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Un nouveau contrat social, la révolution responsable du Sénégal post-2024 (Par Abdoulaye Ahmed Seye)

Le peuple sénégalais a, encore une fois, fait irruption dans l’histoire, non comme simple acteur électoral, mais comme sujet politique souverain. Ce qui s’est joué entre 2021 et 2024, dépasse les contingences d’une alternance. Le peuple, longtemps contenu dans les marges d’un système verrouillé, a rompu avec le cycle de résignation. Conscient d’être le véritable détenteur du pouvoir, il s’est levé pour exiger non seulement la fin d’un régime, mais la refondation d’un État.


Rédigé par leral.net le Lundi 28 Avril 2025 à 11:03 | | 0 commentaire(s)|

Ce sursaut a trouvé un prolongement naturel dans la trajectoire du parti PASTEF, qui, sans compromis ni calculs d’appareil, s’est hissé au rang d’incarnation de cette volonté populaire. C’est moins un parti que la traduction politique d’une conscience collective en éveil, d’un refus farouche de la dépossession.

Les événements tragiques de 2021 à 2024, loin d’être une crise isolée, sont l’aboutissement d’un long chemin de luttes. Chaque génération y a laissé son empreinte : dans les grèves ouvrières d’après indépendance, dans les soulèvements étudiants, dans les mouvements citoyens, dans la résistance culturelle et spirituelle. Les martyrs de ces décennies passées ne sont pas des figures oubliées, mais les semeurs silencieux de la souveraineté retrouvée. Leur sang a irrigué les sillons dans lesquels la liberté a mûri, patiemment, douloureusement, jusqu’à s’imposer comme une évidence irréversible.

C’est dans cette filiation de luttes que s’inscrit le sacrifice assumé d’une génération consciente, incarnée de manière emblématique par Ousmane Sonko. Sa trajectoire personnelle, marquée par la mise en jeu de sa carrière, de sa liberté, de sa santé, voire de sa vie, n’est pas l’expression d’un héroïsme solitaire, mais le signe d’un engagement total au service du « peuple peinant ».

À l’image de l’Esprit hégélien, qui se réalise par l’action d’individus prêts à se sacrifier pour faire émerger une conscience supérieure, Sonko a offert son existence à la dynamique de l’Histoire, se rendant ainsi acteur d’un processus qui dépasse son seul être.

En se livrant à l’épreuve sans compromis, il a permis que le mouvement qu’il porte ne demeure pas une occasion manquée, mais s’impose comme l’étape ultime d’un long cheminement vers l’émancipation nationale. Ce sacrifice n’a de sens que dans sa portée collective : il offre au peuple sénégalais, la possibilité de se consacrer, désormais, à l’édification d’un avenir choisi librement, affranchi des tutelles, fondé sur la justice, la dignité et la souveraineté.

Les ennemis de cette souveraineté n’étaient pas que lointains ou abstraits : ils avaient des visages locaux, des relais, des institutions. L’ancien régime, plus que tout autre avant lui, a porté à son paroxysme la collusion entre pouvoir d’État, intérêts étrangers et confiscation des libertés. En cela, il n’a pas simplement échoué : il s’est dressé contre son propre peuple. Sa chute n’est donc pas une défaite politique, mais une disqualification morale. Le peuple n’a pas renversé un gouvernement ; il a brisé un système d’aliénation méthodique.

Aujourd’hui, la révolution sénégalaise est une leçon d’histoire vivante. Elle rappelle que la souveraineté ne se négocie pas, qu’elle se conquiert et se défend. Elle montre que les partis politiques ne valent que par leur enracinement dans les espoirs et les douleurs du peuple. Et surtout, elle scelle une vérité durable : nul pouvoir même sophistiqué ou brutal, ne peut triompher d’un peuple debout, décidé à faire de sa liberté, non un rêve lointain, mais une réalité tangible.

La révolution sénégalaise n’est pas celle d’une élite .Elle ne sera portée ni par des messies ni par des détenteurs de solutions miraculeuses .Elle appartient au peuple entier et engage la responsabilité de chacun.

La victoire électorale n’est pas l’aboutissement de nos luttes : elle en est la transformation.

Elle marque non la simple continuité de nos combats récents, mais l’ouverture d’une ère nouvelle, lourde d’une responsabilité immense pour les vainqueurs.

Il ne s’agit plus seulement de dénoncer : il faut bâtir, avec rigueur, droiture et persévérance.

Chaque citoyen est comptable : le vigile dans sa ronde, l’agriculteur dans ses champs, le pasteur avec son cheptel, le mécanicien dans son atelier, les commerçants dans leurs marchés, les industriels dans leurs usines, les ingénieurs dans leurs bureaux d’études, les enseignants dans leurs classes, les ouvriers sur leurs chantiers. Nous sommes tous responsables et tous comptables. La souveraineté appartient au peuple qui va se Lever et se mettre au travail derrière des dirigeants aux mains propres, loyaux, animés par la seule cause de l’épanouissement de chaque citoyen sénégalais.

il n’y aura ni libération durable ni développement véritable, sans la participation consciente, exigeante et quotidienne de chacun. L’heure est venue de transformer l’élan de la victoire, en une œuvre de renaissance nationale pour un Sénégal libre, souverain, juste et prospère, qui protège l’héritage des luttes passées.

Ceux qui se présentent aujourd’hui comme une opposition, ne constituent en réalité, comme le rappelait le Premier Ministre, qu’un prolongement résiduel d’un ordre déchu. Ils ne portent ni projet ni alternative, mais s’arc-boutent sur les ruines d’un système qu’ils ont servi avec zèle.

Leur combat est moins politique que défensif : il vise à préserver des privilèges, à protéger des rentes, à se soustraire à la reddition des comptes. Cette posture n’incarne pas une contradiction démocratique féconde, mais une tentative de survie d’intérêts prébendiers. La véritable opposition, celle dont a besoin la démocratie nouvelle en gestation, émergera de femmes et d’hommes attachés exclusivement aux intérêts du Sénégal. Elle débattra de souveraineté économique, de refondation éducative, de justice sociale, d’écologie politique. Elle contribuera au projet national, non en niant la légitimité du peuple, mais en s’y inscrivant loyalement.

L’histoire retient non ceux qui auront simplement contesté, mais ceux qui auront osé proposer, construire, et porter une vision. L’opposition sénégalais, à naitre, rompra avec les méthodes éculées, pour devenir un moteur exigeant de la démocratie et en adoptant une éthique rigoureuse du débat.

Le Sénégal nouveau que PASTEF et ses alliés sont en train de bâtir, est fondé sur la responsabilité collective. À l’instar de la maxime d’Antoine de Saint-Exupéry,« être homme, c’est être responsable ; c’est sentir, en posant sa pierre, qu’on contribue à bâtir le monde », chaque Sénégalais, quel que soit son bord politique, est appelé à mesurer, à chaque réflexion, prise de parole ou action, l’impact de sa contribution sur le devenir de la nation. Il s’agit de forger un pays enraciné dans ses valeurs millénaires, hospitalité, solidarité, courage, tout en s’ouvrant, sans complexe, aux meilleures pratiques mondiales. PASTEF et ses alliés invitent ainsi tous les citoyens de bonne volonté, à prendre part activement à cet effort collectif et responsable : voilà le nouveau programme, le nouveau contrat social pastéfien.








Abdoulaye Ahmed Sèye
Ancien Inspecteur Général des Finances