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Serigne Mboup, président de l’Unccs : « Pourquoi j’ai décidé de me présenter pour diriger la Chambre de commerce de Dakar »

Rédigé par leral.net le Lundi 23 Mai 2016 à 13:31 | | 0 commentaire(s)|

Le président de l’Union nationale des Chambres de commerce du Sénégal tape sur la table. Le patron de la Chambre de commerce de Kaolack veut maintenant diriger celle de Dakar. L’homme d’affaire est prêt à faire face au Patronat qui, selon lui, a fait bloc pour s’accaparer la Chambre de commerce de Dakar. Dans un entretien accordé à nos confrères de L’Observateur, il revient sur les raisons qui motivent sa candidature, les faiblesses du secteur privé, les réformes souhaitées.


« Depuis le début, on m’avait toujours dit de postuler à la présidence de la Chambre de commerce de Dakar, mais je me suis dit qu’il ne faillait pas sauter les étapes. C’est pourquoi j’avais décidé d’y aller pas à pas pour mieux apprendre », a déclaré Serigne Mboup qui poursuit : « L’année dernière, tous les président de Chambre de commerce sont venus à Kaolack assister à un forum présidé par le président de la République, Macky Sall. Ils ont vu mes réalisations avec mon équipe et m’ont porté à la tête de l’Union. Le rôle du président de l’Union, c’est d’appuyer toutes les Chambres pour leur bonne marche, mais aussi leur permettre de gérer des relations internationales. C’est là que je me suis heurté aux membres du patronat, parce que ce sont eux qui dirigent la Chambre de commerce de Dakar (sic). Mais avec ces problèmes, je ne pouvais pas continuer à faire mon boulot, puisqu’il fallait que la Chambre de commerce de Dakar soit dans les normes. Il faut faire en sorte qu’elle ne soit plus une institution dirigée par un groupe mais, qui sera là pour toutes les entreprises ». Le patron de Ccbm d'asséner : « La loi me le permet et j’ai décidé de me présenter pour redresser la Chambre de commerce de Dakar. Si le Patronat avait joué le jeu et qu’ensemble, ils reconnaissent mon élection à la tête des Chambres de commerce du Sénégal, il n’y aurait pas de problème ».

Pour ce qui est de la reconnaissance de sa présidence par ses pairs, Serigne Mboup a estimé que ces derniers ne voulaient pas que cela se produise. Mais ce ne sont pas eux qui votent. Ils n’ont pas leur mot à dire sur cette question. « J’ai essayé de les rencontrer pour créer un cadre de dialogue, comme le dit ma mission qui est de fédérer et d’animer. Lorsque, j’ai vu que la solution pour mettre fin au problème est de venir à Dakar, j’ai fait ce choix », soutient-t-il avant de solliciter la confiance des Dakarois pour redresser la Chambre de commerce de Dakar.

S’agissant du bloc constitué pour barrer sa candidature à la Chambre de commerce de Dakar, Serigne Mboup renseigne que ses détracteurs savent que toutes les chances sont de son côté. « Si je ne représentais rien, il n’y aurait pas ce bloc qui se dresse contre moi. Je suis quelqu’un d’important, mais eux m’accordent beaucoup d’importance. Dès que j’ai déclaré ma candidature, il y a eu un bloc qui s’est dressé contre moi », dit le leader de Ccbm Holding qui ajoute : « Si on est à la Chambre de commerce pendant 30 ans et qu’on n’y fait aucun résultat, cela n’a pas de sens. Pour moi, l’expérience repose sur les résultats. Si c’est pour convaincre, je n’aurais pas de problème, si c’est pour prouver aussi, je serais à l’aise, mais si le vote est basé sur des esprits partisans, des lobbies, là, je n’aurais pas de chance ». Aussi, dit-il : « Ils ont déjà commencé cette campagne de diabolisation contre moi, mais tout ce qu’ils disent est que je suis un illettré. Je les appelle à un débat télévisé et qu’on parle des Chambres de commerce ». A l'en croire, ils pourront peut-être lui dire qu’il devait dire « le » à la place de « la », mais si c’est juste pour exprimer des idées, il les battrait tous. « Je n’ai aucun complexe par rapport à mon niveau scolaire. On a dépassé ce débat de diplôme. C’est même une insulte pour le pays. Ceux qui ont réussi dans ce pays n’ont pas de diplômes français ».

Pour lui, le patronat n’a aucune influence. « S’ils avaient cette force, l’Etat allait appuyer le secteur privé qui aurait une reconnaissance locale et internationale. Parce que, quand l’Etat veut travailler sur des projets, il fait appel à l’expertise étrangère, parce qu’il sait qu’il n’y a rien dans notre secteur privé. On reproche cela à l’Etat, mais moi, je ne le blâme pas. Le secteur privé tel que représenté n’est pas compétent, c’est une coquille vide. C’est une chose visible que tout le monde peut constater », martèle-t-il.