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Tension autour de ses statistiques : le PAD conteste le premier rapport, l'ANSD revient et confirme la baisse du trafic dans un second rapport.

La polémique s’intensifie concernant les données du trafic maritime du Port autonome de Dakar (PAD) pour l’année 2024, suite à la réaction du directeur général du PAD, qui a contesté les informations publiées par l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et relayées par la presse sur la situation du port de Dakar. S dakaractu.com


Rédigé par leral.net le Samedi 8 Mars 2025 à 10:20 | | 0 commentaire(s)|

Après la publication avant-hier de son premier rapport, intitulé "Repères Statistiques", révélant une baisse significative de l'activité du PAD, les données de l'ANSD ont fait l'objet d'une contestation virulente de la part de la direction du port.

Celle-ci a publié un communiqué pour remettre en cause les chiffres avancés, tandis que son Directeur Général s'en est pris à la presse qui relayait le rapport de l'ANSD, dans le but apparent de discréditer les conclusions de l'agence.

Cependant, sans entrer dans la polémique, l'ANSD a publié ce vendredi 7 mars un second rapport plus détaillé, intitulé "Bulletin mensuel des statistiques économiques et financières de décembre 2024", confirmant ses données initiales et renforçant ainsi sa position (voir page 39 du rapport).

Chiffres à l'appui, l'ANSD maintient ses conclusions :

Le rapport de l'ANSD publié ce vendredi 7 mars met en lumière une baisse globale du trafic du Port de Dakar. Le trafic total (embarquement + débarquement) a chuté de 14,7 %, passant de 22 446,2 milliers de tonnes en 2023 à 19 141,6 milliers de tonnes en 2024. Cette diminution est également visible en comparant les chiffres de décembre 2023 à ceux de décembre 2024, avec une baisse de 28,4 %.

Le débarquement a enregistré une baisse de 16,4 % entre 2023 et 2024, avec une chute particulièrement marquée pour les marchandises diverses (-33,8 %). L'embarquement a également diminué de 11,6 %, notamment en raison d'une baisse de 28,5 % pour le phosphate.

Le serment des agents de l'ANSD, un gage de fiabilité :

Un élément crucial dans ce débat réside dans le statut des agents de l'ANSD. Ces derniers sont assermentés, ce qui signifie qu'ils prêtent serment devant le tribunal régional compétent, conformément à l'article 14 du Décret n°2005-436 du 23 mai 2005 relatif à l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD). Cette obligation de serment, qui s'étend jusqu'au niveau des enquêteurs, garantit la confidentialité et l'intégrité des données collectées et publiées par l'agence.

Ainsi, certains corps de l’administration se sont dotés de régimes particuliers prévoyant un ensemble de devoirs et d’obligations auxquels sont soumis leurs agents, avec une obligation de prêter serment avant leur prise de fonction. D’autres fonctionnaires ou agents de l’État sont également astreints à cette obligation, notamment les douaniers, gendarmes, policiers, agents comptables, etc. C'est le cas, par exemple, du décret n°2011-509 du 12 avril 2011 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, qui prévoit le serment des administrateurs de greffes, des inspecteurs de l’éducation surveillée et de la protection sociale, des greffiers et des interprètes judiciaires, respectivement en ses articles 10, 16, 34 et 44.

Ce statut assermenté confère une valeur légale et une crédibilité indéniable aux statistiques de l'ANSD, contrairement aux chiffres du PAD, qui ne bénéficient pas de cette même garantie.

Cette confrontation met en lumière l'importance de l'ANSD en tant que gardien de la fiabilité des statistiques nationales .