La Sogas n’est pas très connue des sénégalais quoiqu’elle intervienne dans le secteur vital que constitue la consommation de la viande d’animaux. Pouvez nous la présenter succinctement et nous définir ses grandes missions ?
Effectivement. On connaît davantage la Seras, que la Sogas a remplacée. Mais la mission consiste à permettre aux sénégalais d’accéder à une viande de qualité. Pour cela, nous gérons l’ensemble des abattoirs qui ont été construits par l’Etat. Nous gérons une concession que définissent les droits de gérer tout ce qui est abattage d’animaux destinés à la consommation. Il y a donc un contrat qui nous permet de gérer ce secteur public, parce qu’il s’agit de veiller sur la qualité de la viande qui est mise à la disposition des populations. Donc un problème de santé publique.
Nous gérons tous les aspects de l’abattage, mais l’Etat a un œil sur ce que nous faisons.Avec un contrôle permanent au niveau de nos abattoirs. A tous les niveaux il y a des inspecteurs, des docteurs vétérinaires, des ingénieurs en travaux d’élevage, des agents techniques d’élevage qui contrôlent nos procédures, les bêtes à abattre sur pied (ce qu’on appelle le contrôle ante mortem).En même temps, ils contrôlent les carcasses des bêtes abattues pour voir s’il n’y pas de maladies cachées susceptibles d’être transmises à l’homme. Et cela arrive avec des sujets malades, mais inconnus de la grande masse. C’est ça en gros le travail de la Sogas qui est née en 1998, des cendres de la Seras.
En termes de chiffres, pouvez vous nous faire l’estimation du nombre d’animaux tués quotidiennement à la Seras ?
Nous avons au jourd’hui une part de marché qui se situe entre 250 et 300 têtes de bovins par jour, contre 1300 à 1500 têtes de petits ruminants.
Et dans des conditions d’hygiène optimale qui devraient décourager les abattages clandestins, sans doute ?
Effectivement. Dans les meilleurs conditions d’hygiène puisque nous avons investi beaucoup d’argent dans le secteur. Mais malheureusement, la pratique est là. Soit par cupidité, soit par ignorance. Il arrive souvent que des gens de haut niveau social achètent leur viande dans des zones où il n’y pas d’abattoirs, si ce ne sont des cadres qui se contentent de se servir dans la rue, sans aucune précaution. Sans compter les animaux tués lors des cérémonies familiales au vu et au su de tous, mais qui font courir beaucoup de risques. C’est dangereux d’acheter de la viande n’importe où, car il y a beaucoup de maladies qui se transmettent à l’homme. Ne serait ce par ce que la viande d’un animal abattu de façon clandestine est tout de suite consommable, alors qu’au niveau de l’abattoir, elle repose au moins 20 heures dans des frigos, à une température avoisinant 0 degrés pour permettre d’éviter beaucoup de troubles de santé, plus tard. C’est grave d’acheter de la viande provenant des abattages clandestins, parce qu’il n’y a aucune garantie. Que dire si on tombe sur un animal tuberculeux ? Il faut que les sénégalais développent ce reflexe citoyen d’aller acheter la viande là où il faut, pour préserver leurs familles des dangers potentiels qu’ils leur font courir.
Sont ils donc si nombreux ceux qui s’adonnent à cette pratique d’abattage clandestin ? Peut on avoir une idée de l importance de leurs rangs ?
Les estimations sont nombreuses et variées, par ce qu’il y a les avis des spécialistes de la filière et les avis de l’administration. Mais sachez que selon nos propres constats, nous n’abattons pas plus de 60 % des animaux tués. Ce qui leur confère un pourcentage de 40%. Donc 40% de risques de maladies aussi, puisque la pratique se fait sans contrôle. C’est dangereux. Mais ce qui l’est davantage, c’est le fonctionnement de l’abattoir de Rufisque qui nous concurrence. Il était destiné à décongestionner, à permettre aux populations de Rufisque de ne pas faire de déplacements, mais finalement, on se retrouve avec une plateforme qui dépend de la municipalité de cette ville et qui agit en toute impunité. Plus de 80 % des animaux tués à Rufisque sont déversés à Dakar, sous nos yeux, mais nous n’y pouvons rien.
Est-ce que l’Etat est au courant de cette situation ?
Bien entendu. L’Etat le sait bien, puisqu’il contrôle sur place.
Entretien réalisé par Cheikh Ba
Depuis quelques années, la Société a investi des milliards pour être à même de garantir la santé des sénégalais par des produits carnés de qualité, avec l'achat d'infrastructures d'abattage modernes qui ont permis de doubler les capacités et d'être aux normes de l'Union européenne, et de la viande « Hallal » puisque nous sommes en pays musulman. Ainsi, la capacité de production de la Sogas est ainsi passée de 30 têtes par heure à 65 têtes/heure, dans des conditions d'hygiène et de sécurité maitrisées.
Mais, si l'abattage clandestin continue d’être une menace et que l’importation de la viande continue de façon aussi exacerbée, il n’y a nul doute que la Sogas se retrouvera menacée dans son existence, et que ces activités auront des conséquences néfastes sur notre économie.
D’autres dangers menacent également le secteur, dont la qualité de la viande importée presque impossible à vendre chez les pays exportateurs, et qui est déversée au Sénégal malgré le manque de qualité nutritive.
D’où, une nouvelle invite aux autorités à conférer aux enjeux l’importance qu’ils méritent, et à prendre les mesures idoines protéger la filière de l’élevage, avec le contrôle de l’abattage clandestin et l’inspection des viandes que nous offrent nos marchés.
Autres problèmes qui hypothèquent les investissements de la Socas ? Les contreperformances de la Sénelec. Les délestages éprouvent la trésorerie et les performances de la société qui est obligée de fonctionner avec groupes électrogènes en permanence qui consomment une moyenne de500.000frs de carburant par jour avec 8 chambres froides qui tournent 24 heures sur 24.Quand on y ajoute l’insécurité devenue permanente avec l’éloignement du site et l obscurité, nul doute que la Socas qui mérite de figurer dans les premières loges de nos sociétés leaders, devra encore attendre quelque temps.
Doudou Sow rewmi
Effectivement. On connaît davantage la Seras, que la Sogas a remplacée. Mais la mission consiste à permettre aux sénégalais d’accéder à une viande de qualité. Pour cela, nous gérons l’ensemble des abattoirs qui ont été construits par l’Etat. Nous gérons une concession que définissent les droits de gérer tout ce qui est abattage d’animaux destinés à la consommation. Il y a donc un contrat qui nous permet de gérer ce secteur public, parce qu’il s’agit de veiller sur la qualité de la viande qui est mise à la disposition des populations. Donc un problème de santé publique.
Nous gérons tous les aspects de l’abattage, mais l’Etat a un œil sur ce que nous faisons.Avec un contrôle permanent au niveau de nos abattoirs. A tous les niveaux il y a des inspecteurs, des docteurs vétérinaires, des ingénieurs en travaux d’élevage, des agents techniques d’élevage qui contrôlent nos procédures, les bêtes à abattre sur pied (ce qu’on appelle le contrôle ante mortem).En même temps, ils contrôlent les carcasses des bêtes abattues pour voir s’il n’y pas de maladies cachées susceptibles d’être transmises à l’homme. Et cela arrive avec des sujets malades, mais inconnus de la grande masse. C’est ça en gros le travail de la Sogas qui est née en 1998, des cendres de la Seras.
En termes de chiffres, pouvez vous nous faire l’estimation du nombre d’animaux tués quotidiennement à la Seras ?
Nous avons au jourd’hui une part de marché qui se situe entre 250 et 300 têtes de bovins par jour, contre 1300 à 1500 têtes de petits ruminants.
Et dans des conditions d’hygiène optimale qui devraient décourager les abattages clandestins, sans doute ?
Effectivement. Dans les meilleurs conditions d’hygiène puisque nous avons investi beaucoup d’argent dans le secteur. Mais malheureusement, la pratique est là. Soit par cupidité, soit par ignorance. Il arrive souvent que des gens de haut niveau social achètent leur viande dans des zones où il n’y pas d’abattoirs, si ce ne sont des cadres qui se contentent de se servir dans la rue, sans aucune précaution. Sans compter les animaux tués lors des cérémonies familiales au vu et au su de tous, mais qui font courir beaucoup de risques. C’est dangereux d’acheter de la viande n’importe où, car il y a beaucoup de maladies qui se transmettent à l’homme. Ne serait ce par ce que la viande d’un animal abattu de façon clandestine est tout de suite consommable, alors qu’au niveau de l’abattoir, elle repose au moins 20 heures dans des frigos, à une température avoisinant 0 degrés pour permettre d’éviter beaucoup de troubles de santé, plus tard. C’est grave d’acheter de la viande provenant des abattages clandestins, parce qu’il n’y a aucune garantie. Que dire si on tombe sur un animal tuberculeux ? Il faut que les sénégalais développent ce reflexe citoyen d’aller acheter la viande là où il faut, pour préserver leurs familles des dangers potentiels qu’ils leur font courir.
Sont ils donc si nombreux ceux qui s’adonnent à cette pratique d’abattage clandestin ? Peut on avoir une idée de l importance de leurs rangs ?
Les estimations sont nombreuses et variées, par ce qu’il y a les avis des spécialistes de la filière et les avis de l’administration. Mais sachez que selon nos propres constats, nous n’abattons pas plus de 60 % des animaux tués. Ce qui leur confère un pourcentage de 40%. Donc 40% de risques de maladies aussi, puisque la pratique se fait sans contrôle. C’est dangereux. Mais ce qui l’est davantage, c’est le fonctionnement de l’abattoir de Rufisque qui nous concurrence. Il était destiné à décongestionner, à permettre aux populations de Rufisque de ne pas faire de déplacements, mais finalement, on se retrouve avec une plateforme qui dépend de la municipalité de cette ville et qui agit en toute impunité. Plus de 80 % des animaux tués à Rufisque sont déversés à Dakar, sous nos yeux, mais nous n’y pouvons rien.
Est-ce que l’Etat est au courant de cette situation ?
Bien entendu. L’Etat le sait bien, puisqu’il contrôle sur place.
Entretien réalisé par Cheikh Ba
Depuis quelques années, la Société a investi des milliards pour être à même de garantir la santé des sénégalais par des produits carnés de qualité, avec l'achat d'infrastructures d'abattage modernes qui ont permis de doubler les capacités et d'être aux normes de l'Union européenne, et de la viande « Hallal » puisque nous sommes en pays musulman. Ainsi, la capacité de production de la Sogas est ainsi passée de 30 têtes par heure à 65 têtes/heure, dans des conditions d'hygiène et de sécurité maitrisées.
Mais, si l'abattage clandestin continue d’être une menace et que l’importation de la viande continue de façon aussi exacerbée, il n’y a nul doute que la Sogas se retrouvera menacée dans son existence, et que ces activités auront des conséquences néfastes sur notre économie.
D’autres dangers menacent également le secteur, dont la qualité de la viande importée presque impossible à vendre chez les pays exportateurs, et qui est déversée au Sénégal malgré le manque de qualité nutritive.
D’où, une nouvelle invite aux autorités à conférer aux enjeux l’importance qu’ils méritent, et à prendre les mesures idoines protéger la filière de l’élevage, avec le contrôle de l’abattage clandestin et l’inspection des viandes que nous offrent nos marchés.
Autres problèmes qui hypothèquent les investissements de la Socas ? Les contreperformances de la Sénelec. Les délestages éprouvent la trésorerie et les performances de la société qui est obligée de fonctionner avec groupes électrogènes en permanence qui consomment une moyenne de500.000frs de carburant par jour avec 8 chambres froides qui tournent 24 heures sur 24.Quand on y ajoute l’insécurité devenue permanente avec l’éloignement du site et l obscurité, nul doute que la Socas qui mérite de figurer dans les premières loges de nos sociétés leaders, devra encore attendre quelque temps.
Doudou Sow rewmi