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Thierno Alassane Sall dénonce le caractère "illégal " de l’abrogation du décret convoquant le corps électoral


Rédigé par leral.net le Lundi 5 Février 2024 à 19:30 | | 0 commentaire(s)|

Le député et candidat à l’élection présidentielle, Thierno Alassane Sall, a dénoncé, lundi, à Dakar, le caractère illégal du décret abrogeant celui convoquant le corps électoral et la proposition de loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution.

“On n’a pas vu le décret jusqu’ici, on nous dit qu’il devrait faire partie du dossier. D’abord, il n’est pas certainement contresigné par le Premier ministre et même s’il avait été signé. Ensuite, c’est un décret illégal car ce n’est parce que le président de la République peut convoquer le collège électoral qu’il peut le renvoyer », a-t-il déclaré.

Thierno Alassane Sall s’entretenait avec journalistes en marge de la séance plénière consacrée à l’examen de la proposition de loi constitutionnelle portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution initié par le groupe parlementaire Wallu Sénégal.

Les députés ont entamé, lundi, l’examen de la controversée proposition de loi dont l’adoption marquera une étape décisive vers le report de l’élection présidentielle du 25 février, alors que le chef de l’Etat, Macky Sall a abrogé le décret convoquant le corps électoral, entrainant de fait une interruption du processus électoral.

La proposition de loi émane de parlementaires du Parti démocratique sénégalais (PDS), dont la candidature de son leader, Karim Wade, a été déclarée irrecevable par le Conseil constitutionnel pour cause de double nationalité.

Elle fait suite à une résolution adoptée par l’Assemblée nationale en vue de la création d’une commission d’enquête parlementaire visant à faire la lumière sur des accusations de supposées de corruption et de conflits d’intérêt visant certains membres du Conseil constitutionnel.

Ces accusations ont été portées par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ancien président Me Abdoulaye Wade (2000-2012).

Les députés du groupe Liberté et démocratie ont bénéficié des voix des députés de la majorité présidentielle, Benno Bok Yaakar (BBY), pour faire passer cette résolution

“(….) ce n’est pas parce que le président peut nommer les juges du Conseil constitutionnel qu’il peut les révoquer car ses pouvoirs réglementaires sont encadrés, il ne peut pas décider ce qu’il veut », a-t-il-rappelé.

Selon Thierno Alassane Sall, “dans l’extraordinaire où le président de la République aurait à prendre ce décret, il aurait dû attendre au moins la modification de la constitution ».

“Donc on est dans une situation extrêmement claire où (les députés de la majorité et du groupe Wallu) ne respectent pas la loi et la République », a-t-il- insisté.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS) a demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de Karim Wade à l’élection présidentielle pour cause de double nationalité.

Le PDS a appuyé sa demande par des accusations de corruption présumée à l’encontre de certains membres du Conseil constitutionnel, chargé de l’examen des candidatures à ce scrutin.

“Ils accusent le Conseil constitutionnel de corruption et sur ces bases, ils convoquent l’Assemblée nationale alors que c’est très clair que Karim Wade a fait deux fois parjures. Ce groupe qui le soutient accuse des juges de corruption et refuse de reconnaitre que leur candidat est dans l’illégalité », a dénoncé Thierno Alassane Sall.

»Ce n’est pas moi qui ai exclu Karim Wade. C’est lui qui s’est auto-exclu en ne respectant pas l’article 26 de la Constitution », a précisé M. Sall à l’origine de la requête ayant abouti à l’invalidation de la candidature de Karim Wade.
Aps

Mame Fatou Kébé