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Ses quadruplés morts à l’hôpital de Ziguinchor en septembre 2020 : Mariama Maguy Diémé supplie Macky Sall de l'aider à poursuivre ses traitements

Mariama Maguy Diémé, cette femme qui avait perdu ses quatre bébés lors de son accouchement mouvementé à l’hôpital régional de Ziguinchor, au mois de septembre 2020, vit des moments difficiles depuis lors. Toujours malade, elle reçoit des soins intensifs, très coûteux, dans une clinique. Et à l’heure actuelle, elle est à court de moyens pour poursuivre ses traitements, son mari étant un simple agent de la police qui n’arrive plus à supporter le coût de ses rendez-vous au niveau de la clinique et celui des ordonnances y afférentes. Aussi, lance-t-elle un vibrant appel au président de la République et à son épouse, afin de lui venir en aide, pour qu’elle puisse assurer ses traitements sans lesquels, elle ne pourra plus contracter une nouvelle grossesse. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Vendredi 6 Mai 2022 à 17:41 | | 0 commentaire(s)|

‘’Depuis le 24 septembre 2020, date de mon accouchement, je suis malade. Je suis mes rendez-vous au niveau de la clinique Guy Faye, je me soigne depuis mon accouchement jusqu’à présent. Et là j’ai des difficultés pour poursuivre mes soins. Figurez-vous, le ticket pour chacun de mes rendez-vous, coûte 25 000 francs Cfa’’, confie-t-elle, avant de lancer un appel pathétique à l’endroit du Président Macky Sall, de la Première dame et du ministre de la Santé.

‘’Je lance un appel pressant à l’endroit du président de la République, de son épouse et du ministre de la Santé, pour qu’ils m’aident à poursuivre mes soins, car la situation est devenue très difficile pour moi, parce que je ne travaille pas. J’ai tout le temps des maux de ventre, j’ai une boule sur le côté droit, ça fait très mal. Le gynécologue m’a dit que tant que je ne finirai pas les traitements, je ne pourrai plus avoir d’enfant, il me conseille d’attendre. Les quadruplés qui sont partis, c’était ma première grossesse’’ confie la malheureuse.

Revenant sur les péripéties de son accouchement mouvementé qui a conduit à la mort de ses bébés, au bord des larmes, elle nous raconte sa mésaventure. Et c’est pour imputer la responsabilité au personnel médical de l’hôpital régional de Ziguinchor, qui ne l’aurait pas prise en charge comme il se doit.

‘’J’impute la responsabilité de la mort de mes enfants à une négligence au niveau de l’hôpital régional. Parce qu’ils ont dit que la grossesse n’était pas arrivée à terme, pour cela j’accepte, mais il y avait négligence. Même pour les rendez-vous, c’était très difficile pour moi, ils étaient très espacés. Et pour voir le gynécologue, c’était très difficile. À mon accouchement, je suis partie à l’hôpital à 17h, ils m’ont dit que la dame qui faisait l’échographie n’était pas là-bas. Du coup, on était obligé d’aller à la clinique pour le faire, mais il n’y avait pas d’ambulance pour m’y emmener.

Leur ambulance était partie emmener un de leurs chefs qui était en congé, nous sommes restés là-bas deux voire trois heures à attendre. Après, ils ont amené un genre de taxi clando qui n’avait pas de siège à l’arrière. Et une fois arrivée à la clinique, le gynécologue a dit qu’il y avait une fissure au niveau d’une poche d’un des bébés mais qu’il se portait bien. Nous avons voulu rester là-bas pour la suite, mais il a dit non, comme nous sommes recommandés par l’hôpital régional, il faut repartir là-bas. On était donc reparti à l’hôpital le dimanche soir, j’y suis restée jusqu’au mardi et je souffrais parce que j’avais très mal au ventre, je pleurais.

Et c’est le mardi que le gynécologue est venu et il a dit qu’il fallait enlever le sarclage, parce que les bébés l’ont gâté. Ils m’ont amené en salle et je pleurais. Quand je criais, le gynécologue me disait qu’il avait horreur des cris, mais j’ai continué à crier parce que j’avais trop mal.

Je lui ai dit « docteur ça fait très mal », et il m’a crié dessus. Après il a fait le travail qu’il devait faire avec violence parce qu’il était énervé. La nuit du mercredi, une sage-femme est venue me voir parce que j’avais des saignements et je pleurais. Elle m’a dit ‘’madame, calme-toi, ça va aller’’, elle m’a beaucoup consolée. J’ai continué à pleurer, à crier, je lui ai dit que j’étais très fatiguée, il faut demander au docteur de venir enlever ça, car j’allais mourir.

Il pleuvait ce jour-là, elle m’a dit qu’actuellement, je ne pense pas que le gynécologue va venir parce qu’il pleut. Mais j’ai insisté pour lui dire qu’en tout cas, j’avais très mal, elle l’a appelé finalement pour lui dire que la patiente Mariama est très fatiguée, elle pleure jusqu’à présent, parce qu’il me connaissait.

Le gynécologue lui a dit ‘’laisse-la pleurer et quand elle sera fatiguée, elle va arrêter’’. J’ai tout entendu, car le téléphone était en mode haut-parleur. Je suis restée là-bas jusqu’au lendemain matin sans voir le gynécologue. Et quand il est venu le matin, il m’a dépassé et il est parti s’occuper d’autres dossiers. C’est vers 14h que sa collègue, qui est la deuxième gynécologue, est venue et elle m’a consultée aussitôt et a essayé de me remonter le moral, en me demandant d’être forte, tout en m’assurant que ça va aller.

Après, elle a demandé aux sages-femmes de préparer mon dossier pour que j’aille au bloc. Et une fois arrivée là-bas, le gynécologue m’a dit qu’il faut que je fasse vite parce qu’il doit aller manger, que son heure de déjeuner est passée. Il m’a opérée, il m’a laissée au bloc opératoire et il est parti. On m’a amenée à la salle de réanimation et après, ils ont appelé mon mari pour qu’il puisse voir les bébés. Ils lui ont montré trois bébés et ils ont dit que l’autre était mort.

Après, ils sont allés à la pédiatrie et, une fois arrivés là-bas, les sages-femmes ont demandé à mon mari de rester à la porte. Après, un stagiaire qui était là-bas, est sorti en parlant au téléphone ; il a dépassé mon mari et il disait que les bébés n’ont même pas 500g, on n’arrive même pas à trouver leurs veines pour leur augmenter je ne sais quoi.

Après les sages-femmes ont appelé mon mari pour qu’il aille voir les bébés, elles lui ont dit: ‘’tu as vu, ces bébés sont très petits’’. Ils avaient mis les bébés sur une table et il y avait des lampes à chauffage, ils n’étaient pas dans des couveuses. Puis mon mari est sorti et les bébés sont restés là-bas jusqu’à 19h.

Et à partir de 19h, ils sont morts un à un. Il y a un de leurs responsables qui a fait une sortie dans une télévision, pour dire que mes bébés étaient dans des couveuses, ce qui n’est vrai, on les avait déposés sur une table et non dans des couveuses. Et il dit que j’avais bénéficié d’une prise en charge, mais en vérité, il n’en était rien, je n’ai bénéficié d’aucune prise en charge. Je n’ai pas eu le suivi nécessaire à l’hôpital régional’’.







Le Témoin