour s'apercevoir de la façon dont le gouvernement et les entrepreneurs en charge des travaux mènent ce projet.
Partant de la commune de Linguère, c'est après dix kilomètres seulement que les travaux ont été entamés. Les huit kilomètres sont constitués de latérite. Ce n'est qu’après cette route latéritique que la route goudronnée peut enfin commencer. Encore que cette dernière ne s'étale que sur une distance de 48 kilomètres. C’est-à-dire jusqu’au croisement qui mène à Vélingara Ferlo. Ce qui est paradoxal dans cette affaire, c'est que les entrepreneurs ont bien pris le soin de goudronner le tronçon entre le croisement et Barkédji, situé à un peu plus de trente kilomètres de la commune de Linguère qui n'était pas une priorité. A partir du croisement qui mène à Vélingara Ferlo jusque dans la commune de Matam, en passant par les communes de Ranérou Ferlo et de Ourossogui, c'est le statu quo ante. Car, les travaux pour la réhabilitation sont arrêtés au village de Boula, à dix kilomètres de Ranérou. Et de Ranérou village à Ourossogui distant de 80 km, mis à part les travaux de topographie réalisés antérieurement, la route n'existe que de nom et les usagers parcourent une piste cahoteuse pour rallier l'autre bout de la route. Même les entreprises qui avaient élu leur quartier général pour les travaux ont tout simplement plié bagages pour des raisons encore inconnues. Une situation qui ne laisse pas indifférentes les populations qui ne cessent de se poser des questions à propos de l'arrêt des travaux. ‘Nous sommes désolés de l'arrêt des travaux. Mais, le gouvernement nous doit des explications. Car, nous avions plein d'espoirs une fois la route terminée. Elle nous aurait, en effet, permis de rallier nos villages respectifs le plus rapidement possible. Mieux, toute cette partie du Ferlo allait être désenclavée’, lance Djiby Sylla, un habitant du village de Vélingara Ferlo.
Comme celles du Ferlo, les populations de la commune de Matam qui se trouve être la capitale de jonction, se posent encore des questions quant au désenclavement de leur localité. ‘Si le gouvernement voulait réellement réaliser les travaux, il fallait commencer par les deux bouts c'est-à-dire Linguère et Matam. Or, ce préalable n'a pas été respecté. Pis, les trois ponts situés sur l'axe Ourossogui-Matam sont sur le point de s'écrouler si l'on n’y prend garde. Aussi, exigeons-nous la réhabilitation de ces ponts’, martèle Abou Dia, un habitant de Matam.
C'est aussi la grogne chez les chauffeurs qui pensent que l'arrêt des travaux est un ‘acte de sabotage’.Pour Mamadou Sy, conducteur de transport en commun de son état, ‘le gouvernement est tenu d'éclaircir la lanterne des populations sur l'arrêt des travaux’. Autre désagrément, les entrepreneurs ont barré la route qu'ils avaient entamée. Interdisant, du coup, son usage. Une option que les transporteurs n'ont pas respectée. Parce qu’ils ont déplacé les grosses pierres qui jonchaient la chaussée pour se frayer un passage.
Un arrêt qui ne laisse pas aussi indifférents les responsables politiques de la région de Matam, à l’instar du président du Conseil rural de Vélingara Ferlo. Pour Karim Bâ, ‘la route Linguère-Matam allait contribuer au désenclavement de la zone sylvo-pastorale. Ceux qui n'empruntent pas cette route n'en connaissent sûrement pas les réelles difficultés. Parce que, rien que pour quitter Vélingara Ferlo pour se rendre à Ranérou, il faut trois heures de temps. De là, pour aller à Matam, il faut encore quatre heures supplémentaires. Ce qui, mine de rien, fait sept heures de temps’.
En tout cas, pour ce projet tant chanté par les autorités de l’alternance, on est en train d’assister à la naissance d’un bébé mort-né. Va-t-on vers la continuation des travaux? C'est la question que tout le monde se pose dans cette zone du Ferlo où les populations voient leur rêve fondre comme beurre au soleil.
Amadou Issa KANE