En avril 1989, alors que le régime de Hissène Habré lance une vaste répression au Tchad contre son ethnie, les Zaghawas, ce riche commerçant est arrêté devant sa famille par des agents de la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), la police politique au service du président. Sa femme, alors enceinte, est prise de panique. Emmenée en hâte à l'hôpital, elle y perd son enfant le soir même. Elle ne reverra son mari qu'à sa sortie de prison, vingt mois plus tard. Pendant ce temps, Oumar Goudja a connu l'horreur. Attaché à une chaise, il subit pendant cinq jours des décharges électriques, pour ensuite être enfermé des mois dans des conditions inhumaines. "C'est Nodjigoto Haunan qui a donné des instructions devant moi pour que son staff me torture. Il fumait sa cigarette et me posait des questions. J'ai vu la méchanceté dans ses yeux".
Nodjigoto Haunan est un ancien responsable de la DDS. Depuis le 14 novembre, il est traduit en justice avec vingt autres présumés complices de Habré: des cadres de la DDS, des officiers de l'armée, des chefs des services de renseignement ou de la sécurité publique. Ils sont visés par des plaintes pour torture, assassinat, détention arbitraire, séquestration, etc. déposées depuis l'an 2000 par des dizaines de victimes.
Henri Thulliez Observateur pour Human Rights Watch
Nodjigoto Haunan est un ancien responsable de la DDS. Depuis le 14 novembre, il est traduit en justice avec vingt autres présumés complices de Habré: des cadres de la DDS, des officiers de l'armée, des chefs des services de renseignement ou de la sécurité publique. Ils sont visés par des plaintes pour torture, assassinat, détention arbitraire, séquestration, etc. déposées depuis l'an 2000 par des dizaines de victimes.
Henri Thulliez Observateur pour Human Rights Watch