Une cinquantaine de pays et d'organisations, réunis au ministère des affaires étrangères français, ont dénoncé mardi 17 avril la poursuite des ventes d'armes à Damas, une allusion visant la Russie, même si elle n'est pas citée. Le groupe a exprimé sa "ferme désapprobation de tout soutien financier ou autre, et en particulier la poursuite des ventes d'armes au régime syrien".
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a expliqué, à l'ouverture de cette session de travail sur les sanctions, que ces dernières étaient "un instrument efficace pour priver le régime syrien des ressources qu'il utilise pour financer les milices - les funestes escadrons de la mort des chabbiha - et se fournir en armes". Les participants ont notamment appelé "les hommes d'affaires qui soutiennent financièrement la répression sanglante et les personnes qui y contribuent d'une autre manière à rompre tous leurs liens avec le régime de Bachar Al-Assad". "Les difficultés économiques rencontrées actuellement par la Syrie sont à imputer au régime syrien qui s'est rendu coupable de nombreuses destructions, s'est isolé lui-même par ses pratiques répressives et décourage par son attitude toute activité économique en Syrie", indique le texte de conclusion de cette réunion.
"Les personnalités faisant l'objet de sanctions qui auront démontré leur opposition à la répression sanglante pourront voir lever les mesures restrictives pesant [sur] elles", assurent aussi les participants. Parmi eux figurent l'Union européenne, les Etats-Unis, la Suisse, l'Australie, le Canada, la Ligue arabe et la Turquie, mais ni la Russie, ni l'Iran, ni le Liban, ni l'Irak. Faute d'un accord russe et chinois au Conseil de sécurité, les sanctions en vigueur aujourd'hui ont été décidées de manière autonome par ces particpants.
CESSEZ-LE-FEU REMIS EN CAUSE
Sur le terrain, les violences ont repris mardi. Au moins cinq civils ont péri dans le pays, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur jeudi 12 avril et prévu dans le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Au lendemain de l'arrivée dimanche des six premiers observateurs de l'ONU à Damas, les troupes gouvernementales bombardaient des localités de la province de Deraa et des quartiers de Homs.
Le colonel marocain Ahmed Himmiche, qui dirige la mission, a reconnu qu'elle serait "difficile", nécessitant une coordination à la fois avec le gouvernement de Damas et les opposants. A cette fin, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mardi le gouvernement syrien à garantir une liberté totale de mouvement à la mission d'observateurs. Les observateurs "devraient être autorisés à se déplacer librement dans n'importe quel endroit pour y être en mesure d'observer la fin des violences", a-t-il souligné.
Après un premier groupe d'observateurs, la mission doit s'étoffer "dans les prochains jours" pour comprendre une trentaine d'observateurs. Leur première tâche sera "d'établir un quartier général opérationnel" à Damas, avait expliqué Kieran Dwyer, un porte-parole de l'ONU. Les observateurs prendront ensuite contact avec les forces gouvernementales et celles de l'opposition pour expliquer leur mission et mettre en place "un système de contrôle", avant d'établir des bases dans d'autres villes du pays. A terme, cette mission préparatoire doit être remplacée par une mission onusienne de supervision comprenant 250 hommes, dont le déploiement nécessitera une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.
Lire : "L'ONU vote à l'unanimité une résolution autorisant des observateurs en Syrie"
VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME COMMISES PAR DES OPPOSANTS
Lundi, la commission d'enquête mise en place par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé des violations de ces droits commises par des opposants engagés dans des combats contre les forces armées en Syrie.
La commission fait notamment état de "tueries extrajudiciaires de soldats capturés lors de confrontations armées". Elle s'est aussi déclarée "sérieusement préoccupée" par le nombre d'incidents signalés depuis le cessez-le-feu du 12 avril, comme le "bombardement de la région de Khaldieh et d'autres districts à Homs par les forces gouvernementales, ainsi que par l'utilisation d'armes lourdes, telles que des mitrailleuses dans d'autres régions, dont Idlib et certains quartiers de Damas".
Enfin, cette commission fait état d'informations sur de nouvelles arrestations, notamment à Hama et à Alep. Elle dit toutefois espérer que le cessez-le-feu allait tenir et que la "fin des violences allait contribuer à un environnement pouvant conduire à la paix et à un dialogue national" entre le gouvernement, les groupes d'opposition et les autres composants de la société syrienne.
SOURCE:lemonde.fr
Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a expliqué, à l'ouverture de cette session de travail sur les sanctions, que ces dernières étaient "un instrument efficace pour priver le régime syrien des ressources qu'il utilise pour financer les milices - les funestes escadrons de la mort des chabbiha - et se fournir en armes". Les participants ont notamment appelé "les hommes d'affaires qui soutiennent financièrement la répression sanglante et les personnes qui y contribuent d'une autre manière à rompre tous leurs liens avec le régime de Bachar Al-Assad". "Les difficultés économiques rencontrées actuellement par la Syrie sont à imputer au régime syrien qui s'est rendu coupable de nombreuses destructions, s'est isolé lui-même par ses pratiques répressives et décourage par son attitude toute activité économique en Syrie", indique le texte de conclusion de cette réunion.
"Les personnalités faisant l'objet de sanctions qui auront démontré leur opposition à la répression sanglante pourront voir lever les mesures restrictives pesant [sur] elles", assurent aussi les participants. Parmi eux figurent l'Union européenne, les Etats-Unis, la Suisse, l'Australie, le Canada, la Ligue arabe et la Turquie, mais ni la Russie, ni l'Iran, ni le Liban, ni l'Irak. Faute d'un accord russe et chinois au Conseil de sécurité, les sanctions en vigueur aujourd'hui ont été décidées de manière autonome par ces particpants.
CESSEZ-LE-FEU REMIS EN CAUSE
Sur le terrain, les violences ont repris mardi. Au moins cinq civils ont péri dans le pays, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur jeudi 12 avril et prévu dans le plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Au lendemain de l'arrivée dimanche des six premiers observateurs de l'ONU à Damas, les troupes gouvernementales bombardaient des localités de la province de Deraa et des quartiers de Homs.
Le colonel marocain Ahmed Himmiche, qui dirige la mission, a reconnu qu'elle serait "difficile", nécessitant une coordination à la fois avec le gouvernement de Damas et les opposants. A cette fin, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mardi le gouvernement syrien à garantir une liberté totale de mouvement à la mission d'observateurs. Les observateurs "devraient être autorisés à se déplacer librement dans n'importe quel endroit pour y être en mesure d'observer la fin des violences", a-t-il souligné.
Après un premier groupe d'observateurs, la mission doit s'étoffer "dans les prochains jours" pour comprendre une trentaine d'observateurs. Leur première tâche sera "d'établir un quartier général opérationnel" à Damas, avait expliqué Kieran Dwyer, un porte-parole de l'ONU. Les observateurs prendront ensuite contact avec les forces gouvernementales et celles de l'opposition pour expliquer leur mission et mettre en place "un système de contrôle", avant d'établir des bases dans d'autres villes du pays. A terme, cette mission préparatoire doit être remplacée par une mission onusienne de supervision comprenant 250 hommes, dont le déploiement nécessitera une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.
Lire : "L'ONU vote à l'unanimité une résolution autorisant des observateurs en Syrie"
VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME COMMISES PAR DES OPPOSANTS
Lundi, la commission d'enquête mise en place par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a dénoncé des violations de ces droits commises par des opposants engagés dans des combats contre les forces armées en Syrie.
La commission fait notamment état de "tueries extrajudiciaires de soldats capturés lors de confrontations armées". Elle s'est aussi déclarée "sérieusement préoccupée" par le nombre d'incidents signalés depuis le cessez-le-feu du 12 avril, comme le "bombardement de la région de Khaldieh et d'autres districts à Homs par les forces gouvernementales, ainsi que par l'utilisation d'armes lourdes, telles que des mitrailleuses dans d'autres régions, dont Idlib et certains quartiers de Damas".
Enfin, cette commission fait état d'informations sur de nouvelles arrestations, notamment à Hama et à Alep. Elle dit toutefois espérer que le cessez-le-feu allait tenir et que la "fin des violences allait contribuer à un environnement pouvant conduire à la paix et à un dialogue national" entre le gouvernement, les groupes d'opposition et les autres composants de la société syrienne.
SOURCE:lemonde.fr