Dialoguer pourquoi ? Dialoguer pour qui ? Dialoguer avec qui et sur quoi ?
Source : https://www.lejecos.com/Senegal-L-impossible-Dialo...
Il y a un temps pour tout, y compris pour le dialogue, auquel appelle le Président Macky Sall qui, à quelques heures du démarrage de la campagne électorale a choisi de mettre unilatéralement un terme au processus électoral, en annulant sine die le décret de convocation des électeurs, et de lancer la police et la gendarmerie dans une furie meurtrière contre les citoyens qui n’ont fait qu’exercer leur droit.
Pourquoi dialoguer alors qu’il est plus facile de respecter l’ordre institutionnel dicté par l’acte posé par le Conseil constitutionnel à travers la publication de la liste des 20 candidats appelés à compétir dès lors que le démarrage de la campagne était imminent.
Le vrai prétexte au dialogue, aurait été en amont de la voie de fait, qui a été commise à nouveau, car la révocation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), tout comme le contrôle du parrainage, en était une des prémisses.
Le timing est suspect, et les porteurs du projet de dialogue, avec des éléments de langage tout à fait mal élaborés, auront du mal à convaincre les plus naïfs de la sincérité de leur démarche. Ils se singularisent d’ailleurs dans deux groupes voire trois. D’abord, ceux qui ont été mis hors course, faute d’avoir pu obtenir le nombre de parrains requis, et éliminés dès les préliminaires et par conséquent s’arc-boutent au dialogue pour exister, se relancer, ils sont nombreux et pour des raisons variées.
Ensuite il y a les recalés qui y trouvent une voie de salut, et pour lesquels il ya une sorte d’ambiguïté sur le timing qu’il faut lever. Car on ne peut imaginer un dialogue au stade du processus sans un report. Or certains disent qu’il ne saurait être question d’un quelconque report. A quoi serviraient les conclusions du dialogue alors ?
Enfin, parmi les candidats, il y a des partisans du dialogue qui soit ne sont pas prêts, soit comme le prétendent certains analystes, sont dans la mouvance de la recomposition avec Macky Sall pour conserver le pouvoir une fois le dialogue terminé.
Pour eux, la grande question qu’ils devront résoudre c’est bien l’équation du 2 Avril 2024, date à laquelle le Président Sall devra passer le témoin. Macky Sall prolongera-t-il son mandat jusqu’au 15 décembre 2024 comme le préconise la loi votée par « ses députés »?, ce dont il est hors de question pour le moment du moins, sinon, en quoi les engagements pris lors de ce dialogue engagerait-il son successeur ? Prétexter d’une crise, qui n’était qu’une vue de l’esprit pour en arriver à cet imbroglio, a été la plus grave faute qu’un homme politique ait commis en un demi-siècle au Sénégal.
Mais la question qui tombe sous le sens est aussi de savoir pour qui dialoguer ? Karim Wade assis dans son confort douillet de Doha et qui jubile pendant que le pays est à feu et à sang ? Non.
Pour Macky Sall ? Il a réitéré sa décision de ne pas briguer un 3ème mandat. Alors ou est l’enjeu ? Ou se trouve l’urgence qui justifie cette frénésie dans le camp du pouvoir ? Le pays n’est pas suffisamment doté de talents pour conduire sa destinée ?
Pour qui diantre ! alors que le peuple souverain ne demande qu’à jouir de son droit de choisir son prochain président à la date fixée par la Constitution, à savoir le 25 février 2024, point final.
Dialoguer donc avec qui et sur quoi ?
Les candidats qui sont engagés dans la compétition, à savoir la liste des 20 ont dit NON, avant la volte-face de l’ancien 1er Ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, naguère suspecté de rouler pour le camp du pouvoir, et l’actuel 1er ministre Amadou Ba candidat de Benno Bokk Yaakaar au pouvoir
Le plus cocasse est que les supposés « protagonistes » du dialogue sont aujourd’hui tous dans le viseur des forces de l’ordre, pendant qu’ils manifestent leur désaccord contre ce qui n’est rien d’autre qu’une voie de fait.
Pour dialoguer encore faudrait-il savoir sur quoi dialoguer. Or, aujourd’hui la préoccupation majeure pour les candidats est de dérouler leur programme de campagne et d’aller au scrutin, comme le stipule la loi, et on le leur interdit à coup de gaz lacrymogène et de matraque.
Cet appel au dialogue est sous de nombreux aspects, une sorte de dilatoire pour donner à Macky Sall le moyen de réaliser de fait, une prolongation de son mandat en toute illégalité, en la revêtant du sceau de la légitimité, née d’un consensus avec toutes les parties prenantes.
Le seul hic est que le mobile qui a été brandi (une crise entre 2 institutions : le parlement et la justice) manque de substance. D’ailleurs il a été contesté devant les juridictions qui vont se prononcer incessamment. Nul doute que la décision qui sera rendue, aussi bien par la Cour suprême, concernant le décret qui annule la convocation du corps électoral, que par le Conseil constitutionnel à propos de la loi votée par le parlement au forceps, portant prolongation du mandat du Président Macky Sall, fera ou non basculer le pays aujourd’hui, au summum de la tension, vers la paix, ou l’instabilité, selon qu’elle soit ou non favorable à l’esprit de la Constitution.
https://fr.allafrica.com
Pourquoi dialoguer alors qu’il est plus facile de respecter l’ordre institutionnel dicté par l’acte posé par le Conseil constitutionnel à travers la publication de la liste des 20 candidats appelés à compétir dès lors que le démarrage de la campagne était imminent.
Le vrai prétexte au dialogue, aurait été en amont de la voie de fait, qui a été commise à nouveau, car la révocation de la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA), tout comme le contrôle du parrainage, en était une des prémisses.
Le timing est suspect, et les porteurs du projet de dialogue, avec des éléments de langage tout à fait mal élaborés, auront du mal à convaincre les plus naïfs de la sincérité de leur démarche. Ils se singularisent d’ailleurs dans deux groupes voire trois. D’abord, ceux qui ont été mis hors course, faute d’avoir pu obtenir le nombre de parrains requis, et éliminés dès les préliminaires et par conséquent s’arc-boutent au dialogue pour exister, se relancer, ils sont nombreux et pour des raisons variées.
Ensuite il y a les recalés qui y trouvent une voie de salut, et pour lesquels il ya une sorte d’ambiguïté sur le timing qu’il faut lever. Car on ne peut imaginer un dialogue au stade du processus sans un report. Or certains disent qu’il ne saurait être question d’un quelconque report. A quoi serviraient les conclusions du dialogue alors ?
Enfin, parmi les candidats, il y a des partisans du dialogue qui soit ne sont pas prêts, soit comme le prétendent certains analystes, sont dans la mouvance de la recomposition avec Macky Sall pour conserver le pouvoir une fois le dialogue terminé.
Pour eux, la grande question qu’ils devront résoudre c’est bien l’équation du 2 Avril 2024, date à laquelle le Président Sall devra passer le témoin. Macky Sall prolongera-t-il son mandat jusqu’au 15 décembre 2024 comme le préconise la loi votée par « ses députés »?, ce dont il est hors de question pour le moment du moins, sinon, en quoi les engagements pris lors de ce dialogue engagerait-il son successeur ? Prétexter d’une crise, qui n’était qu’une vue de l’esprit pour en arriver à cet imbroglio, a été la plus grave faute qu’un homme politique ait commis en un demi-siècle au Sénégal.
Mais la question qui tombe sous le sens est aussi de savoir pour qui dialoguer ? Karim Wade assis dans son confort douillet de Doha et qui jubile pendant que le pays est à feu et à sang ? Non.
Pour Macky Sall ? Il a réitéré sa décision de ne pas briguer un 3ème mandat. Alors ou est l’enjeu ? Ou se trouve l’urgence qui justifie cette frénésie dans le camp du pouvoir ? Le pays n’est pas suffisamment doté de talents pour conduire sa destinée ?
Pour qui diantre ! alors que le peuple souverain ne demande qu’à jouir de son droit de choisir son prochain président à la date fixée par la Constitution, à savoir le 25 février 2024, point final.
Dialoguer donc avec qui et sur quoi ?
Les candidats qui sont engagés dans la compétition, à savoir la liste des 20 ont dit NON, avant la volte-face de l’ancien 1er Ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne, naguère suspecté de rouler pour le camp du pouvoir, et l’actuel 1er ministre Amadou Ba candidat de Benno Bokk Yaakaar au pouvoir
Le plus cocasse est que les supposés « protagonistes » du dialogue sont aujourd’hui tous dans le viseur des forces de l’ordre, pendant qu’ils manifestent leur désaccord contre ce qui n’est rien d’autre qu’une voie de fait.
Pour dialoguer encore faudrait-il savoir sur quoi dialoguer. Or, aujourd’hui la préoccupation majeure pour les candidats est de dérouler leur programme de campagne et d’aller au scrutin, comme le stipule la loi, et on le leur interdit à coup de gaz lacrymogène et de matraque.
Cet appel au dialogue est sous de nombreux aspects, une sorte de dilatoire pour donner à Macky Sall le moyen de réaliser de fait, une prolongation de son mandat en toute illégalité, en la revêtant du sceau de la légitimité, née d’un consensus avec toutes les parties prenantes.
Le seul hic est que le mobile qui a été brandi (une crise entre 2 institutions : le parlement et la justice) manque de substance. D’ailleurs il a été contesté devant les juridictions qui vont se prononcer incessamment. Nul doute que la décision qui sera rendue, aussi bien par la Cour suprême, concernant le décret qui annule la convocation du corps électoral, que par le Conseil constitutionnel à propos de la loi votée par le parlement au forceps, portant prolongation du mandat du Président Macky Sall, fera ou non basculer le pays aujourd’hui, au summum de la tension, vers la paix, ou l’instabilité, selon qu’elle soit ou non favorable à l’esprit de la Constitution.
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