« Je suis épanoui. Sur le terrain, je prends du plaisir, et en dehors, je me sens heureux, à l’aise avec mon entourage ». Le nouveau Ben Arfa, apaisé, existe depuis plus d’un an maintenant. C’est depuis son arrivée en Angleterre qu’il semble avoir beaucoup évolué, même si lui date le changement à quelques mois plus tôt. « Depuis deux ou trois ans, il me semble que je me comprends davantage. Désormais, en cas de problème, je me maîtrise, je fais l’effort de me mettre à la place de mon interlocuteur. Je me suis pris pas mal de baffes dans la vie et j’ai fini par comprendre que ce n’était pas toujours la faute des autres, que j’avais une part de responsabilité dans ce qui m’arrivait. À force de me remettre en question, j’ai réussi à dompter mon tempérament. Je suis moins impatient et moins impulsif, en paix avec moi-même », raconte-t-il dans les colonnes des Inrockuptibles.
Dans un long entretien, il revient sur quelques évènements qui ont marqué sa carrière et démontré toute sa force de caractère. Comme par exemple l’histoire de la prime d’intéressement que Jean-Michel Aulas avait refusé de verser à Ben Arfa lorsqu’il était à Lyon. « Sur le coup, sa conduite m’a vraiment choqué. Je me suis senti victime d’une injustice. Pour cette affaire de prime oubliée, je suis passé devant la commission juridique de Ligue de football professionnel et j’ai pu dire mes quatre vérités à M. Aulas. Je n’avais que 21 ans mais je lui ai demandé où était passée sa parole. Intérieurement, je me disais « heureusement que nous ne sommes pas des animaux sinon je t’aurais tué ». À cette époque, les gens le craignaient parce qu’il était puissant et membre de la commission. Moi, je m’en foutais », lance Ben Arfa. Rebelle et à fleur de peau, le Magpie a rencontré peu d’entraîneurs capables de le comprendre. L’un des rares à avoir réussi était lui-même un incompris !
« Raymond Domenech, je crois. Ses paroles me touchaient, il prenait du temps pour me parler, disait des trucs pour me parler, disait des trucs comme « ta passion doit te servir sur le terrain ne la dirige pas contre toi ». Je sentais une réelle affection chez lui, il était protecteur et sincère. J’ai l’impression que nous sommes animés du même sentiment de révolte », explique Ben Arfa. Aujourd’hui, si ce sentiment de révolte existe toujours, Ben Arfa l’a dompté, bien aidé aujourd’hui par la manière des Anglais d’aborder le football professionnel. « La vie y est relaxante, sans pression. Si j’avais pu venir en Angleterre dès mes 17 ans, je l’aurais fait. C’est un autre monde, une autre culture. Tu peux perdre 3-0, mais les supporters ne te sifflent pas pour autant. Le club te met dans les meilleures conditions, te responsabilise, il n’y a pas de mises au vert. Lorsque tu joues un match à 15 heures, c’est comme en benjamins, c’est léger : ils te donnent rendez-vous à 13h30, ça veut dire que tu peux aller au McDo à midi et jouer à 15 heures si tu veux… Si tu estimes que tu dois te reposer plutôt que t’entraîner pour être en forme pour le match suivant, le coach te fait confiance », expose-t-il. Désormais, c’est Laurent Blanc qui semble prêt à lui faire confiance. Se sentira-t-il aussi à l’aise avec les Bleus qu’à Newcastle ? ll faut l’espérer.
Aurélien Léger-Moëc
Dans un long entretien, il revient sur quelques évènements qui ont marqué sa carrière et démontré toute sa force de caractère. Comme par exemple l’histoire de la prime d’intéressement que Jean-Michel Aulas avait refusé de verser à Ben Arfa lorsqu’il était à Lyon. « Sur le coup, sa conduite m’a vraiment choqué. Je me suis senti victime d’une injustice. Pour cette affaire de prime oubliée, je suis passé devant la commission juridique de Ligue de football professionnel et j’ai pu dire mes quatre vérités à M. Aulas. Je n’avais que 21 ans mais je lui ai demandé où était passée sa parole. Intérieurement, je me disais « heureusement que nous ne sommes pas des animaux sinon je t’aurais tué ». À cette époque, les gens le craignaient parce qu’il était puissant et membre de la commission. Moi, je m’en foutais », lance Ben Arfa. Rebelle et à fleur de peau, le Magpie a rencontré peu d’entraîneurs capables de le comprendre. L’un des rares à avoir réussi était lui-même un incompris !
« Raymond Domenech, je crois. Ses paroles me touchaient, il prenait du temps pour me parler, disait des trucs pour me parler, disait des trucs comme « ta passion doit te servir sur le terrain ne la dirige pas contre toi ». Je sentais une réelle affection chez lui, il était protecteur et sincère. J’ai l’impression que nous sommes animés du même sentiment de révolte », explique Ben Arfa. Aujourd’hui, si ce sentiment de révolte existe toujours, Ben Arfa l’a dompté, bien aidé aujourd’hui par la manière des Anglais d’aborder le football professionnel. « La vie y est relaxante, sans pression. Si j’avais pu venir en Angleterre dès mes 17 ans, je l’aurais fait. C’est un autre monde, une autre culture. Tu peux perdre 3-0, mais les supporters ne te sifflent pas pour autant. Le club te met dans les meilleures conditions, te responsabilise, il n’y a pas de mises au vert. Lorsque tu joues un match à 15 heures, c’est comme en benjamins, c’est léger : ils te donnent rendez-vous à 13h30, ça veut dire que tu peux aller au McDo à midi et jouer à 15 heures si tu veux… Si tu estimes que tu dois te reposer plutôt que t’entraîner pour être en forme pour le match suivant, le coach te fait confiance », expose-t-il. Désormais, c’est Laurent Blanc qui semble prêt à lui faire confiance. Se sentira-t-il aussi à l’aise avec les Bleus qu’à Newcastle ? ll faut l’espérer.
Aurélien Léger-Moëc