Donald Trump doit une grosse part de son succès à son style, mélange d’extrême franchise et de vulgarité crasse. Une rhétorique qu’il a, en réalité, patiemment façonnée grâce à la célèbre émission radio d’Howard Stern, dans laquelle Trump s’est vu inviter une vingtaine de fois entre la fin des années 1990 et le courant des années 2000. BuzzFeed News a pu écouter des heures de ces émissions, qui ne sont pas accessibles au public.
Le sujet principal des conversations entre Stern et Trump? Le sexe. Ce qui n’a évidemment rien d’étonnant quand on connaît la teneur générale du programme. Donald Trump parle notamment des femmes avec qui il a couché, de celles avec qui il aimerait coucher ou de celles avec qui il ne coucherait jamais même s’il en avait la possibilité. Des femmes qu’il aime aussi juger et classer sur une échelle de 1 à 10.
«Super nichons, pas de cervelle»
Aujourd’hui, les femmes représentent la majorité de l’électorat américain et le moindre de ces commentaires pourrait mettre en péril la plupart des candidats à une quelconque fonction publique élective. Et si, pour le moment, le candidat à la présidentielle des États-Unis semble relativement immunisé contre les retours de balancier que prédisent les lois de la gravité en politique, les femmes pourraient bien entraver son ascension vers l’investiture républicaine.
Selon un sondage Quinnipiac publié en décembre dernier, 68% des électrices ont une opinion défavorable de Trump. Un sondage Gallup sorti à peu près au même moment enfonce le clou: parmi tous les candidats, c’est bien Trump qui est affublé de la cote la plus négative par les sympathisantes républicaines diplômées.
Le goût de Trump pour les remarques misogynes n’est pas circonscrit à ses apparitions chez Howard Stern. Il aurait ainsi employé la formule «Super nichons, pas de cervelle» pour qualifier son ex-femme, Marla Maples. En août dernier, lors d’un débat entre candidats républicains à la primaire, Trump n’avait pas apprécié que la journaliste de Fox News, Megyn Kelly, lui pose une question sur son sexisme. Il l’avait donc traitée de «bimbo» et estimé qu’elle avait «du sang qui sortait de ses yeux, du sang qui sortait (…) de partout».
Interviewé par Howard Stern à la radio, Trump se focalise le plus fréquemment sur des personnalités – actrices de cinéma et de télé, chanteuses, mannequins et autres figures médiatiques.
Lady Di, «elle était folle, mais c’est un détail sans importance»
Plus d’une fois, Trump fera part de son admiration et de son attirance pour Diana Spencer, princesse de Galles, qu’il trouve «magnifique».
Quelques mois après sa mort dans un accident de voiture en 1997, Trump dit à Stern qu’il aurait pu coucher avec elle, qu’elle avait une «beauté de top-modèle». En 2000, dans une autre interview, il dit qu’il aurait pu coucher avec elle «sans la moindre hésitation» et qu’elle avait «la taille, la beauté et la peau» d’une mannequin. Avant d’ajouter «elle était folle, mais c’est un détail sans importance».
Angelina Jolie, «faudrait peut-être arrêter de déconner»
Parlant d’Angelina Jolie, Trump déclare en octobre 2007: «Je ne l’ai jamais trouvée séduisante, elle n’a pas une bonne peau à mon avis. Elle n’a pas non plus un beau visage. Pour tout te dire, je trouve que ses lèvres sont trop grosses.»
«Tu parles d’une transformation», poursuit-il. «Aujourd’hui, les Nations Unies l’honorent, ils la trouvent géniale, merveilleuse – moi je me souviens qu’il y a trois ans, elle roulait une pelle à son frère sur le tapis rouge des Oscars. Et quand elle arrivait au bras de Billy Bob, elle disait qu’ils venaient de baiser dans la limousine. Maintenant, tout le monde dit que c’est le symbole de la paix. Faudrait peut-être arrêter de déconner».
Des femmes classées et notées
À plusieurs reprises, Donald Trump classe les femmes entre elles ou les note de 1 à 10 selon leur physique.
Par exemple, dans une émission, Trump donne la liste des dix femmes qu’il trouve les plus belles. Si sa petite-amie de l’époque, Melania Knauss (aujourd’hui sa femme), est au sommet, Trump dit à Stern qu’il pourrait complètement coucher avec Mariah Carey, Cindy Crawford et la Princesse Diana.
Sa liste :
- Melania Knauss
- Ivana Trump (sa première femme)
- Lady Diana
- Michelle Pfeiffer
- Cameron Diaz
- Julia Roberts
- Cindy Crawford
- Mariah Carey
- Gwyneth Paltrow
- Diane Sawyer
Donald Trump précise que certains des noms sont là pour des raisons politiques.
En septembre 2005, le candidat républicain classe toutes les actrices deDesperate Housewives:
Nicollette Sheridan est «un bon 4». «J’aimais beaucoup comment elle était avant». Mais il précise:
«Son corps est bien, mais je lui mettrais un sac en papier sur la tête», répond Stern.
«Je lui donne entre 4 et 5», ajoute Trump.
Quant à Teri Hatcher, elle écope «d’un 6».
Eva Longoria atteint le 7. «Elle est vraiment bien roulée, super mignonne, elle a une très belle peau», précise Trump.
En 2006, il note à nouveau des personnalités d’Hollywood. Angelina Jolie reçoit un 5 et Jennifer Aniston «6 ou 7». C’est encore l’occasion pour lui d’exprimer sa fascination pour Lady Di: «Elle était peut-être tarée, mais elle frisait le 10».
Miss USA si vous voulez «zapper le Prix Nobel»
En 1997, Trump achète le concours de beauté Miss USA (qu’il revendra en 2015). Cette même année, au micro de Stern, il promet que «les maillots de bain seront plus petits et les talons plus hauts». En 2005, revenu faire la promo du concours chez Stern, Trump déclare:
Pamela Anderson et Whoopi Goldberg
Dans les interviews, Stern et ses acolytes sont souvent les premiers à faire entrer la vulgarité dans la conversation, mais Trump n’est pas du genre à refuser les perches qu’on lui tend.
En 2002, lorsque Pamela Anderson annonce être atteinte du virus de l’hépatite C, Trump se moque d’elle et dit qu’il préférerait coucher avec Whoopi Goldberg ou Rosie O’Donnell.
C’est le moment pour Robin Quivers, co-animatrice du Howard Stern Show, d’intervenir: et si Trump avait le choix entre Pamela Anderson et Whoopi Goldberg?
Une actrice moquée pour son poids
En 2007, Trump est en bisbilles avec Rosie O’Donnell, actrice, humoriste et animatrice de télévision aux États-Unis. Il n’hésitera donc pas à se moquer de son poids, en disant qu’il l’a vue manger une pièce montée en entier ou qu’elle pourrait le battre au corps-à-corps en l’écrasant.
Madonna et son «érection»
En 2008, Trump déclare que face à Madonna, il aurait du mal à avoir une érection.
Voici l’intégralité de la conversation, avec un long passage sur la chirurgie mammaire (les implants et les réductions). Selon Trump, une femme qui veut diminuer la taille de ses seins est «toujours folle».
Carmen Electra
Quant à la poitrine de Carmen Electra, Trump déclare :
Des femmes qui se jettent à ses pieds
Selon Trump, les femmes sont folles de lui.
«Mon domaine, c’est l’argent, et elle s’occupera des enfants»
En 2004, Trump dit qu’il fait tellement confiance à sa petite-amie (et désormais épouse) Melania qu’il ne se retire pas durant l’amour.
En avril 2005, alors qu’il vient d’épouser Melania, il parle de son désir de lui faire des enfants, tout en précisant:
buzzfeed