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Succession de Conté : Conakry acclame le capitaine Camara

A l’image du président Lansana Conté lors de son arrivée au pouvoir en 1984, qui s’était mis à la tête d’un Conseil militaire de redressement, le Capitaine Moussa Dadis Camara ‘piétine’ la Constitution de son pays. En s’installant comme le leader du Comité national de développement et de la démocratie, ce jeune officier s’auto-proclame président de la République de Guinée. Cette décision risque d’élargir la fracture au sein de l’armée, même si l’ancien gouvernement se dit entièrement à sa disposition.


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Décembre 2008 à 14:00 | | 0 commentaire(s)|

Succession de Conté : Conakry acclame le capitaine Camara
Avec cette auto-proclamation du Capitaine Moussa Dadis Camara comme nouveau président de la République guinéenne, l’histoire semble se répéter dans ce pays. S’installant confortablement le 3 avril 1984, à la tête du Comité militaire de redressement, après la mort d’Ahmed Sékou Touré, le Capitaine Lansana Conté qui prenait les rênes du pouvoir, n’a dû le lâcher qu’à sa mort. Aujourd’hui, s’appuyant sur une volonté de ‘crédibiliser le peuple guinéen’, le jeune Capitaine Camara passe outre les lois et règlements définis dans la Constitution de son pays au profit d’un Conseil national de développement et de la démocratie. Cette structure, composée de 26 militaires et de six civils, se propose d’organiser des élections en fin 2010.
Dans ce conseil, un profond équilibrage social a été effectué de sorte qu’aucune ethnie ne domine sur les autres. Une procédure qui, toutefois, atteste de la volonté de la junte de rétablir les fractures ethniques qui ont toujours émaillé les institutions guinéennes. C’est ainsi que le nouvel homme fort de Guinée a été chaleureusement acclamé, avant-hier mercredi, lors d’une parade populaire au camp Alpha Yaya de Conakry. Des milliers de jeunes perçoivent d’ailleurs cette équipe (militaire) comme une force libératrice du peuple guinéen longtemps relégué au second plan dans la gestion du pays. ‘Vive le nouveau chef’, scandaient-ils. Ils ont tenu également à rappeler qu’ils en avaient assez de la vieille génération de généraux qui ont toujours profité des privilèges de l’appareil d’Etat.

Mais dés sa mise en place, le Conseil national de développement et de la démocratie s’est voulu menaçant en convoquant hier le Premier ministre Ahmed Tidiane Souaré et son gouvernement au camp Alpha Yaya pour fixer les nouvelles règles du jeu. Ce Ahmed Tidiane Souaré, totalement acquis à la cause du nouveau comité, a fait acte d’allégeance en reconnaissant le ‘nouveau régime’. Et sur ce point, force est de reconnaître que les institutions constitutionnelles ont abdiqué face à une armée décidée à faire régner l’ordre.

Réunie à Adis Abéba le 24 décembre dernier, l’Union africaine s’est contentée de brandir des sanctions tout en insistant sur l’obligation pour la junte d’organiser des élections dans les délais avancés, notamment en décembre 2010. Les Etats-Unis, quant à eux, ont décidé de suspendre leur aide qui s’élevait à 15 millions de dollars, soit environ 10 milliards de francs Cfa. Mais, en attendant, le pays s’apprête à entrer dans une période non limitée de couvre-feu à partir de ce vendredi.

source walfadjri

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