Une idée reçue qui repose sur une autre : d’un côté, l’homme serait en proie à des pulsions irrépressibles qui le conduiraient à ne pouvoir se contenter d’une seule partenaire. De l’autre, la femme serait sans désir, tournée vers son foyer. Le préjugé de l’homme volage contient une part de réalité : depuis la nuit des temps, l’homme a une propension à affirmer sa virilité en accumulant les conquêtes, se mesurant ainsi aux autres mâles. Mais cette image de chasseur sur la brèche ne le piège-t-il pas ? N’est-il pas obligé de l’alimenter ? Et s’il n’est pas volage, est-il toujours un homme ? Dans ce contexte, on comprend que ceux que l’infidélité ne tente guère – et ils sont nombreux – ne le claironnent pas. L’inconstance masculine tient plus de la pression sociale que d’une quelconque nécessité biologique.
Et la femme ? Avoir des aventures la fait le plus souvent passer pour une dévergondée. La manifestation de son pouvoir semble ne concerner que sa capacité à enfanter. Certes, la fonction maternelle, ainsi que la disponibilité physique et affective qu’elle nécessite, peuvent l’éloigner un temps de son envie de séduire, mais elle n’en est pas moins aussi infidèle. La société les juge-t-elle plus sévèrement, ou leurs infidélités sont-elles moins l’affirmation d’un pouvoir ? Toujours est-il que les femmes sont plus discrètes que les hommes, et quand elles confient une aventure, elles adoptent généralement le ton de l’aveu ! Pourtant, si tous les hommes sont volages, on peut se demander avec qui. À moins de croire que ce soit toujours avec des femmes disponibles... Quoi qu’il en soit, pour en revenir à la pulsion sexuelle qui nous anime, il nous appartient d’y céder ou pas, d’en choisir la forme et le cadre pour l’exprimer. Il nous appartient aussi de sortir du diktat selon lequel seuls les hommes seraient autorisés à l’assouvir.
Catherine Blanc est notamment l’auteure de La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines (Pocket, “Évolution”, 2009).
Et la femme ? Avoir des aventures la fait le plus souvent passer pour une dévergondée. La manifestation de son pouvoir semble ne concerner que sa capacité à enfanter. Certes, la fonction maternelle, ainsi que la disponibilité physique et affective qu’elle nécessite, peuvent l’éloigner un temps de son envie de séduire, mais elle n’en est pas moins aussi infidèle. La société les juge-t-elle plus sévèrement, ou leurs infidélités sont-elles moins l’affirmation d’un pouvoir ? Toujours est-il que les femmes sont plus discrètes que les hommes, et quand elles confient une aventure, elles adoptent généralement le ton de l’aveu ! Pourtant, si tous les hommes sont volages, on peut se demander avec qui. À moins de croire que ce soit toujours avec des femmes disponibles... Quoi qu’il en soit, pour en revenir à la pulsion sexuelle qui nous anime, il nous appartient d’y céder ou pas, d’en choisir la forme et le cadre pour l’exprimer. Il nous appartient aussi de sortir du diktat selon lequel seuls les hommes seraient autorisés à l’assouvir.
Catherine Blanc est notamment l’auteure de La sexualité des femmes n’est pas celle des magazines (Pocket, “Évolution”, 2009).