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Spectre du retour des navires russes: Les acteurs disent niet

Rédigé par leral.net le Mercredi 28 Novembre 2012 à 15:02 | | 0 commentaire(s)|

Le 30 avril dernier, le ministre de la Pêche et des Affaires maritimes, Pape Diouf, annonçait l’annulation de toutes les autorisations de pêche accordées aux chalutiers pélagiques étrangers, respectant une promesse électorale du président Macky Sall. Quelques mois après cette mesure, les acteurs de la pêche estiment qu’un retour des navires russes n’est pas à exclure.


Spectre du retour des navires russes: Les acteurs disent niet
Leur présence dans les côtes sénégalaises avait mobilisé les acteurs de la pêche, mais aussi les Ong qui avaient fini par obtenir gain de cause. Ainsi 29 navires étrangers, qui avaient bénéficié d’un protocole d’autorisation de pêche, ont vu leur licence révoquée. Après la satisfaction qui a accompagné cette décision, les acteurs ne sont guère rassurés aujourd’hui par certains signaux. «Je suis totalement convaincu que ce qui s’est passé en 2010 est en train de refaire surface. Il n’y a aucune rupture dans la pêche. Le Premier ministre dans sa Déclaration de politique générale a beaucoup parlé de gouvernance. Dans le secteur de la pêche, il n’y a aucune gouvernance. L’actuel ministre de la Pêche, en visite à la direction de la surveillance et de la protection de la pêche, a dit que les bateaux peuvent être rentables pour le pays et qu’il fallait juste revoir le nombre. On n’a pas besoin d’un seul bateau dans nos côtes. Un bateau russe pêche 300 tonnes par jour alors que l’ensemble des petits pélagiques pêchés sur le plan national doit faire à peu près 320 mille tonnes par an», explique Gaoussou Guèye, spécialiste de la pêche.
Selon l’Ong Greenpeace, les 29 navires étrangers dont on a retiré les autorisations ont déclaré un volume de capture total de plus 125 mille tonnes, soit l’équivalent de la moitié des captures annuelles de l’ensemble de la pêche sénégalaise. «Ce pillage de ressources doit s’arrêter. Les acteurs disent, aujourd’hui, craindre que les bateaux russes reviennent pêcher dans nos côtes. Il est inconcevable que les populations de Tambacounda ou de Kédougou manquent de poissons. Elles ont le droit de bénéficier de ces ressources», martèle Mouhamadou Barro de la société civile. Un retour des navires étrangers porterait un grand coup à la pêche artisanale. «Avant de s’engager avec les bateaux étrangers, il faut s’assurer qu’il y a assez de ressources pour les pêcheurs locaux. Je crois à l’esprit préservation du chef de l’Etat. Nous pensons qu’il tient à la protection et à la bonne gestion des ressources halieutiques de son pays. Et si c’est le cas, il ne peut pas inviter des bandits parce que ceux qui étaient là avec les bateaux russes étaient des bandits», déclare Raoul Monsembula, chargé de campagne Ocean à Greenpeace Afrique.Réalisé par Alassane DIALLO