S’il y a un point faible ou un point sur lequel le Président devrait revenir ou bien regarder deux fois avant de décider, c’est bien celui des nominations. On ne cesse de s’étonner ou d’être surpris par quelques nominations du président de la République, après chaque Conseil des ministres, tellement qu’elles sont parfois bizarres, inopportunes et inadéquates à tous égards. Et au-delà de leur caractère contradictoire ou en porte-à-faux avec la rupture prônée et proclamée par lui-même de rompre avec les pratiques très contestées de Me Wade. Voilà pourquoi certains ont été frappés de stupeur, en apprenant la nouvelle.
Le président Macky Sall, ayant été bien élu très largement avec 65% des suffrages exprimés, a une légitimité populaire incontestable qui lui permet de bien gouverner le pays avec ses alliés politiques et de la Société civile, sans avoir nullement besoin de puiser dans le camp des vaincus, ou de repêcher d’anciens proches collaborateurs de Me Wade ; dont on ne sait pour l’instant, quel est véritablement leur degré d’implication ou leur part de responsabilité dans la gestion peu vertueuse de notre pays par le président sortant. Une gestion calamiteuse pour laquelle, Abdoulaye Wade était le principal instigateur, ce qui lui a valu d’ailleurs cette défaite cuisante et votre éclatante victoire. Alors il est inconvenant, disposant aujourd’hui dans vos rangs, les mêmes compétences sinon plus, en nombre suffisant, dans votre coalition, la société civile, chez de simples citoyens et la diaspora, qui n’ont jamais eu à se mêler de près ou loin à une mauvaise gestion ou cette entreprise de pillage systématique de nos ressources, qui a été orchestrée par Me Wade et ses proches collaborateurs, parmi lesquels, se trouvait au cœur du dispositif, Aminata Niane, à qui vous faites une promotion inattendue et inestimable par elle-même en premier.
Je l’ai bien dit dans une de mes contributions. Le président de la République doit avoir une très bonne écoute des échos qui lui arrivent, prêter une oreille attentive aux plaintes et complaintes des populations, tenir surtout compte de leurs désapprobations concernant certaines de mesures qu’il prend au pied levé, dont la plupart sont souvent erronées et comportent des erreurs graves d’appréciation. Bon nombre de ces mesures catastrophiques, sont très souvent prises de manière inattendue à l’issue d’une audience. Et, je suis même tenté de dire, si par hasard le président n’était pas l’objet d’hypnotise ou d’envoûtement au cours de ces audiences? Tellement les décisions ou mesures étaient malvenues !
Comme l’avait si bien caractérisé récemment notre ami Mody Niang, dans une de ses contributions en ces termes : « Les nominations pas toujours en adéquation avec les engagements pris, et qui nous tirent de plus en plus vers le wadisme » alors que l’appel solennel et les vœux ardents des populations exigeaient la rupture totale avec les mauvaise pratiques et la malgouveranace de Me Wade. Mody a bien rappelé par ailleurs, la promesse du président qui s’engageait à mettre en œuvre par ces propos : « Une politique de rupture sobre, vertueuse, transparente et efficace ».
Si effectivement, de bonnes et courageuses mesures ont été prises dans la période, il faut le reconnaître aussi, que d’autres très mauvaises l’ont été également dans le même temps. Ce mélange incongru de nominations bonnes et mauvaises, entachent fortement et tendent même à masquer les mesures positives ou à les annihiler tout simplement.
Les Sénégalais dans leur écrasante majorité avaient salué et applaudi à leur juste mesure, les premières décisions relatives aux audits, à la réduction de la taille du gouvernement, celle du train de vie de l’Etat et du mandat présidentiel à 5 ans ; la suppression des privilèges accordés à la caste et au clan de Me Wade ; le retour de la loi de la répression de l’enrichissement illicite, source de tous les biens mal acquis de toutes ces années, des régimes socialiste et libéral. Tout cela a été approuvé entièrement par les Sénégalais comme de très bonnes mesures positives, pour ramener tous les biens volés à notre peuple, dans les caisses du trésor public.
Mais cet enthousiasme et espoir qui nous faisaient rêver à des lendemains meilleurs aux premières lueurs de l’aube du régime de Macky Sall, ont commencé à montrer des signes évidents d’inquiétude et troublants par justement, ces nominations-récompense ou promotionnelles à la pelle, qui installaient le doute dans l’esprit de beaucoup d’entre nous. Et certaines de ces nominations heurtent raisonnablement la conscience de tous ceux qui avaient bravé les lacrymogènes et les forces de police par patriotisme et pour le départ définitif de Wade du Pouvoir et la fin de notre calvaire. Ce qui expliquait que tout ce beau monde, attendait beaucoup de la nouvelle équipe. Il accordait et attachait du crédit à la nouvelle gouvernance, pour apporter des changements qualitatifs importants en faveur des populations encore meurtries. A cause justement, du caractère populaire et démocratique de l’élection du président de la République, les forces vives de notre peuple étaient en droit de voir s’installer une gouvernance vertueuse rompant définitivement avec l’injustice et l’impunité, pour un Etat de droit réel.
Mais le président Macky Sall, serait-il victime au point de se nourrir d’un complexe, face aux propos débiles de certains dignitaires de l’ancien régime, qui l’accusent de plagier leur programme ou de manquer de cadres à sa disposition, ce qui le contraindrait à faire recours à eux, pour s’en sortir ? Au regard des nominations qui se font actuellement et que nous constatons bien, il semble confirmer les thèses de ses adversaires.
Incontestablement, la désapprobation voire la condamnation de la nomination d’Aminata Niane en qualité de Conseillère spéciale avec rang de ministre, siégeant au Conseil des ministres, est une erreur politique qui vient s’ajouter à celle du choix aussi contestable de Seydina Kane ex-DG de la Sénélec. Voici en fait, deux promotions inacceptables et inexplicables logiquement. En effet, au lieu d’être sanctionnés pour faute de gestion puisqu’ils ont été relevés de leurs fonctions et remplacés par d’autres, qui sont supposés logiquement, plus performants. Sinon, comment comprendre et pourquoi diantre ont-ils été relevés si aucune faute ne pesait sur leur gestion et rien ne leur était reproché ? Effectivement, il est très juste que la nomination d’Aminata Niane ait créé un malaise au sommet de l’Etat et des alliés ? Et, le président Macky Sall ne devrait pas être surpris de ce malaise et devait bien s’y attendre d’ailleurs. Car, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire et, dans le cas d’espèce, il s’agit bien de cela.
En vérité, quel degré de compétence et de technicité peut détenir Aminata Niane dans le domaine des travaux publics plus que Bara Tall, pour pouvoir mieux conseiller le président dans ce domaine précis ? A notre humble avis, le choix entre ces deux Sénégalais par le président de la République, pour être conseillé dans ses tâches, compte tenu de l’apport de chacun d’eux pour son accession au pouvoir, devrait ne pas faire l’ombre d’aucune hésitation pour lui. Mais pourtant, voilà que Macky a préféré choisir de manière inattendue Aminata, à la place de Bara, pourquoi ? Je cite ici Bara Tall, à titre simplement d’illustration mais ce dernier n’était pas demandeur.
Mais, avec le nombre impressionnant de conseillers spéciaux dans tous les domaines, je suis curieux de savoir si, le président les consultait à chaque fois que de besoin pour recueillir leur avis, avant les prises de décisions, surtout majeures ? Si ce n’est pas réellement le cas, quelle est sérieusement l’utilité pour le président d’en avoir un nombre qui dépasserait même la taille de son gouvernement, s’ils ne servent pas à éviter à ce dernier de prendre des mesures inappropriées et erronées, comme le cas présent d’Aminata Niane ? Que le président Macky veuille l’accepter humblement oui ou non, mais cette nomination est parfaitement une erreur grave de sa part.
La question fondamentale en fait, ce n’est pas un partage du pouvoir entre ceux qui ont gagné, mais c’est plutôt celle de distribuer les fonctions et charges sur la base de compétence entre les Sénégalais de manière rationnelle, en respectant bien la logique de rupture tant exprimée par les citoyens dans leur majorité. Le président doit aussi éviter autant que peut se faire de tomber dans le piège qui lui est souvent tendu, à savoir qu’il serait l’otage de ses alliés ; en cherchant à gouverner avec eux en les consultant au préalable pour avis sur telle ou telle mesure. Je ne le crois pas du tout. Car, logiquement, s’il doit gouverner le pays, il devrait le faire tout au moins avec ses alliés qui ont pris une part active à sa victoire et contribué de manière décisive à la défaite de Wade ; mais non avec ses adversaires qu’il a vaincus. Il doit savoir et se rappeler toujours que sans eux, sa victoire allait être compromise pour ne pas dire hypothétique. Il faut retourner aux libéraux les propos qu’ils nous ont tant rabâchés, à savoir que : Ceux qui ont gagné, doivent gouverner ensemble et, les perdants, doivent s’opposer jusqu’à la prochaine échéance. Par conséquent, pas d’amalgame, ni de mélange du genre « supu kanja ».
En tout état de cause, s’il m’était permis de faire une suggestion au président de la République, je lui dirai de rapporter courageusement la mesure de nomination d’Aminata Niane et d’en tirer tous les enseignements pour l’avenir. Alors comme dit l’adage : » L’erreur est humaine mais persister dans l’erreur est diabolique ».
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
Le président Macky Sall, ayant été bien élu très largement avec 65% des suffrages exprimés, a une légitimité populaire incontestable qui lui permet de bien gouverner le pays avec ses alliés politiques et de la Société civile, sans avoir nullement besoin de puiser dans le camp des vaincus, ou de repêcher d’anciens proches collaborateurs de Me Wade ; dont on ne sait pour l’instant, quel est véritablement leur degré d’implication ou leur part de responsabilité dans la gestion peu vertueuse de notre pays par le président sortant. Une gestion calamiteuse pour laquelle, Abdoulaye Wade était le principal instigateur, ce qui lui a valu d’ailleurs cette défaite cuisante et votre éclatante victoire. Alors il est inconvenant, disposant aujourd’hui dans vos rangs, les mêmes compétences sinon plus, en nombre suffisant, dans votre coalition, la société civile, chez de simples citoyens et la diaspora, qui n’ont jamais eu à se mêler de près ou loin à une mauvaise gestion ou cette entreprise de pillage systématique de nos ressources, qui a été orchestrée par Me Wade et ses proches collaborateurs, parmi lesquels, se trouvait au cœur du dispositif, Aminata Niane, à qui vous faites une promotion inattendue et inestimable par elle-même en premier.
Je l’ai bien dit dans une de mes contributions. Le président de la République doit avoir une très bonne écoute des échos qui lui arrivent, prêter une oreille attentive aux plaintes et complaintes des populations, tenir surtout compte de leurs désapprobations concernant certaines de mesures qu’il prend au pied levé, dont la plupart sont souvent erronées et comportent des erreurs graves d’appréciation. Bon nombre de ces mesures catastrophiques, sont très souvent prises de manière inattendue à l’issue d’une audience. Et, je suis même tenté de dire, si par hasard le président n’était pas l’objet d’hypnotise ou d’envoûtement au cours de ces audiences? Tellement les décisions ou mesures étaient malvenues !
Comme l’avait si bien caractérisé récemment notre ami Mody Niang, dans une de ses contributions en ces termes : « Les nominations pas toujours en adéquation avec les engagements pris, et qui nous tirent de plus en plus vers le wadisme » alors que l’appel solennel et les vœux ardents des populations exigeaient la rupture totale avec les mauvaise pratiques et la malgouveranace de Me Wade. Mody a bien rappelé par ailleurs, la promesse du président qui s’engageait à mettre en œuvre par ces propos : « Une politique de rupture sobre, vertueuse, transparente et efficace ».
Si effectivement, de bonnes et courageuses mesures ont été prises dans la période, il faut le reconnaître aussi, que d’autres très mauvaises l’ont été également dans le même temps. Ce mélange incongru de nominations bonnes et mauvaises, entachent fortement et tendent même à masquer les mesures positives ou à les annihiler tout simplement.
Les Sénégalais dans leur écrasante majorité avaient salué et applaudi à leur juste mesure, les premières décisions relatives aux audits, à la réduction de la taille du gouvernement, celle du train de vie de l’Etat et du mandat présidentiel à 5 ans ; la suppression des privilèges accordés à la caste et au clan de Me Wade ; le retour de la loi de la répression de l’enrichissement illicite, source de tous les biens mal acquis de toutes ces années, des régimes socialiste et libéral. Tout cela a été approuvé entièrement par les Sénégalais comme de très bonnes mesures positives, pour ramener tous les biens volés à notre peuple, dans les caisses du trésor public.
Mais cet enthousiasme et espoir qui nous faisaient rêver à des lendemains meilleurs aux premières lueurs de l’aube du régime de Macky Sall, ont commencé à montrer des signes évidents d’inquiétude et troublants par justement, ces nominations-récompense ou promotionnelles à la pelle, qui installaient le doute dans l’esprit de beaucoup d’entre nous. Et certaines de ces nominations heurtent raisonnablement la conscience de tous ceux qui avaient bravé les lacrymogènes et les forces de police par patriotisme et pour le départ définitif de Wade du Pouvoir et la fin de notre calvaire. Ce qui expliquait que tout ce beau monde, attendait beaucoup de la nouvelle équipe. Il accordait et attachait du crédit à la nouvelle gouvernance, pour apporter des changements qualitatifs importants en faveur des populations encore meurtries. A cause justement, du caractère populaire et démocratique de l’élection du président de la République, les forces vives de notre peuple étaient en droit de voir s’installer une gouvernance vertueuse rompant définitivement avec l’injustice et l’impunité, pour un Etat de droit réel.
Mais le président Macky Sall, serait-il victime au point de se nourrir d’un complexe, face aux propos débiles de certains dignitaires de l’ancien régime, qui l’accusent de plagier leur programme ou de manquer de cadres à sa disposition, ce qui le contraindrait à faire recours à eux, pour s’en sortir ? Au regard des nominations qui se font actuellement et que nous constatons bien, il semble confirmer les thèses de ses adversaires.
Incontestablement, la désapprobation voire la condamnation de la nomination d’Aminata Niane en qualité de Conseillère spéciale avec rang de ministre, siégeant au Conseil des ministres, est une erreur politique qui vient s’ajouter à celle du choix aussi contestable de Seydina Kane ex-DG de la Sénélec. Voici en fait, deux promotions inacceptables et inexplicables logiquement. En effet, au lieu d’être sanctionnés pour faute de gestion puisqu’ils ont été relevés de leurs fonctions et remplacés par d’autres, qui sont supposés logiquement, plus performants. Sinon, comment comprendre et pourquoi diantre ont-ils été relevés si aucune faute ne pesait sur leur gestion et rien ne leur était reproché ? Effectivement, il est très juste que la nomination d’Aminata Niane ait créé un malaise au sommet de l’Etat et des alliés ? Et, le président Macky Sall ne devrait pas être surpris de ce malaise et devait bien s’y attendre d’ailleurs. Car, on ne peut pas vouloir une chose et son contraire et, dans le cas d’espèce, il s’agit bien de cela.
En vérité, quel degré de compétence et de technicité peut détenir Aminata Niane dans le domaine des travaux publics plus que Bara Tall, pour pouvoir mieux conseiller le président dans ce domaine précis ? A notre humble avis, le choix entre ces deux Sénégalais par le président de la République, pour être conseillé dans ses tâches, compte tenu de l’apport de chacun d’eux pour son accession au pouvoir, devrait ne pas faire l’ombre d’aucune hésitation pour lui. Mais pourtant, voilà que Macky a préféré choisir de manière inattendue Aminata, à la place de Bara, pourquoi ? Je cite ici Bara Tall, à titre simplement d’illustration mais ce dernier n’était pas demandeur.
Mais, avec le nombre impressionnant de conseillers spéciaux dans tous les domaines, je suis curieux de savoir si, le président les consultait à chaque fois que de besoin pour recueillir leur avis, avant les prises de décisions, surtout majeures ? Si ce n’est pas réellement le cas, quelle est sérieusement l’utilité pour le président d’en avoir un nombre qui dépasserait même la taille de son gouvernement, s’ils ne servent pas à éviter à ce dernier de prendre des mesures inappropriées et erronées, comme le cas présent d’Aminata Niane ? Que le président Macky veuille l’accepter humblement oui ou non, mais cette nomination est parfaitement une erreur grave de sa part.
La question fondamentale en fait, ce n’est pas un partage du pouvoir entre ceux qui ont gagné, mais c’est plutôt celle de distribuer les fonctions et charges sur la base de compétence entre les Sénégalais de manière rationnelle, en respectant bien la logique de rupture tant exprimée par les citoyens dans leur majorité. Le président doit aussi éviter autant que peut se faire de tomber dans le piège qui lui est souvent tendu, à savoir qu’il serait l’otage de ses alliés ; en cherchant à gouverner avec eux en les consultant au préalable pour avis sur telle ou telle mesure. Je ne le crois pas du tout. Car, logiquement, s’il doit gouverner le pays, il devrait le faire tout au moins avec ses alliés qui ont pris une part active à sa victoire et contribué de manière décisive à la défaite de Wade ; mais non avec ses adversaires qu’il a vaincus. Il doit savoir et se rappeler toujours que sans eux, sa victoire allait être compromise pour ne pas dire hypothétique. Il faut retourner aux libéraux les propos qu’ils nous ont tant rabâchés, à savoir que : Ceux qui ont gagné, doivent gouverner ensemble et, les perdants, doivent s’opposer jusqu’à la prochaine échéance. Par conséquent, pas d’amalgame, ni de mélange du genre « supu kanja ».
En tout état de cause, s’il m’était permis de faire une suggestion au président de la République, je lui dirai de rapporter courageusement la mesure de nomination d’Aminata Niane et d’en tirer tous les enseignements pour l’avenir. Alors comme dit l’adage : » L’erreur est humaine mais persister dans l’erreur est diabolique ».
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com