Chut ! C’est le recueillement au cimetière musulman de Yoff. Devant une tombe située juste à l’entrée, un homme vêtu d’un bazin de couleur saumon, chapelet à la main, formule des prières à l’endroit de son proche, en dépit de la chaleur. Non loin de là, des maçons et des fossoyeurs, assis aux abords de quelques tombes, devisent à voix basse. Le regard à l’affût, ces gens attendent (im) patiemment d’être sollicités. Divine dialectique. Ce qui ne va pas tarder à se faire, car, il aura suffi de quelques minutes pour qu’un cortège funèbre se pointe. Il se dirige vers l’extrême-ouest du cimetière de Yoff où se trouve la tombe de Aïda Marième Karine Wade, défunte épouse de Karim Wade, fils du président de la République, décédée des suites d’une longue maladie.
D’une superficie de «5,5 m2 sur 5», cette sépulture se distingue des autres qui la côtoient. De loin, on y aperçoit de nombreux bouquets de fleurs qui rendent peu visible l’épitaphe. Certains bouquets sont même entourés d’une étoffe aux couleurs du drapeau de la France, le pays d’où est originaire la défunte. Clôturée par des briques, la construction de la tombe de la bru de Me Wade semble inachevée. Effectivement, «il est prévu l’érection d’un mausolée», renseigne Doudou Ndiaye, un maçon rencontré sur les lieux. En attendant, l’endroit est étroitement surveillé par des éléments de sécurité, depuis jeudi dernier, jour de l’enterrement de Aïda Marième Karine Wade, confie-t-on. A bord d’un véhicule 4x4 Prado, immatriculé DK 2140 AF et garé à quelques mètres de la sépulture, trois éléments de sécurité veillent au grain. D’autant plus que la tombe de Karine Wade suscite la curiosité des visiteurs.
«UNE PERSONNE DEJA MORTE N’A PAS BESOIN D’ETRE GARDEE»
Venus accompagner leurs proches dans leur dernière demeure, ces trois quinquagénaires n’ont pas pu s’empêcher de jeter un coup d’œil sur la sépulture. Ils en font le tour. Ils murmurent, sans doute, impressionnés par le nombre de bouquets de fleurs disposés sur la tombe. Le tout, sous la surveillance des préposés à la sécurité. Casquette blanche vissée sur la tête, l’un d’eux entrebâille la portière. Pendant que les autres s’affalent à l’arrière de la voiture de couleur bleu. Tantôt, ils en sortent pour se dégourdir les jambes.
Cette surveillance, qui a l’heur de ne pas gêner Issa Diallo, un maçon trouvé en train de construire une tombe, non loin de là, est, d’ailleurs permanente. «Ils (les éléments de sécurité) sont sur place 24 heures sur 24. Ils se relèvent par trois personnes», indique-t-il. Que craignent-ils ? Pourquoi cette surveillance ? «C’est peut-être parce que c’est la défunte épouse du fils du président de la République», en déduit Issa. Mais, son collègue maçon, Doudou Ndiaye, lui, va puiser la réponse dans le domaine de l’ésotérisme. «Ils (les éléments de sécurité) craignent que des gens viennent déterrer le cadavre et y prélever des organes pour un sacrifice, pense-t-il. Il paraît que les cadavres des grandes personnalités sont très recherchés (sic).» De toutes les façons, Lamine Diallo, balayeur de son état, estime qu’«une personne déjà morte n’a pas besoin d’être surveillée». «C’est vraiment absurde !» lance-t-il, hilare.
«LA PARCELLE ABRITANT LA TOMBE SERAIT ACQUISE A 2,5 MILLIONS»
Mais, selon Lamine, cette haute surveillance observée sur la sépulture de l’épouse du président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), n’est qu’une question de jours. «Ces gens (les éléments de la sécurité) sont là jusqu’au quarantième jour du deuil», confie-t-on.
La parcelle réservée pour l’érection de la tombe de Aïda Marième Karine Wade au cimetière musulman de Yoff serait acquise à «2 500 000 francs Cfa». Un montant qui serait versé au régisseur dont le bureau est situé juste à l’entrée des cimetières. Le reste de la parcelle serait probablement réservé pour la postérité.
En tout état de cause, le dispositif sécuritaire mis en place dans ce lieu de repos des morts n’est pas sans interpeller des consciences.
Pourquoi le même traitement n’a pas été réservé aux éminentes personnalités de ce pays comme l’ancien Président Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, ancien président du Conseil, Kéba Mbaye, ancien président du Conseil constitutionnel, entre autres ?
le quotidien
D’une superficie de «5,5 m2 sur 5», cette sépulture se distingue des autres qui la côtoient. De loin, on y aperçoit de nombreux bouquets de fleurs qui rendent peu visible l’épitaphe. Certains bouquets sont même entourés d’une étoffe aux couleurs du drapeau de la France, le pays d’où est originaire la défunte. Clôturée par des briques, la construction de la tombe de la bru de Me Wade semble inachevée. Effectivement, «il est prévu l’érection d’un mausolée», renseigne Doudou Ndiaye, un maçon rencontré sur les lieux. En attendant, l’endroit est étroitement surveillé par des éléments de sécurité, depuis jeudi dernier, jour de l’enterrement de Aïda Marième Karine Wade, confie-t-on. A bord d’un véhicule 4x4 Prado, immatriculé DK 2140 AF et garé à quelques mètres de la sépulture, trois éléments de sécurité veillent au grain. D’autant plus que la tombe de Karine Wade suscite la curiosité des visiteurs.
«UNE PERSONNE DEJA MORTE N’A PAS BESOIN D’ETRE GARDEE»
Venus accompagner leurs proches dans leur dernière demeure, ces trois quinquagénaires n’ont pas pu s’empêcher de jeter un coup d’œil sur la sépulture. Ils en font le tour. Ils murmurent, sans doute, impressionnés par le nombre de bouquets de fleurs disposés sur la tombe. Le tout, sous la surveillance des préposés à la sécurité. Casquette blanche vissée sur la tête, l’un d’eux entrebâille la portière. Pendant que les autres s’affalent à l’arrière de la voiture de couleur bleu. Tantôt, ils en sortent pour se dégourdir les jambes.
Cette surveillance, qui a l’heur de ne pas gêner Issa Diallo, un maçon trouvé en train de construire une tombe, non loin de là, est, d’ailleurs permanente. «Ils (les éléments de sécurité) sont sur place 24 heures sur 24. Ils se relèvent par trois personnes», indique-t-il. Que craignent-ils ? Pourquoi cette surveillance ? «C’est peut-être parce que c’est la défunte épouse du fils du président de la République», en déduit Issa. Mais, son collègue maçon, Doudou Ndiaye, lui, va puiser la réponse dans le domaine de l’ésotérisme. «Ils (les éléments de sécurité) craignent que des gens viennent déterrer le cadavre et y prélever des organes pour un sacrifice, pense-t-il. Il paraît que les cadavres des grandes personnalités sont très recherchés (sic).» De toutes les façons, Lamine Diallo, balayeur de son état, estime qu’«une personne déjà morte n’a pas besoin d’être surveillée». «C’est vraiment absurde !» lance-t-il, hilare.
«LA PARCELLE ABRITANT LA TOMBE SERAIT ACQUISE A 2,5 MILLIONS»
Mais, selon Lamine, cette haute surveillance observée sur la sépulture de l’épouse du président du Conseil de surveillance de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), n’est qu’une question de jours. «Ces gens (les éléments de la sécurité) sont là jusqu’au quarantième jour du deuil», confie-t-on.
La parcelle réservée pour l’érection de la tombe de Aïda Marième Karine Wade au cimetière musulman de Yoff serait acquise à «2 500 000 francs Cfa». Un montant qui serait versé au régisseur dont le bureau est situé juste à l’entrée des cimetières. Le reste de la parcelle serait probablement réservé pour la postérité.
En tout état de cause, le dispositif sécuritaire mis en place dans ce lieu de repos des morts n’est pas sans interpeller des consciences.
Pourquoi le même traitement n’a pas été réservé aux éminentes personnalités de ce pays comme l’ancien Président Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, ancien président du Conseil, Kéba Mbaye, ancien président du Conseil constitutionnel, entre autres ?
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