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«Tontine» présidentielle : Quand Bby dame le pion à la Cap21 !

Qui l’eût cru ! De présomptueux donneurs de leçons de patriotisme, gendarmes autoproclamés de la bonne gouvernance, dont le label dominant était un anti-wadisme primaire, qui tombent aussi bas dans des conduites aux antipodes de ce qu’ils professaient naguère ! Il n’y a plus l’ombre d’un doute : la bamboula wadienne s’est bel et bien invitée chez les parangons de la «gouvernance sobre et vertueuse» ! C’est par le biais d’une audacieuse incursion journalistique, dans le cercle fermé de ces «leaders-modèles» de Benno Bokk Yaakaar (Bby), que le pot-aux-roses à été découvert !


Rédigé par leral.net le Lundi 6 Octobre 2014 à 11:06 | | 0 commentaire(s)|

«Tontine» présidentielle : Quand Bby dame le pion à la Cap21 !
Durant la douzaine d’années de traversée du désert, dans laquelle les avait confinés le «Vieux Président», ils n’ont eu de cesse de se présenter aux électeurs sénégalais comme les sauveurs-suprêmes, issus des cuisses de Jupiter ; dont la seule préoccupation était de «mettre fin aux dérives et à la gabegie économique» du régime du Président Abdoulaye Wade, afin «d’abréger la souffrance» des pauvres googoorlus (besogneux) que nous sommes. Et de se proclamer sur tous les toits «uniquement préoccupés par l’amélioration du mal-vivre des populations moyennes». Ces dernières n’en reviennent justement pas, depuis qu’elles ont appris, la semaine dernière – alors qu’elles tiraient le diable par la queue, pour se procurer un hypothétique mouton de Tabaski - le triste record que venaient de battre les «chantres de la gouvernance sobre et vertueuse», «leaders-modèles de Bby», qui venaient d’inaugurer une ère inédite de partage du gâteau.

Eh oui, nos «Assisards» ont réussi la prouesse, en ces temps de crise, de pénurie d’eau, de coupure intempestive d’électricité, de non-paiement des bourses estudiantines, etc., de faire tripler la fameuse «tontine» (300.000 frs), initiée par Wade, du temps de la défunte Cap21. Laquelle «tontine» avait, à l’époque, suscité l’ire de ces mêmes «leaders-modèles». Mais, c’est désormais un secret de Polichinelle : c’est un million de nos pauvres francs dévalués, que vont palper mensuellement les chefs de partis de Bby, faisant ainsi passer du simple au triple (rien que ça !) la ripaille financière présidentielle, concédée individuellement aux alliés de Sa Majesté !

Ils auront désormais l’air de bien minables petits indigents, ces leaders de la défunte Cap21 de Wade – lesquels avaient du suer sang et eau, en défendant le bilan de leur leader, et rendant visibles ses réalisations, pour finalement faire réélire triomphalement le «Vieux Président», dés le premier tour de la Présidentielle de 2007, avant de recevoir, tous les mois, leur fameux jackpot ! Contrairement à ces cagoulards-futurs-candidats qui, d’ores et déjà, sucent sans discontinuer leur bienfaiteur du «Macky», qui n’est même pas sûr de pouvoir compter sur eux pour sa réélection à la prochaine Présidentielle ! Au contraire, ces alliés-futurs-adversaires se préparent hardiment à le occire proprement, préoccupés qu’ils sont à bâtir intelligemment leurs budgets de guerre, à destination de 2017. Ils avaient au moins le mérite, ces 70 partis de la défunte Cap21, d’avoir d’abord fait réélire le Président Wade, avant que ce dernier ne consente à les «rémunérer» mensuellement, après sa réélection. Mais concernant les 100 partis de Bby c’est totalement l’inverse : Ils sont payés avant service-rendu ! Sans doute voudrait-on ainsi mieux les «fidéliser» ? Mais rien n’est moins sûr!

Et le plus désopilant, c’est ce motus-et-bouche-cousue, qui semble être de mise, depuis que ce scandaleux «paathio» (partage du gâteau) est tombé dans le domaine public. Et, il serait intéressant de savoir ce qu’en pense l’auteur de ce fameux slogan, que l’on se plaisait à nous ressasser à longueur d’antenne, lors des débats politiques médiatiques : «Am rééw kénn dou ko paathio, da niou kéy penthio» (il ne sied pas de se partager égoïstement le patrimoine commun ; qui doit faire l’objet d’une gestion concertée). Qu’est devenu ce philosophe-politicien qu’on entend plus ? Lui qui n’avait de cesse de réclamer la traduction de «Wade et son gang de pilleurs» devant les tribunaux ! Vraisemblablement, on ne l’entendra pas de sitôt, quant on sait qu’au Conseil économique social et environnemental (Cese), où il trône, les salaires ont été (là aussi !) revus à la hausse, pour passer, dés le mois de janvier prochain, du simple au double (de 500 mille à plus d’un million de francs, par conseiller !). On comprend alors mieux pourquoi «Monsieur Penthio» est à présent muet comme une carpe, parce qu’étant à présent bien servi, dans un «paathio» digne de l’ère wadienne!

A l’exception notable de Yoonu Askan-wi, aucun des cent partis de Bby ne la claqué pour éclairer la lanterne de l’opinion. Dans un communiqué envoyé le 29 septembre dernier à la Presse, le Secrétariat permanent dudit parti a avoué avoir reçu sa part de «tontine» qui, s’est-il empressé de justifier, sera «redistribuer pour la lutte contre Ebola». Et que ce don «sera fait au ministère de la Santé, dans le cadre d’une cérémonie publique, dont la date sera communiquée à l’opinion nationale». L’opinion attend de voir ! Non seulement pour savoir si cette fanfaronnade sera suivie d’effet, mais surtout pour s’assurer de ce qu’il adviendra des autres échéances mensuelles de cette part de «tontine», qui revient à ce «généreux» parti politique de Bby! On ne tardera pas d’être édifié sur les intentions réelles de ces anciens adeptes de «la dictature du Prolétariat», et de savoir s’ils réitèreront véritablement leur geste charitable, ad vitam aeternam, au profit des «éboléens», ou s’il s’agissait d’un simple effet d’annonce, pour se donner une bonne conscience… communiste ! «Li ci kanam rawuli gët» (Qui vivra verra) !

A propos de «Monsieur-Bonne-Gouvernance»…

Par ailleurs, il convient de saluer la répartie cinglante et argumentée du responsable du Forum Civil, après les tentatives laborieuses de «Monsieur-Bonne-Gouvernance», de justifier les 17 milliards fcfa affectés à la réhabilitation du Building administratif. Lesquels travaux ont été confiés à un célèbre vendeur de carreaux, suite à une «consultation restreinte», pour reprendre les propres termes de «Monsieur-Bonne-Gouvernance». Du temps où il saturait le champ public de ses pamphlets incendiaires, anti-Wade, il ne ratait aucune occasion, en étayant ses thèses, de dénoncer l’affectation de plus de 25 milliards de francs à la simple réfection de l’Hôtel Méridien, pour les besoins du Sommet de l’Oci. Là où environ la même somme avait permis de construire et d’équiper, de fond en comble, dans la même période, l’Hôtel Radisson.

Principe de parallélisme des formes oblige, c’est aujourd’hui la même interrogation qui taraude nombre d’esprits, concernant ce marché de 17 milliards, pour la simple réhabilitation du Building administratif. Là où la construction, de fond en comble, de «La Cité de l’Emergence» (sur le site de l’ancienne gare routière), avec ses 17 tours de 10 étages chacune, ne nécessitera qu’un coût global de 21 milliards FCfa («seulement», serait-on tenté de dire) !

Ayant sans doute senti que la réponse précédemment servi à l’opinion par son collègue, nouveau porte-parole du Gouvernement, ne faisait pas le poids, «Monsieur-Bonne-Gouvernance», en professionnel aguerri de la Communication, est monté lui-même au créneau. Et dans son «Interview-piégée» - pour ne pas dire ses «auto-interviews», tant les textes parus, le même jour, vendredi 03 octobre dernier, simultanément dans trois quotidiens de la place, sont strictement identiques ! - son auteur n’aura fait que renforcer les doutes dans les esprits, en auto-esquivant la question relative au caractère exorbitant de la somme mobilisée, pour la simple réfection d’un bâtiment déjà existant. Et, prétendant, en sa qualité de «Président du Comité de pilotage des travaux de réhabilitation du Building», éclairer la lanterne de l’opinion sur la supposé transparence ayant prévalu dans l’attribution de ce juteux marché, il aura plutôt fait un aveu de taille, en nous servant ce laïus : «Son [parlant de l’heureux adjudicataire] entreprise n’a pas une expérience en matière de restauration de bâtiment, mais son intelligence et son savoir-faire lui ont permis de s’associer avec de grandes sociétés italiennes et européennes spécialisées dans la restauration de bâtiments et monuments historiques».

Comment le fait d’avoir des partenaires italiens peut-il constituer un critère au choix de l’attributaire d’un travail aussi technique et sérieux ? Si l’on suit ce raisonnement, n’importe quel marchand de cacahuètes pourra désormais prétendre à des marchés de l’Etat, requerraient-ils une haute compétence, pourvu que le prétendant soit en partenariat avec des entreprises étrangères! Et le comble c’est lorsque «Monsieur-Bonne-Gouvernance» se permet d’enfoncer le clou : «Et c’est heureux qu’il [l’heureux adjudicataire] ait choisi une firme italienne, car je rappelle que c’est un architecte italien, Mauro Cherutti, qui a construit le Building». Bon sang ! Quel rapport de pertinence y a-t-il entre le choix de l’adjudicataire, qui a des partenaires italiens, et le fait que l’édifice ait été construit par un Italien, il y a soixante ans ! De plus, comment le fait que cet ancien bâtisseur ait été «Lauréat du Prix d’architecture, en 1957», peut-il faire valoir la compétence technique du carreleur-adjudicataire actuel ?

Cela rappelle curieusement l’attribution du marché des travaux de réfection d’un certain tronçon routier (Cité-Keur-Damel/Unité26/Grand-Médine) à un couturier professionnel et vendeur de tissus Ganila ! A quand la «Vraie Alternance» !

Bassirou Thioune
Enseignant à la Retraite
Pikine Tally Icotaf, Plle 843
bassirouthioune62@yahoo.com