On l’appelait Amadou Moustapha Thiam. Il était le richissime patron de l’entreprise « Thiam & Frères ». Comme les jumeaux écossais « Barclays & Barclays » ou les frères anglais « Benson & Hedges » de la célèbre marque de cigarettes, dont on dit qu’ils ont bâti leur immense fortune dans la culture de... vent. Mais comparaison n’est pas raison puisque les « Thiam & Frères » ont travaillé comme de braves cheminots pour bâtir une véritable locomotive financière : la Compagnie Commerciale Thiam (Cct). Seulement, tout est allé très vite sur les rails au point qu’Amadou Moustapha Thiam, le conducteur de cette folle locomotive, est entré de manière spectaculaire en gare. Plus exactement dans la gare des magnats sénégalais du commerce et de la distribution. Et il a fallu que l’empire « sopi » décline pour que l’on sache que le train commercial « Cct » avait grillé toutes les « haltes ferroviaires » de la réussite. Et pourtant, Amadou Moustapha Thiam avait toutes les qualités de manager pour réussir à petit pas ! Brillant et flamboyant, il a malheureusement très tôt cédé aux sirènes des offres bancaires mirobolantes. Et sans retenue ! Malheureusement pour lui, pour engranger tous ces prêts, il présentait souvent de fausses garanties ou des garanties surévaluées notamment des immeubles et des terrains dont la valeur était très loin de correspondre aux montants des crédits sollicités. Ce fut le cas de cet immeuble situé à Thiès et évalué par des experts, complices évidemment, à près de un milliard fcfa. Déposé auprès d’une banque en guise de garantie, cet « immeuble » présenté comme un bâtiment à étages s’est révélé être en réalité un… terrain nu. Et de faible valeur ! Comme nous l’avions révélé, il y a aussi le cas de cet immeuble dont la valeur a été certifiée à 800 millions de francs alors que, selon un avocat-expert d’une banque qui s’est rendu sur place pour vérifier, il ne vaut même pas cinquante millions de francs. Bien évidemment, si le sieur Amadou Moustapha Thiam avait réussi à plumer les banques, c’est parce qu’il aurait été aidé dans ses opérations frauduleuses par des complices au niveau de certains des établissements financiers qu’il a roulés dans la farine. Les experts immobiliers véreux n’étaient pas en reste…
Croulant sous le poids des créances, Amadou Moustapha Thiam n’était plus en mesure de rembourser les fonds empruntés à des banques telles que Bank of Africa (Boa), Bicis, Ecobank, Banque de l’Atlantique, Sgbs, Banque Régionale des Marchés (Brm) etc. Traqué par les éléments de la brigade de gendarmerie de Thiès suite à de nombreuses plaintes, Amadou Moustapha Thiam avait fui pour se réfugier aux Etats Unis d’Amérique (Usa). A partir de ce moment, il ne restait plus aux banques qu’à mettre la main sur les maigres actifs que le fugitif avait laissés sur place. La Banque Régionale des Marchés (Brm), par exemple, qui avait procédé à des saisies conservatoires sur certains biens meubles ou immeubles de « Thiam & Frères », a entrepris de les réaliser. Aujourd’hui, le peu de biens restant de l’immense patrimoine des frères Thiam a été emballé par les huissiers. Pour avoir été la première banque à déclencher l’action civile, la Banque Régionale des Marchés « Brm » avait porté l’affaire devant le tribunal régional des référés de Thiès pendant que l’action pénale suivait son cours à la gendarmerie.
Et jeudi dernier, c’est-à-dire le 14 février dernier, elle a pu obtenir un titre exécutoire. Autrement dit, elle peut désormais s’attaquer à la revente des biens saisis. Et si les autres débiteurs contestent le caractère saisissable des biens, nul doute que nous allons assister à une véritable guerre des banques pour le contrôle du « patrimoine » — ou de ce qui en reste — des frères Thiam. Sauf si les employés font valoir leur qualité de créanciers super-privilégiés…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1114 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)
Croulant sous le poids des créances, Amadou Moustapha Thiam n’était plus en mesure de rembourser les fonds empruntés à des banques telles que Bank of Africa (Boa), Bicis, Ecobank, Banque de l’Atlantique, Sgbs, Banque Régionale des Marchés (Brm) etc. Traqué par les éléments de la brigade de gendarmerie de Thiès suite à de nombreuses plaintes, Amadou Moustapha Thiam avait fui pour se réfugier aux Etats Unis d’Amérique (Usa). A partir de ce moment, il ne restait plus aux banques qu’à mettre la main sur les maigres actifs que le fugitif avait laissés sur place. La Banque Régionale des Marchés (Brm), par exemple, qui avait procédé à des saisies conservatoires sur certains biens meubles ou immeubles de « Thiam & Frères », a entrepris de les réaliser. Aujourd’hui, le peu de biens restant de l’immense patrimoine des frères Thiam a été emballé par les huissiers. Pour avoir été la première banque à déclencher l’action civile, la Banque Régionale des Marchés « Brm » avait porté l’affaire devant le tribunal régional des référés de Thiès pendant que l’action pénale suivait son cours à la gendarmerie.
Et jeudi dernier, c’est-à-dire le 14 février dernier, elle a pu obtenir un titre exécutoire. Autrement dit, elle peut désormais s’attaquer à la revente des biens saisis. Et si les autres débiteurs contestent le caractère saisissable des biens, nul doute que nous allons assister à une véritable guerre des banques pour le contrôle du « patrimoine » — ou de ce qui en reste — des frères Thiam. Sauf si les employés font valoir leur qualité de créanciers super-privilégiés…
Pape NDIAYE
« Le Témoin » N° 1114 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)