‘C’est une plaisanterie que de penser à la dévolution monarchique du pouvoir. Je suis contre et il n’y aura pas de dévolution monarchique du pouvoir au Sénégal. Ce pays est une œuvre commune. Nous avons tous contribué à le bâtir’, avertit le président de la Fédération internationale d’athlétisme qui était, lundi, l’invité de la ‘Grande interview’ chez nos confrères de la 2s. Cette position qu’il vient de réitérer, après l’avoir défendue publiquement il y a un an, dans l’émission ‘Grand Jury’ de la Rfm, renseigne sur la détermination de Diack à contrer le projet de Wade. Et de l’avis de certains observateurs de la chose politique, il dispose d’atouts pour mener ce combat. En effet, Lamine Diack a servi le Sénégal au plus haut niveau.
Inspecteur des impôts et domaines, Diack a été ministre sous Senghor, maire de la ville de Dakar, questeur puis 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Membre très influent du Parti socialiste sous Senghor puis sous Abdou Diouf, il appartenait au camp du refus qui ne voulait guère du ‘parachutage’ d’Ousmane Tanor Dieng. Il a quitté, sans bruit, les rangs socialistes en 1993, bien avant la survenue de l’Alternance. Depuis, il s’est consacré à sa passion sportive à la tête de l’Iaaf. Mais, c’est là justement qu’il devient dangereux pour le pouvoir. En effet, Lamine Diack, grâce à ses fonctions dans l’athlétisme mondial, dispose d’un réseau de relations avec des Chefs d’Etat et autres personnalités, comme peu de Sénégalais en ont. Même dans le monde arabe dont Wade semble avoir voulu faire une chasse gardée pour son fils, l’on fait état des nombreuses et puissantes connexions de Lamine Diack. Qui, précise-t-on, y compterait, dans son carnet d’adresses, princes et monarques. Des relations qui peuvent s’avérer stratégiques dans la perspective d’un combat politique au sommet. A côté de ce réseau, Diack disposerait au sein de certains états majors politiques des hommes qui pourraient à tout moment épouser sa volonté politique. Nos sources signalent qu'il aurait joué un rôle déterminent dans victoire de ces hommes politiques lors des élections locales.
Le parrainage
Cependant, même s’il compte s’opposer farouchement au projet des Wade, Diack, de l’avis de certains de ses proches, ne compte pas aller à la conquête du suffrage des Sénégalais à l’élection présidentielle de 2012 bien que l’annonce de sa retraite à l’Iaaf en 2011 puisse donner des idées. C’est, plutôt, par la voie du parrainage que Lamine Diack compte se dresser sur le chemin de Wade. Et le nom de l’ancien président de la commission de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), Moussa Touré, est cité par certains comme pouvant être le bénéficiaire de ce parrainage, s'il accepte le defis. Ce dernier, qui garde encore en travers de la gorge le tour que Wade lui a joué dans son évincement à la tête de l’institution ouest africaine, pourrait également bénéficier du lobby mouride de Taïf où il a ses entrées. En outre, Touré aurait l’avantage de pouvoir se présenter dans un contexte de faillite de la classe politique. En effet, malgré le bon score de l’opposition dite significative aux dernières locales, les Sénégalais dans leur plus grande majorité, semblent avoir tourné le dos aux politiques. Ils n’attendent plus rien des messies politiques qui, après soixante ans, continuent de promettre sans jamais laisser entrevoir une lueur de tenue de ces promesses. L’opinion publique n’a plus besoin de réchauffé encore moins de surplace. Elle attend une rupture radicale pour une nouvelle force qui viendrait du dehors du cercle politique traditionnel. Et dans cette perspective, un technocrate comme Touré pourrait bien être considéré comme le cheval de Troie tant attendu pour alléger les souffrances du peuple.
En plus, si les guides religieux, qui ont un cœur électoral et qui sont très braqués contre les actuels tenants du pouvoir, lui accordent leur préférence, il serait un candidat très sérieux pour le pouvoir en place. Un peu à la Yayi Boni. Outre Moussa Touré, l’on cite, dans le monde politique, l’ancien Premier ministre Macky Sall. Dissident du Pds, Lamine Diack semble être tombé sous le charme de ce dernier qui gagne de plus en plus de sympathie au sein de l’opinion. Des voix autorisées confient que les deux personnalités se sont beaucoup rapprochées, et le patron de l’athlétisme mondial pourrait bien apporter son soutien à l’action de son jeune ami. Toutes choses qui font que le président de l’athlétisme mondial constitue une menace sérieuse pour le pouvoir de Wade. Raison pour laquelle, comme l’a annoncé la presse il y a quelque mois, le régime libéral est en train de fouiner dans les vieux dossiers pour trouver des traces pouvant permettre de le discréditer au sein de l’opinion et, par ricochet, anéantir toutes ses velléités d’opposition au projet de succession monarchique que l’on prête aux Wade.
Seyni DIOP
Inspecteur des impôts et domaines, Diack a été ministre sous Senghor, maire de la ville de Dakar, questeur puis 1er vice-président de l’Assemblée nationale. Membre très influent du Parti socialiste sous Senghor puis sous Abdou Diouf, il appartenait au camp du refus qui ne voulait guère du ‘parachutage’ d’Ousmane Tanor Dieng. Il a quitté, sans bruit, les rangs socialistes en 1993, bien avant la survenue de l’Alternance. Depuis, il s’est consacré à sa passion sportive à la tête de l’Iaaf. Mais, c’est là justement qu’il devient dangereux pour le pouvoir. En effet, Lamine Diack, grâce à ses fonctions dans l’athlétisme mondial, dispose d’un réseau de relations avec des Chefs d’Etat et autres personnalités, comme peu de Sénégalais en ont. Même dans le monde arabe dont Wade semble avoir voulu faire une chasse gardée pour son fils, l’on fait état des nombreuses et puissantes connexions de Lamine Diack. Qui, précise-t-on, y compterait, dans son carnet d’adresses, princes et monarques. Des relations qui peuvent s’avérer stratégiques dans la perspective d’un combat politique au sommet. A côté de ce réseau, Diack disposerait au sein de certains états majors politiques des hommes qui pourraient à tout moment épouser sa volonté politique. Nos sources signalent qu'il aurait joué un rôle déterminent dans victoire de ces hommes politiques lors des élections locales.
Le parrainage
Cependant, même s’il compte s’opposer farouchement au projet des Wade, Diack, de l’avis de certains de ses proches, ne compte pas aller à la conquête du suffrage des Sénégalais à l’élection présidentielle de 2012 bien que l’annonce de sa retraite à l’Iaaf en 2011 puisse donner des idées. C’est, plutôt, par la voie du parrainage que Lamine Diack compte se dresser sur le chemin de Wade. Et le nom de l’ancien président de la commission de l’Union monétaire ouest-africaine (Uemoa), Moussa Touré, est cité par certains comme pouvant être le bénéficiaire de ce parrainage, s'il accepte le defis. Ce dernier, qui garde encore en travers de la gorge le tour que Wade lui a joué dans son évincement à la tête de l’institution ouest africaine, pourrait également bénéficier du lobby mouride de Taïf où il a ses entrées. En outre, Touré aurait l’avantage de pouvoir se présenter dans un contexte de faillite de la classe politique. En effet, malgré le bon score de l’opposition dite significative aux dernières locales, les Sénégalais dans leur plus grande majorité, semblent avoir tourné le dos aux politiques. Ils n’attendent plus rien des messies politiques qui, après soixante ans, continuent de promettre sans jamais laisser entrevoir une lueur de tenue de ces promesses. L’opinion publique n’a plus besoin de réchauffé encore moins de surplace. Elle attend une rupture radicale pour une nouvelle force qui viendrait du dehors du cercle politique traditionnel. Et dans cette perspective, un technocrate comme Touré pourrait bien être considéré comme le cheval de Troie tant attendu pour alléger les souffrances du peuple.
En plus, si les guides religieux, qui ont un cœur électoral et qui sont très braqués contre les actuels tenants du pouvoir, lui accordent leur préférence, il serait un candidat très sérieux pour le pouvoir en place. Un peu à la Yayi Boni. Outre Moussa Touré, l’on cite, dans le monde politique, l’ancien Premier ministre Macky Sall. Dissident du Pds, Lamine Diack semble être tombé sous le charme de ce dernier qui gagne de plus en plus de sympathie au sein de l’opinion. Des voix autorisées confient que les deux personnalités se sont beaucoup rapprochées, et le patron de l’athlétisme mondial pourrait bien apporter son soutien à l’action de son jeune ami. Toutes choses qui font que le président de l’athlétisme mondial constitue une menace sérieuse pour le pouvoir de Wade. Raison pour laquelle, comme l’a annoncé la presse il y a quelque mois, le régime libéral est en train de fouiner dans les vieux dossiers pour trouver des traces pouvant permettre de le discréditer au sein de l’opinion et, par ricochet, anéantir toutes ses velléités d’opposition au projet de succession monarchique que l’on prête aux Wade.
Seyni DIOP