Mais quelle mouche a bien pu piquer Ksenia Sobtchak, 31 ans, l'enfant chérie de la télévision russe devenue l'une des porte-voix de la contestation à Vladimir Vladimirovitch Poutine ? Dimanche 4 mars, jour du scrutin présidentiel, on a vu cette jolie blonde à la bouche pulpeuse, perchée sur ses éternels talons hauts, dénoncer les fraudes dans un bureau de vote du quartier de la Taganka, à Moscou, pour le compte de Rosvybory, l'organisation du blogueur opposant Alexeï Navalny, dont elle affectionne les idées. Déjà, le 24 décembre 2011, elle était venue en vedette à la grande manifestation de l'opposition, avenue Sakharov. Ayant délaissé ce jour-là maquillage et talons aiguilles, elle est apparue sur la scène en jean et veste de ski blanche pour dire son ras-le-bol de la "démocratie dirigée". Le succès fut mitigé. Lorsque Ksenia apparut, des sifflets retentirent dans la foule rassemblée ce jour-là au coeur de Moscou pour dénoncer les fraudes aux législatives du 4 décembre. "Rentre chez toi !", lui crièrent des voix malveillantes. Après tout, que venait faire l'héroïne de la télévision des "années Poutine" au milieu des opposants au régime ? D'autant que, née en 1981 à Saint-Pétersbourg, Ksenia est la fille d'Anatoli Sobtchak, le mentor politique de Vladimir Poutine. Une fois élu maire de l'ex-capitale impériale, en 1990, le père de Ksenia offrit à l'agent du KGB Poutine, sans affectation depuis le déclin des services secrets soviétiques, de devenir son adjoint. Les deux hommes s'étaient fréquentés dès les années 1970 à la faculté de droit de Léningrad, où l'étudiant Poutine avait Anatoli Sobtchak pour professeur. On dit même que Vladimir Vladimirovitch porta Ksenia sur les fonts baptismaux.
L'héroïne des séries télé volages "Marions-nous" et "Top modèle" à la russe, est bien embarrassée par cet encombrant parrain. "Humainement, je l'aime beaucoup, il est le seul à avoir aidé mon père. Mais Poutine a beau m'être sympathique en tant qu'être humain, je ne l'aime pas en tant que politicien", a-t-elle confié au magazine d'opposition New Times. Et que lui reproche-t-elle ? "Sa plus grosse erreur est de ne pas avoir mis de professionnels aux postes de direction." Le problème, selon elle, "n'est pas Poutine mais le système, qui n'a pas changé depuis l'époque soviétique. Seules les personnes changent mais la corruption, les fonctionnaires, la bureaucratie sont restés solidement ancrés".
Son engagement en faveur de l'opposant Alexeï Navalny lui a valu quelques déboires. Il est vrai que le trublion de la Toile est désormais la bête noire du Kremlin, qui contrôle étroitement le petit écran. Le jour où Ksenia a voulu l'inviter dans son émission "Gosdep" (abrégé de département d'Etat) sur la chaîne musicale MTV, tout a été annulé au dernier moment. Le début des ennuis pour la golden girl du show-biz moscovite ? "Je n'exclus pas les problèmes à l'avenir, j'y suis prête. Je sais ce que je fais", assure-t-elle.
SOURCE:Lemonde.fr
L'héroïne des séries télé volages "Marions-nous" et "Top modèle" à la russe, est bien embarrassée par cet encombrant parrain. "Humainement, je l'aime beaucoup, il est le seul à avoir aidé mon père. Mais Poutine a beau m'être sympathique en tant qu'être humain, je ne l'aime pas en tant que politicien", a-t-elle confié au magazine d'opposition New Times. Et que lui reproche-t-elle ? "Sa plus grosse erreur est de ne pas avoir mis de professionnels aux postes de direction." Le problème, selon elle, "n'est pas Poutine mais le système, qui n'a pas changé depuis l'époque soviétique. Seules les personnes changent mais la corruption, les fonctionnaires, la bureaucratie sont restés solidement ancrés".
Son engagement en faveur de l'opposant Alexeï Navalny lui a valu quelques déboires. Il est vrai que le trublion de la Toile est désormais la bête noire du Kremlin, qui contrôle étroitement le petit écran. Le jour où Ksenia a voulu l'inviter dans son émission "Gosdep" (abrégé de département d'Etat) sur la chaîne musicale MTV, tout a été annulé au dernier moment. Le début des ennuis pour la golden girl du show-biz moscovite ? "Je n'exclus pas les problèmes à l'avenir, j'y suis prête. Je sais ce que je fais", assure-t-elle.
SOURCE:Lemonde.fr