La Bceao estime que les exportations connues d’or extrait du Sénégal sont évaluées à 16,5 tonnes entre 2009 et 2010 pour une valeur nette de plus de 230 milliards de francs Cfa. C’est dire qu’au terme de contrats léonins, les sociétés Mdl et Oromin notamment, tirent d’importantes quantités de minerais qui ne sont déclarées nulle part car le Sénégal n’aura un droit de regard sur cela qu’après au moins quinze années d’exploitation. Il s’y ajoute que les compagnies minières bénéficient de régime d’exonérations fiscales qui font que le fisc ne tire aucun revenu des ressources extraites.
Il est de notoriété publique que des pistes d’aviation sont aménagées dans les zones aurifères par des multinationales et que des aéronefs de divers types y font un ballet sans que le fisc et la douane ne soient autorisés à jeter un regard sur les cargaisons transportées. Les spécialistes des questions minières s’étranglent de cette situation surréaliste due au fait que des dépositaires de la signature de l’Etat du Sénégal avaient accepté de signer n’importe quoi sans tenir compte des intérêts supérieurs de la Nation. C’est comme qui dirait que seul ce qui intéressait les autorités publiques était le simple fait de signer une convention plutôt que de savoir ce que le Sénégal aurait à tirer de l’opération. Certes, ce n’est pas perdu pour tout le monde si l’on sait que dans les milieux miniers, il se dit que des commissions seraient distribuées à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de francs à l’occasion de telle ou telle autre convention minière signée.
L’architecte Pierre Goudiaby Atépa, porteur d’affaires pour le Sénégal, son autre casquette, avait poussé à la renégociation du contrat de concession de l’exploitation de zircon à la société australienne Mdl. Le premier accord accepté par le ministre des Mines de l’époque, Me Madické Niang, portait sur une cinquantaine de milliards de francs de francs Cfa, comme prix du ticket d’entrée de Mdl. Mais on saura, de sa propre bouche par voie de presse, que la société australienne avait finalement accepté de lâcher mille milliards de francs Cfa ; à la grande surprise du président Abdoulaye Wade. Pourtant, devant les députés, lors du vote du budget de l’Etat pour l’exercice 2012, le ministre d’Etat Abdoulaye Baldé a annoncé, avec un air satisfait, que le Sénégal a obtenu dans cette opération la somme de 250 milliards de francs. Convenons que le gap est énorme encore que la traçabilité de cette recette annoncée par le ministre reste problématique dans les comptes publics.
Les conditions de cession de certaines licences d’exploitation pétrolière sont encore aussi nébuleuses. Le Président Macky Sall, ancien patron de la société Petrosen et ancien ministre de l’Energie et des Mines, s’étonne encore des conditions d’octroi de licences à la firme internationale du magnat Franck Timis encadré par Karim Wade et Samuel Sarr. Quid de la cession de la licence d’exploitation des mines de fer de la Falémé à la société indienne Arcelor Mittal au détriment du groupe Sud africain Kumba Resources. Dire que les Indiens traînent encore les pieds pour démarrer les exploitations alors que le Sénégal a fini par être condamné par le Tribunal arbitral de Paris à payer des centaines de millions de dollars en réparation à Kumba Resources !
Faire la lumière sur les dossiers miniers constitue donc une grande croisade pour le Président Macky Sall. Il aura le soutien déjà affirmé du Fonds monétaire international. Des experts du Fmi, sur les conditions de cession de licences d’exploitations minières, conseillent fortement au gouvernement du Sénégal d’examiner la possibilité de revenir sur certaines concessions. Les mêmes experts ont réussi à convaincre le gouvernement du Président Alpha Condé en Guinée de dénoncer les conventions minières passées par les régimes politiques précédents. En effet, les ressources minières et en hydrocarbures dont regorgent nos sous-sols peuvent se révéler de formidables opportunités pour renflouer les caisses des Etats.
Il reste que sur cette question, le chef de l’Etat risque de buter sur une opposition interne au sein de son gouvernement. Il est de notoriété publique que le Premier ministre Abdoul Mbaye, dont la déclaration de patrimoine est encore attendue par l’opinion publique conformément aux annonces faites par le gouvernement, dispose directement de gros intérêts dans le secteur d’exploitation aurifère dans la région de Kédougou. Le journal Le Quotidien en avait déjà fait écho. De même, de quelle marge de manœuvre disposera son ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, pour se mettre dans une perspective de remettre en cause des conventions signées avec des entreprises comme la Sococim ou les Ciments du Sahel, dont il avait participé à assurer le financement de certains investissements importants du temps où il dirigeait la Banque internationale pour le Commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis) ? Dire que toutes ces personnalités étaient aux premières loges durant les sessions de conseils présidentiels pour les investissements dirigés par le président Wade sur ces questions minières. Etant issus des milieux des affaires, le Premier ministre et le ministre des Finances auront beaucoup de mal ou de scrupule à remettre en cause des intérêts privés, pour ne pas dire capitalistes.
Tout le monde comprendra les enjeux des secteurs des mines et des hydrocarbures qui, s’ils sont placés dans une perspective des intérêts exclusifs de la Nation, pourront tirer la croissance. La meilleure preuve est l’offre faite à la société des phosphates de Matam pour des investissements directs de 350 milliards de francs Cfa pour l’exploitation de la grande mine de Ndindory. Les conditions d’octroi de ce permis minier à l’homme d’affaires Cheikh Amar auront été discutables mais la réalisation de tels investissements avec la création de plus de 5 000 emplois directs, la reprise des routes en attendant la parfaite navigabilité du fleuve Sénégal et les réalisations d’infrastructures sociales comme un grand hôpital, des écoles et autres structures au bénéfice des populations montreront combien le Sénégal pourra gagner dans ces secteurs.
lequotidien.sn
Il est de notoriété publique que des pistes d’aviation sont aménagées dans les zones aurifères par des multinationales et que des aéronefs de divers types y font un ballet sans que le fisc et la douane ne soient autorisés à jeter un regard sur les cargaisons transportées. Les spécialistes des questions minières s’étranglent de cette situation surréaliste due au fait que des dépositaires de la signature de l’Etat du Sénégal avaient accepté de signer n’importe quoi sans tenir compte des intérêts supérieurs de la Nation. C’est comme qui dirait que seul ce qui intéressait les autorités publiques était le simple fait de signer une convention plutôt que de savoir ce que le Sénégal aurait à tirer de l’opération. Certes, ce n’est pas perdu pour tout le monde si l’on sait que dans les milieux miniers, il se dit que des commissions seraient distribuées à hauteur de plusieurs dizaines de milliards de francs à l’occasion de telle ou telle autre convention minière signée.
L’architecte Pierre Goudiaby Atépa, porteur d’affaires pour le Sénégal, son autre casquette, avait poussé à la renégociation du contrat de concession de l’exploitation de zircon à la société australienne Mdl. Le premier accord accepté par le ministre des Mines de l’époque, Me Madické Niang, portait sur une cinquantaine de milliards de francs de francs Cfa, comme prix du ticket d’entrée de Mdl. Mais on saura, de sa propre bouche par voie de presse, que la société australienne avait finalement accepté de lâcher mille milliards de francs Cfa ; à la grande surprise du président Abdoulaye Wade. Pourtant, devant les députés, lors du vote du budget de l’Etat pour l’exercice 2012, le ministre d’Etat Abdoulaye Baldé a annoncé, avec un air satisfait, que le Sénégal a obtenu dans cette opération la somme de 250 milliards de francs. Convenons que le gap est énorme encore que la traçabilité de cette recette annoncée par le ministre reste problématique dans les comptes publics.
Les conditions de cession de certaines licences d’exploitation pétrolière sont encore aussi nébuleuses. Le Président Macky Sall, ancien patron de la société Petrosen et ancien ministre de l’Energie et des Mines, s’étonne encore des conditions d’octroi de licences à la firme internationale du magnat Franck Timis encadré par Karim Wade et Samuel Sarr. Quid de la cession de la licence d’exploitation des mines de fer de la Falémé à la société indienne Arcelor Mittal au détriment du groupe Sud africain Kumba Resources. Dire que les Indiens traînent encore les pieds pour démarrer les exploitations alors que le Sénégal a fini par être condamné par le Tribunal arbitral de Paris à payer des centaines de millions de dollars en réparation à Kumba Resources !
Faire la lumière sur les dossiers miniers constitue donc une grande croisade pour le Président Macky Sall. Il aura le soutien déjà affirmé du Fonds monétaire international. Des experts du Fmi, sur les conditions de cession de licences d’exploitations minières, conseillent fortement au gouvernement du Sénégal d’examiner la possibilité de revenir sur certaines concessions. Les mêmes experts ont réussi à convaincre le gouvernement du Président Alpha Condé en Guinée de dénoncer les conventions minières passées par les régimes politiques précédents. En effet, les ressources minières et en hydrocarbures dont regorgent nos sous-sols peuvent se révéler de formidables opportunités pour renflouer les caisses des Etats.
Il reste que sur cette question, le chef de l’Etat risque de buter sur une opposition interne au sein de son gouvernement. Il est de notoriété publique que le Premier ministre Abdoul Mbaye, dont la déclaration de patrimoine est encore attendue par l’opinion publique conformément aux annonces faites par le gouvernement, dispose directement de gros intérêts dans le secteur d’exploitation aurifère dans la région de Kédougou. Le journal Le Quotidien en avait déjà fait écho. De même, de quelle marge de manœuvre disposera son ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, pour se mettre dans une perspective de remettre en cause des conventions signées avec des entreprises comme la Sococim ou les Ciments du Sahel, dont il avait participé à assurer le financement de certains investissements importants du temps où il dirigeait la Banque internationale pour le Commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis) ? Dire que toutes ces personnalités étaient aux premières loges durant les sessions de conseils présidentiels pour les investissements dirigés par le président Wade sur ces questions minières. Etant issus des milieux des affaires, le Premier ministre et le ministre des Finances auront beaucoup de mal ou de scrupule à remettre en cause des intérêts privés, pour ne pas dire capitalistes.
Tout le monde comprendra les enjeux des secteurs des mines et des hydrocarbures qui, s’ils sont placés dans une perspective des intérêts exclusifs de la Nation, pourront tirer la croissance. La meilleure preuve est l’offre faite à la société des phosphates de Matam pour des investissements directs de 350 milliards de francs Cfa pour l’exploitation de la grande mine de Ndindory. Les conditions d’octroi de ce permis minier à l’homme d’affaires Cheikh Amar auront été discutables mais la réalisation de tels investissements avec la création de plus de 5 000 emplois directs, la reprise des routes en attendant la parfaite navigabilité du fleuve Sénégal et les réalisations d’infrastructures sociales comme un grand hôpital, des écoles et autres structures au bénéfice des populations montreront combien le Sénégal pourra gagner dans ces secteurs.
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