A l’ouverture de l’audience sur le fond du dossier de lundi, les prévenus ont été interrogés sur les fausses factures du Gie Taabaar, qui leur servait d’après l’accusation de décaisser dans la Caisse d’avance. A ce propos, Yaya Bodian, comptable de la Ville de Dakar a indiqué que son directeur, M. Mbaye Touré, lui aurait demandé de trouver des factures pour justifier les dépenses diverses de la mairie.
« Sachant que Mme Fatou Traoré a un GIE familial, je lui ai demandé de nous prêter ses factures, tout en lui précisant que c’était juste pour la forme et qu’il n’y aurait pas de livraison. C’était juste pour résoudre un problème comptable pour gérer ces fonds politiques.
C’est un percepteur municipal que nous avons trouvé à la mairie qui nous a dit d’utiliser cette méthode pour gérer les fonds politiques. Au début, c’est elle qui signait et qui mettait les cachets. Après, elle m’a remis les factures et le cachet avec les références d’Ibrahima Traoré, président du GIE, pour que j’établisse les factures moi-même. Le GIE n’a jamais été payé puisqu’il n’y avait pas de livraison », a-t-il expliqué.
Tout comme Fatou Traoré, Yaya Bodian a passé en revue les différentes factures versées au dossier et a reconnu les avoir toutes signées au nom d’Ibrahima Traoré « en modifiant [leur] signature ». « La signature sur les « bons pour acquis » ressemble fortement à la signature d’Ibrahima Traoré », a signalé le juge. « Peut-être que j’avais déjà vu cette signature sur les premières factures remises par Fatou Traoré », a répondu M. Bodian.
Fatou Traoré dément avoir signé les factures
À la barre, Fatou Traoré a eu du mal à parler. Même au micro, sa voix était inaudible. Le juge lui a demandé plusieurs fois de parler plus distinctement, plus fort, et de se calmer.
« M. Yaya Bodian m’a demandé de lui prêter l’entête de notre Groupement d’Intérêt Economique familial [GIE, type d’entreprise au Sénégal, ndlr], pour établir des factures afin de justifier la caisse d’avance. Je l’ai fait », a expliqué Fatou Traoré. « De riz et de mil », a-t-elle précisé, en ajoutant qu’elle n’avait plus signé de facture après 2009.
Même se elle reconnaît avoir remis le cachet à Yaya Bodian, Fatou Traoré a affirmé qu’aucune des signatures n’était la sienne. Elle a aussi ajouté que son frère et président du GIE, « ne signe pas comme ça. Ce n’est pas sa signature ».
L’inspecteur des affaires administratives de la Ville affirme avoir signé les procès-verbaux « sans vérifier ».
Amadou Mokhtar Diop, inspecteur des affaires administratives de la Ville de Dakar, s’est exprimé au sujet des procès-verbaux de réception de marchés : « À mon arrivée à la Ville, il n’y a pas eu de passation de service, donc je ne savais ce qui se passait exactement dans mon service. C’est en fouillant dans les archives de mon bureau que j’ai trouvé un arrêté indiquant que je suis membre d’une commission de réception des marchés. À ce titre, j’ai signé avec désinvolture les procès-verbaux de réception de marchés que Yaya Bodian me présentait. Je le faisais déjà pour mon prédécesseur ».
« Désinvolture, c’est le mot que je peux utiliser parce que j’ai signé sans vérifier, étant entendu qu’il s’agissait de fonds politiques », a précisé M. Diop, en reconnaissant avoir signé les différents procès-verbaux présents dans le dossier.
« Saviez-vous que le Groupement d’Intérêt Economique familial ne recevait pas ces fonds et qu’il n’y avait pas de livraison ? », lui a ensuite demandé le juge. Après avoir d’abord nié, l’homme a finalement avoué avoir été au courant. « Mon prédécesseur aussi le faisait ».
Avec Jeuneafrique.com
« Sachant que Mme Fatou Traoré a un GIE familial, je lui ai demandé de nous prêter ses factures, tout en lui précisant que c’était juste pour la forme et qu’il n’y aurait pas de livraison. C’était juste pour résoudre un problème comptable pour gérer ces fonds politiques.
C’est un percepteur municipal que nous avons trouvé à la mairie qui nous a dit d’utiliser cette méthode pour gérer les fonds politiques. Au début, c’est elle qui signait et qui mettait les cachets. Après, elle m’a remis les factures et le cachet avec les références d’Ibrahima Traoré, président du GIE, pour que j’établisse les factures moi-même. Le GIE n’a jamais été payé puisqu’il n’y avait pas de livraison », a-t-il expliqué.
Tout comme Fatou Traoré, Yaya Bodian a passé en revue les différentes factures versées au dossier et a reconnu les avoir toutes signées au nom d’Ibrahima Traoré « en modifiant [leur] signature ». « La signature sur les « bons pour acquis » ressemble fortement à la signature d’Ibrahima Traoré », a signalé le juge. « Peut-être que j’avais déjà vu cette signature sur les premières factures remises par Fatou Traoré », a répondu M. Bodian.
Fatou Traoré dément avoir signé les factures
À la barre, Fatou Traoré a eu du mal à parler. Même au micro, sa voix était inaudible. Le juge lui a demandé plusieurs fois de parler plus distinctement, plus fort, et de se calmer.
« M. Yaya Bodian m’a demandé de lui prêter l’entête de notre Groupement d’Intérêt Economique familial [GIE, type d’entreprise au Sénégal, ndlr], pour établir des factures afin de justifier la caisse d’avance. Je l’ai fait », a expliqué Fatou Traoré. « De riz et de mil », a-t-elle précisé, en ajoutant qu’elle n’avait plus signé de facture après 2009.
Même se elle reconnaît avoir remis le cachet à Yaya Bodian, Fatou Traoré a affirmé qu’aucune des signatures n’était la sienne. Elle a aussi ajouté que son frère et président du GIE, « ne signe pas comme ça. Ce n’est pas sa signature ».
L’inspecteur des affaires administratives de la Ville affirme avoir signé les procès-verbaux « sans vérifier ».
Amadou Mokhtar Diop, inspecteur des affaires administratives de la Ville de Dakar, s’est exprimé au sujet des procès-verbaux de réception de marchés : « À mon arrivée à la Ville, il n’y a pas eu de passation de service, donc je ne savais ce qui se passait exactement dans mon service. C’est en fouillant dans les archives de mon bureau que j’ai trouvé un arrêté indiquant que je suis membre d’une commission de réception des marchés. À ce titre, j’ai signé avec désinvolture les procès-verbaux de réception de marchés que Yaya Bodian me présentait. Je le faisais déjà pour mon prédécesseur ».
« Désinvolture, c’est le mot que je peux utiliser parce que j’ai signé sans vérifier, étant entendu qu’il s’agissait de fonds politiques », a précisé M. Diop, en reconnaissant avoir signé les différents procès-verbaux présents dans le dossier.
« Saviez-vous que le Groupement d’Intérêt Economique familial ne recevait pas ces fonds et qu’il n’y avait pas de livraison ? », lui a ensuite demandé le juge. Après avoir d’abord nié, l’homme a finalement avoué avoir été au courant. « Mon prédécesseur aussi le faisait ».
Avec Jeuneafrique.com