Le passage de Karim Wade chez l’ancien Premier ministre a donné lieu, aussi bien dans les modestes chaumières que sous les lambris du pouvoir, à toutes sortes d’analyses. Pour ne pas dire conjectures. Des plus pointues aux moins pertinentes. Hormis l’anecdote dont la presse a cru devoir faire ses choux gras - à savoir que le ministre d’Etat chargé des Infrastructures et de l’Energie aurait demandé après la mère de Macky Sall, pourtant rappelée à dieu depuis 2007, pour la saluer - il faut reconnaître qu’il se jouait, et c’est sans doute là le plus important, une partie de poker dont le décryptage était loin d’être accessible aux «petits esprits».
En effet, et comme par un curieux hasard, ce détour a eu lieu moins de quarante-huit (48) heures après une polémique, qui s’est du reste dégonflée comme un ballon de baudruche, sur une fameuse «rencontre» qui se serait passée à Paris, plus précisément à l’Hôtel Saint-James, entre Idrissa Seck et Karim Wade. Si quelque observateur tordu pourrait trouvait à redire sur la simultanéité de ces rendez-vous «avortés» entre trois «fils» de Me Abdoulaye Wade qui sont à la croisée des chemins, il reste que Macky Sall, bien que débarqué de l’Assemblée nationale dans les conditions que l’on sait, constitue, aujourd’hui, une pièce maîtresse du jeu politique national. Principalement, du fait de sa … constance. Une posture honorable, dans un pays ou le yoyo politique frise l’indécence, qui a fini de peser sur les frêles épaules du maire de Fatick. En effet, il n’est plus un secret pour personne que le prédécesseur de Cheikh Hadjibou Soumaré est une personnalité incontournable au sein des deux principales plateformes politiques de l’opposition que sont Benno Siggil Senegaal et le M 23. Néanmoins, beaucoup de militants et de responsables de sa «famille politique naturelle, qu’il n’aurait jamais dû quitter» ne désespèrent pas de le retrouver sur le chemin crevassé de «la conservation du pouvoir pour 50 ans». Histoire de «concrétiser», d’autres diront respecter, une «volonté» maintes fois exprimée de leur «père».
En somme, Macky Sall est engagé, à dire vrai, dans un jeu d’échec à distance avec Idrissa Seck qui est plus que jamais conscient d’une chose : s’il y a quelqu’un qui peut obstruer, sans avoir l’air d’y toucher, sa marche vers le pouvoir c’est bien celui qui lui avait succédé en 2004, en pleine «dualité» au sommet de l’Etat, à la Primature. Il s’y ajoute que le retour au Parti démocratique sénégalais (Pds) de celui qui aura laissé le perchoir à Mamadou Seck sera moins «douloureux» que celui du maire de Thiès. Notamment à cause de ses relations fraternelles «restées intactes», malgré l’adversité politique, avec des personnalités de premier plan de l’Establishment libéral comme Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Qui se trouve être le Premier ministre et non moins Directeur de campagne du candidat de la «grande famille libérale» au sein de laquelle Macky Sall occupe toujours une place de choix. Surtout que beaucoup de sondages le placent dans le tiercé de tête à la prochaine élection présidentielle. Vous avez dit Realpolitik ?
*Slalom : Parcours très sinueux, comprenant de nombreux virages: Le motard fait du slalom entre les voitures
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)
En effet, et comme par un curieux hasard, ce détour a eu lieu moins de quarante-huit (48) heures après une polémique, qui s’est du reste dégonflée comme un ballon de baudruche, sur une fameuse «rencontre» qui se serait passée à Paris, plus précisément à l’Hôtel Saint-James, entre Idrissa Seck et Karim Wade. Si quelque observateur tordu pourrait trouvait à redire sur la simultanéité de ces rendez-vous «avortés» entre trois «fils» de Me Abdoulaye Wade qui sont à la croisée des chemins, il reste que Macky Sall, bien que débarqué de l’Assemblée nationale dans les conditions que l’on sait, constitue, aujourd’hui, une pièce maîtresse du jeu politique national. Principalement, du fait de sa … constance. Une posture honorable, dans un pays ou le yoyo politique frise l’indécence, qui a fini de peser sur les frêles épaules du maire de Fatick. En effet, il n’est plus un secret pour personne que le prédécesseur de Cheikh Hadjibou Soumaré est une personnalité incontournable au sein des deux principales plateformes politiques de l’opposition que sont Benno Siggil Senegaal et le M 23. Néanmoins, beaucoup de militants et de responsables de sa «famille politique naturelle, qu’il n’aurait jamais dû quitter» ne désespèrent pas de le retrouver sur le chemin crevassé de «la conservation du pouvoir pour 50 ans». Histoire de «concrétiser», d’autres diront respecter, une «volonté» maintes fois exprimée de leur «père».
En somme, Macky Sall est engagé, à dire vrai, dans un jeu d’échec à distance avec Idrissa Seck qui est plus que jamais conscient d’une chose : s’il y a quelqu’un qui peut obstruer, sans avoir l’air d’y toucher, sa marche vers le pouvoir c’est bien celui qui lui avait succédé en 2004, en pleine «dualité» au sommet de l’Etat, à la Primature. Il s’y ajoute que le retour au Parti démocratique sénégalais (Pds) de celui qui aura laissé le perchoir à Mamadou Seck sera moins «douloureux» que celui du maire de Thiès. Notamment à cause de ses relations fraternelles «restées intactes», malgré l’adversité politique, avec des personnalités de premier plan de l’Establishment libéral comme Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Qui se trouve être le Premier ministre et non moins Directeur de campagne du candidat de la «grande famille libérale» au sein de laquelle Macky Sall occupe toujours une place de choix. Surtout que beaucoup de sondages le placent dans le tiercé de tête à la prochaine élection présidentielle. Vous avez dit Realpolitik ?
*Slalom : Parcours très sinueux, comprenant de nombreux virages: Le motard fait du slalom entre les voitures
PAPA SOULEYMANE KANDJI
(Le Pays)