Désormais, pour se porter candidat à une élection, il faut être en mesure être parrainé par 52 000 électeurs, répartis dans au moins sept régions différentes du pays. Chaque électeur ne peut parrainer qu'un seul candidat. Pour la majorité présidentielle, cette réforme devrait rationaliser le nombre de candidatures aux élections.
En visite à Paris vendredi 20 avril, le président de la République, Macky Sall, s'est adressé à la presse pour revenir sur les tensions politiques qui agitent son pays. Il a justifié l'intérêt d'une telle mesure : « Il se trouve que l'on a eu 300 partis politiques aujourd'hui, et il y en a encore une vingtaine en dépôt, on pourrait aller à 500 voire 600. Si l'on ne rationalise pas les candidatures, il arrivera un moment où nous serons bloqués dans l'élection. Imaginez l'élection présidentielle avec une cinquantaine de candidats. Le vote ne se passe pas bien. Le président finit son mandat, que se passera-t-il? Un pays qui est dit stable, démocratique, va se retrouver en crise. Nous devons anticiper cela. Nous devons faire un filtre citoyen. Chaque citoyen est libre de parrainer. On avait dit 1% on a finalement baissé à 0,8%. »
Il se dit ouvert au dialogue : « C'est normal que les gens qui ne sont pas d'accord ne soient pas contents, mais l'essentiel est que ce que l'on fait soit conforme à l'esprit démocratique. »
Même argumentaire chez Seydou Guèye, le porte-parole de l'APR, l'Alliance pour la République. « Ce qui se jouait hier c'était trouvé une modalité par laquelle on régule et on rationalise notre vie publique. Lors des dernières élections, il y avait 47 listes en compétition ; aux élections locales de 2014, il y avait 2747 listes. Alors on n'attendra pas d'être devant une situation de crise ou de blocage pour organiser l'élection. »
Les doutes de Fadel Barro
De son côté, la société civile s'inquiète de la manière de recueillir ces parrainages. « Les signataires pour les parrainages doivent être répartis dans sept régions du Sénégal. Mais on dit que sept régions, c'est déjà saper la cohésion nationale parce qu'un candidat du sud peut s'affronter avec un candidat du nord. On peut se retrouver dans des situations à la nigériane ou à chaque fois il y a un candidat du nord contre un du sud. Nous ne voulons pas de ça », proteste Fadel Barro, le porte-parole du collectif Y'en a marre.
Et de regretter « l'absence de dialogue sur le processus électoral de manière générale (...) On doute sur la sincérité du gouvernement à vouloir vraiment rationaliser les candidatures. Ou bien ils ne rationalisent que maintenant parce qu'ils ont un intérêt là-dedans. »
Idrissa Seck propose un recours auprès de la Cédéao
Même scepticisme dans l'opposition où on émet des doutes sur la gestion des fichiers de signatures des parrainages.
Parmi les leaders arrêtés jeudi, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, président du parti Rewmi, a fait face à la presse à Dakar. Il veut saisir la cour de justice de la Cédéao à la suite de l'adoption à l'Assemblée nationale du projet de loi modifiant le code électoral. « J'ai pris une initiative en direction des autres leaders de l'opposition et de la société civile pour leur dire "soyons en bloc, allons déposer un recours auprès de la Cédéao". Pas sous l'angle de la violation de la Constitution, c'est compliqué, mais sous l'angle de la rupture d'égalité des citoyens devant un certain nombre de droits », a-t-il annoncé.
Selon un porte-parole de la police, une cinquantaine de personnes, interpellées hier lors de manifestations en marge de la plénière à l'Assemblée, sont toujours en garde à vue.
RFI
En visite à Paris vendredi 20 avril, le président de la République, Macky Sall, s'est adressé à la presse pour revenir sur les tensions politiques qui agitent son pays. Il a justifié l'intérêt d'une telle mesure : « Il se trouve que l'on a eu 300 partis politiques aujourd'hui, et il y en a encore une vingtaine en dépôt, on pourrait aller à 500 voire 600. Si l'on ne rationalise pas les candidatures, il arrivera un moment où nous serons bloqués dans l'élection. Imaginez l'élection présidentielle avec une cinquantaine de candidats. Le vote ne se passe pas bien. Le président finit son mandat, que se passera-t-il? Un pays qui est dit stable, démocratique, va se retrouver en crise. Nous devons anticiper cela. Nous devons faire un filtre citoyen. Chaque citoyen est libre de parrainer. On avait dit 1% on a finalement baissé à 0,8%. »
Il se dit ouvert au dialogue : « C'est normal que les gens qui ne sont pas d'accord ne soient pas contents, mais l'essentiel est que ce que l'on fait soit conforme à l'esprit démocratique. »
Même argumentaire chez Seydou Guèye, le porte-parole de l'APR, l'Alliance pour la République. « Ce qui se jouait hier c'était trouvé une modalité par laquelle on régule et on rationalise notre vie publique. Lors des dernières élections, il y avait 47 listes en compétition ; aux élections locales de 2014, il y avait 2747 listes. Alors on n'attendra pas d'être devant une situation de crise ou de blocage pour organiser l'élection. »
Les doutes de Fadel Barro
De son côté, la société civile s'inquiète de la manière de recueillir ces parrainages. « Les signataires pour les parrainages doivent être répartis dans sept régions du Sénégal. Mais on dit que sept régions, c'est déjà saper la cohésion nationale parce qu'un candidat du sud peut s'affronter avec un candidat du nord. On peut se retrouver dans des situations à la nigériane ou à chaque fois il y a un candidat du nord contre un du sud. Nous ne voulons pas de ça », proteste Fadel Barro, le porte-parole du collectif Y'en a marre.
Et de regretter « l'absence de dialogue sur le processus électoral de manière générale (...) On doute sur la sincérité du gouvernement à vouloir vraiment rationaliser les candidatures. Ou bien ils ne rationalisent que maintenant parce qu'ils ont un intérêt là-dedans. »
Idrissa Seck propose un recours auprès de la Cédéao
Même scepticisme dans l'opposition où on émet des doutes sur la gestion des fichiers de signatures des parrainages.
Parmi les leaders arrêtés jeudi, l'ancien Premier ministre Idrissa Seck, président du parti Rewmi, a fait face à la presse à Dakar. Il veut saisir la cour de justice de la Cédéao à la suite de l'adoption à l'Assemblée nationale du projet de loi modifiant le code électoral. « J'ai pris une initiative en direction des autres leaders de l'opposition et de la société civile pour leur dire "soyons en bloc, allons déposer un recours auprès de la Cédéao". Pas sous l'angle de la violation de la Constitution, c'est compliqué, mais sous l'angle de la rupture d'égalité des citoyens devant un certain nombre de droits », a-t-il annoncé.
Selon un porte-parole de la police, une cinquantaine de personnes, interpellées hier lors de manifestations en marge de la plénière à l'Assemblée, sont toujours en garde à vue.
RFI