BRESCIA - Après sa fermeture en mai 2008, la résidence Prealpino sise à Brescia vient d'être démolie à la suite de quatre années marquées par des soubresauts politiques, économiques et sociales sans précédent autour du dossier.
En effet, en collaboration avec les forces associatives sénégalaises, les autorités italiennes (préfet, maires de Brescia et Bovezzo) ont réussi leur pari, malgré plusieurs péripéties. D'abord en fermant la résidence en mai 2008 et ensuite en la démolissant le mois dernier. Une cérémonie officielle, en présence de Adriano Paroli et Antonio Bazzani, respectivement nouveaux maires de Brescia et de Bovezzo, consacrait le démarrage de cette démolition qui prendra fin au début de ce mois. Une cérémonie symbolique qui marque également, le début d'un autre projet de construction de deux nouveaux bâtiments pour habitation. Mais déjà, le spectre d'un Préalpine bis plane sur la tête des populations de la province. Dans cette logique, certaines autorités politiques, dans le cadre de la nouvelle loi répressive contre la clandestinité, prônent l'élargissement de ce type d'action sur le reste du territoire transalpin. A savoir fermer toutes les résidences, anarchiques considérées comme des ghettos pour les immigrés. C'est le cas, il y a quelques mois, à Sanremo.
Cette résidence de Prealpino qui fut un immeuble avec trois escaliers, 108 appartements (entre studios et deux-pièces) avec une capacité d'accueil de 200 âmes, avait fini par héberger plus de 800 émigrés dont les quatre cinquièmes étaient des « modou-modou ». Pour rappel, en 2004, ils étaient 450, mais, avant qu'il ne fut évacué de tous ses occupants, le nombre de locataires s'est accru de près de 50%. En effet, construit en 1978, Prealpino était au départ destiné à des étudiants spécialisés en santé de la province de Brescia. La résidence ne fonctionna pas correctement.
Plus 20 000 « modou-modou» sont passés à Prealpino
Et c'est en 1987 que les premiers immigrés sénégalais ont commencé à y débarquer. En 1989, l'intendance de l'immeuble est officiellement suspendue et débute alors une autogestion des locataires. Ce fut le boom. Et progressivement, les Italiens quittèrent la résidence, au grand bonheur des «modou-modou». Etablie dans la commune de Bovezzo, la résidence Prealpina est à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Brescia, ville considérée jusque- là comme un bastion abritant la plus importante communauté sénégalaise en Italie, avec plus de 8000 «modou-modou ». Selon le dernier recensement effectué par les associations d'immigrés sénégalais, parties intégrantes du processus de délogement, près de 800 personnes vivaient dans cette résidence sur une capacité d'accueil de 108 chambres au total. Ainsi devenu le lieu de passage obligé de plusieurs immigrés africains, Prealpino a vu transiter près de 25 000 personnes durant les vingt dernières années, de 1978 à 2008. Ce foyer avait été essentiellement habité, avant sa démolition, par des Sénégalais mais aussi par d'autres immigrés africains (Ghanéens, Maliens…)
Chérif MBAYE (Correspondant)
Source Le Populaire
En effet, en collaboration avec les forces associatives sénégalaises, les autorités italiennes (préfet, maires de Brescia et Bovezzo) ont réussi leur pari, malgré plusieurs péripéties. D'abord en fermant la résidence en mai 2008 et ensuite en la démolissant le mois dernier. Une cérémonie officielle, en présence de Adriano Paroli et Antonio Bazzani, respectivement nouveaux maires de Brescia et de Bovezzo, consacrait le démarrage de cette démolition qui prendra fin au début de ce mois. Une cérémonie symbolique qui marque également, le début d'un autre projet de construction de deux nouveaux bâtiments pour habitation. Mais déjà, le spectre d'un Préalpine bis plane sur la tête des populations de la province. Dans cette logique, certaines autorités politiques, dans le cadre de la nouvelle loi répressive contre la clandestinité, prônent l'élargissement de ce type d'action sur le reste du territoire transalpin. A savoir fermer toutes les résidences, anarchiques considérées comme des ghettos pour les immigrés. C'est le cas, il y a quelques mois, à Sanremo.
Cette résidence de Prealpino qui fut un immeuble avec trois escaliers, 108 appartements (entre studios et deux-pièces) avec une capacité d'accueil de 200 âmes, avait fini par héberger plus de 800 émigrés dont les quatre cinquièmes étaient des « modou-modou ». Pour rappel, en 2004, ils étaient 450, mais, avant qu'il ne fut évacué de tous ses occupants, le nombre de locataires s'est accru de près de 50%. En effet, construit en 1978, Prealpino était au départ destiné à des étudiants spécialisés en santé de la province de Brescia. La résidence ne fonctionna pas correctement.
Plus 20 000 « modou-modou» sont passés à Prealpino
Et c'est en 1987 que les premiers immigrés sénégalais ont commencé à y débarquer. En 1989, l'intendance de l'immeuble est officiellement suspendue et débute alors une autogestion des locataires. Ce fut le boom. Et progressivement, les Italiens quittèrent la résidence, au grand bonheur des «modou-modou». Etablie dans la commune de Bovezzo, la résidence Prealpina est à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Brescia, ville considérée jusque- là comme un bastion abritant la plus importante communauté sénégalaise en Italie, avec plus de 8000 «modou-modou ». Selon le dernier recensement effectué par les associations d'immigrés sénégalais, parties intégrantes du processus de délogement, près de 800 personnes vivaient dans cette résidence sur une capacité d'accueil de 108 chambres au total. Ainsi devenu le lieu de passage obligé de plusieurs immigrés africains, Prealpino a vu transiter près de 25 000 personnes durant les vingt dernières années, de 1978 à 2008. Ce foyer avait été essentiellement habité, avant sa démolition, par des Sénégalais mais aussi par d'autres immigrés africains (Ghanéens, Maliens…)
Chérif MBAYE (Correspondant)
Source Le Populaire