« Qui pratique une bonne politique de santé, récolte l’émergence donc le développement » s’écriait récemment l’actuel ministre chinois de la santé LI BIN. Cette réflexion corrobore la maxime lancée par Martial à l’aube du premier millénaire « La vie ne consiste pas dans l’existence mais dans la santé ». C’est dire que les questions relatives à la santé,qui transcendent le temps, ont occupé naguère et occupent encore une place nodale dans l’existence de toute communauté. C’est sans doute en raison de cette archi-évidence qu’elle figure parmi les critères qui fondent l’indice de développement humain.
A l’échelle nationale, la Constitution sénégalaise de 2001 en son article 17 alinéas 2 stipule :
« L’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux services de santé et au bien-être (…) »
Cette disposition constitutionnelle permet de relever que la République du Sénégal consacre la santé comme un axe majeur et stratégique de développement ; la santé doit, ce faisant, être au début et à la fin de toute émergence donc de tout développement. Seule une population saine peut initier et soutenir l’émergence. Cela est d’autant plus vrai que l’on remarque du moins, d’un point de vue théorique, une rupture dans la façon d’aborder le développement sanitaire. En effet, dans le rapport du PNDS 2009-2018 (Plan National de Développement Sanitaire), la priorité est désormais accordée à la « répartition équitable de l’offre de service et au financement de la demande de santé » D’ailleurs, dans son exposé des motifs, le rapport précise que « Le plan repose sur une vision d’un Sénégal où tous les ménages et toutes les collectivités bénéficient d’un accès universel à des services de santé promotionnels, préventifs et curatifs de qualité, sans aucune forme d’exclusion » .
Sous ce triple rapport, les Sénégalais de l’intérieur, les Sénégalais des zones rurales notamment celles des Niayes ont besoin d’une protection sanitaire du moment qu’ils sont des Sénégalais à part entière et non des individus délaissés et entièrement à part.
Victimes de la richesse du sol et du sous-sol, Mboro et environs sont à la fois piégés et ceinturés par des entreprises extractives très polluantes à l’instar des ICS à l’est, de la GCO au nord-est et d’Africa Energy à l’ouest. Les pluies acides, le déversement de déchets solides (gypse avec résidu d’acide), l’endommagement de la nappe phréatique et de l’air font que la pollution a aujourd’hui atteint son paroxysme. Dans le même temps, les seuls deux postes de santé de la commune en sont arrivés à leurs limites objectives.
En attestent l’ampleur et la diversité des maladies cancéreuses, neurologiques, pulmonaires, cardiaques, dermatologiques des populations de Mboro et environs. D’ailleurs, faut-il le préciser leurs prises en charge sanitaire ne se font jusque-là qu’à Tivaoune, Thiès ou Dakar au prorata de leur bourse. Dès lors, un hôpital de référence s’impose à Mboro d’autant qu’il y a souvent des cas d’accidentés du travail en milieu ouvrier dans les entreprises qui nous entourent et en raison du désert sanitaire, les tout premiers soins ne peuvent leur être prodigués qu’à 40 km voire 70 km de la zone, ce qui entame dangereusement le pronostic vital des victimes.
Sous un autre angle, Mboro et environs, en raison de la richesse naturelle et de la diversité des activités, sont des zones attractives de populations avec une croissance urbaine de 8,34%. Elle polarise Darou Khoudoss-Diogo-Fass Boye-Mboro1-Mboro2-Mboro privé-Mbayenne-Taïba Ndiaye pour une population estimée à 103.879 hbts d’après les sources de la poste de santé de Mboro 1. Or, selon les normes OMS, une zone peuplée de 50 à 150 000 hts doit être dotée d’un centre de santé. En outre, la réhabilitation de la route des Niayes positionne Mboro comme une ville-carrefour à la croisée des chemins entre le nord du Sénégal et Tivaoune capitale du Maouloud. Ainsi, sans être de mauvais augure et mais plutôt prévenant, Mboro devrait être dotée d’un hôpital de référence.
D’ailleurs en explorant des archives du ministère de la santé, nous sommes tombés sur un document portant le titre « 15 fiches de projets d’infrastructures en 2003 » et le sous-titre Fiche de projet 2.
Dans ce dit document, pour un budget de 10 milliards de francs CFA, cinq centres de santé de référence devaient être construits dans les localités de Médina Gounass, Passy, Mboro, Touba oumkhoura et Diouloulou. Mais madame la Ministre de la Santé il n’y a encore pas l’ombre d’un Centre de santé à Mboro, pire douze ans après, en dépit des vœux pieux des OMD, du PNDS et de la charte fondamentale, les Mborois continuent de subir les effets nocifs de la pollution et une agression continue et sans commune mesure de leur environnement.
Madame la Ministre, nous comptons sur votre sens de la mesure et de la répartie surtout que votre budget a bénéficié d’une augmentation substantielle de 15 523 111 680f cfa (15 0089 814 660 en 2016 contre 134 566 702 000 f pour 2015). Mboro est souvent perçue ailleurs comme un milieu paradisiaque et se vend bien pourtant il s’agit d’une localité meurtrie par une spoliation et une pollution sans retenue des entreprises extractives qui snobent les populations.
Madame la Ministre de la Santé, nous vous rappelons juste cet avertissement de Joseph de MAISTRE au crépuscule du siècle des Lumières : « La santé n’est pas contagieuse, c’est la maladie qui l’est trop souvent ».
Cheikh Ahmed Tidiane SALL
Professeur au Lycée Taïba ICS de Mboro
A l’échelle nationale, la Constitution sénégalaise de 2001 en son article 17 alinéas 2 stipule :
« L’Etat garantit aux familles en général et à celles vivant en milieu rural en particulier l’accès aux services de santé et au bien-être (…) »
Cette disposition constitutionnelle permet de relever que la République du Sénégal consacre la santé comme un axe majeur et stratégique de développement ; la santé doit, ce faisant, être au début et à la fin de toute émergence donc de tout développement. Seule une population saine peut initier et soutenir l’émergence. Cela est d’autant plus vrai que l’on remarque du moins, d’un point de vue théorique, une rupture dans la façon d’aborder le développement sanitaire. En effet, dans le rapport du PNDS 2009-2018 (Plan National de Développement Sanitaire), la priorité est désormais accordée à la « répartition équitable de l’offre de service et au financement de la demande de santé » D’ailleurs, dans son exposé des motifs, le rapport précise que « Le plan repose sur une vision d’un Sénégal où tous les ménages et toutes les collectivités bénéficient d’un accès universel à des services de santé promotionnels, préventifs et curatifs de qualité, sans aucune forme d’exclusion » .
Sous ce triple rapport, les Sénégalais de l’intérieur, les Sénégalais des zones rurales notamment celles des Niayes ont besoin d’une protection sanitaire du moment qu’ils sont des Sénégalais à part entière et non des individus délaissés et entièrement à part.
Victimes de la richesse du sol et du sous-sol, Mboro et environs sont à la fois piégés et ceinturés par des entreprises extractives très polluantes à l’instar des ICS à l’est, de la GCO au nord-est et d’Africa Energy à l’ouest. Les pluies acides, le déversement de déchets solides (gypse avec résidu d’acide), l’endommagement de la nappe phréatique et de l’air font que la pollution a aujourd’hui atteint son paroxysme. Dans le même temps, les seuls deux postes de santé de la commune en sont arrivés à leurs limites objectives.
En attestent l’ampleur et la diversité des maladies cancéreuses, neurologiques, pulmonaires, cardiaques, dermatologiques des populations de Mboro et environs. D’ailleurs, faut-il le préciser leurs prises en charge sanitaire ne se font jusque-là qu’à Tivaoune, Thiès ou Dakar au prorata de leur bourse. Dès lors, un hôpital de référence s’impose à Mboro d’autant qu’il y a souvent des cas d’accidentés du travail en milieu ouvrier dans les entreprises qui nous entourent et en raison du désert sanitaire, les tout premiers soins ne peuvent leur être prodigués qu’à 40 km voire 70 km de la zone, ce qui entame dangereusement le pronostic vital des victimes.
Sous un autre angle, Mboro et environs, en raison de la richesse naturelle et de la diversité des activités, sont des zones attractives de populations avec une croissance urbaine de 8,34%. Elle polarise Darou Khoudoss-Diogo-Fass Boye-Mboro1-Mboro2-Mboro privé-Mbayenne-Taïba Ndiaye pour une population estimée à 103.879 hbts d’après les sources de la poste de santé de Mboro 1. Or, selon les normes OMS, une zone peuplée de 50 à 150 000 hts doit être dotée d’un centre de santé. En outre, la réhabilitation de la route des Niayes positionne Mboro comme une ville-carrefour à la croisée des chemins entre le nord du Sénégal et Tivaoune capitale du Maouloud. Ainsi, sans être de mauvais augure et mais plutôt prévenant, Mboro devrait être dotée d’un hôpital de référence.
D’ailleurs en explorant des archives du ministère de la santé, nous sommes tombés sur un document portant le titre « 15 fiches de projets d’infrastructures en 2003 » et le sous-titre Fiche de projet 2.
Dans ce dit document, pour un budget de 10 milliards de francs CFA, cinq centres de santé de référence devaient être construits dans les localités de Médina Gounass, Passy, Mboro, Touba oumkhoura et Diouloulou. Mais madame la Ministre de la Santé il n’y a encore pas l’ombre d’un Centre de santé à Mboro, pire douze ans après, en dépit des vœux pieux des OMD, du PNDS et de la charte fondamentale, les Mborois continuent de subir les effets nocifs de la pollution et une agression continue et sans commune mesure de leur environnement.
Madame la Ministre, nous comptons sur votre sens de la mesure et de la répartie surtout que votre budget a bénéficié d’une augmentation substantielle de 15 523 111 680f cfa (15 0089 814 660 en 2016 contre 134 566 702 000 f pour 2015). Mboro est souvent perçue ailleurs comme un milieu paradisiaque et se vend bien pourtant il s’agit d’une localité meurtrie par une spoliation et une pollution sans retenue des entreprises extractives qui snobent les populations.
Madame la Ministre de la Santé, nous vous rappelons juste cet avertissement de Joseph de MAISTRE au crépuscule du siècle des Lumières : « La santé n’est pas contagieuse, c’est la maladie qui l’est trop souvent ».
Cheikh Ahmed Tidiane SALL
Professeur au Lycée Taïba ICS de Mboro