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Une resocialisation pour éviter le pire au Sénégal (Par Nicolas Silandibithe BASSENE)

Rédigé par leral.net le Mardi 4 Août 2020 à 00:19 | | 0 commentaire(s)|

Une resocialisation pour éviter le pire au Sénégal (Par Nicolas Silandibithe BASSENE)
Le Sénégal est un pays avec une longue histoire de paix et de cohésion sociale en parfaite harmonie avec « un peuple, un but, une fois », sa devise. C’est un pays pluriculturel, plurilingue ayant inventé des passerelles sociétales pour maintenir les liens du vivre ensemble unique et envié de tous. Depuis un certain temps nous assistons impuissants à des  dérives multiformes qui étreignent notre Sénégal et l’exposent aux dangers et aux pièges que vivent plusieurs pays ouest-africains. Eviter le pire passerait par une resocialisation des sénégalais.
 
Le Sénégal, depuis deux (02) décennies, a amorcé un tournant très inquiétant pour sa stabilité et sa concorde nationale marqué par des dérives multiformes et multi secteurs de sa population que rien ne semble freiner. Au regard de l’amplitude entre les valeurs historiques et ce nouveau fléau, nous tirons sur la sonnette d’alarme pour éviter de vivre le syndrome des pays voisins.
 
Depuis quelques temps, les dérivent défrayent la chronique s’éloignant ainsi du vrai cadre social et moral du Sénégal des valeurs. Ces dérives ouvrent la porte à d’incompréhensibles dérives et ont pour noms : fragilisation des institutions, injures publiques, appels à la haine ethnique, insultes adressées au chef de l’Etat, aux chefs religieux, effritement du dialogue des religions, diffamations toutes sortes à l’endroit des citoyens, stigmatisation, diabolisation, comportements inacceptables, abus de pouvoir, abus d’autorité, dérapages verbales et physiques, calomnie, diffusion de fausses informations, dénigrements publics, règlements de compte, escroquerie, transfert illégal des données personnelles, harcèlement, menace, chantage…faisant croire que le Sénégal est sans gouvernance, sans Etat de droit.
 
A la lumière de tout ce qui est en train de se passer, les dérives se multiplient aisément et prennent une place capitale dans nos interactions quotidiennes. Au regard des tragédies qui se déroulent chez nos voisins ouest-africains, prendre le taureau par les cornes est plus que jamais une nécessité. Les dérivent se voient partout, en tout temps et en tout lieu, à temps comme à contre temps, au vu de tous et au su de tous. Tous les secteurs sont infectés du plus haut sommet de l’Etat au sénégalais lambda. Arrogance, violence privatisée, corruption, fraude semblent être édictées en vertu,  en mode de vie, en nouvelle règle d’or où les plus retords, les plus cyniques sont primés. Ceci encourage ces comportements que rien ne justifie. L’Etat législateur, régulateur, contrôleur et administrateur semble être en panne face à ce phénomène montant. Nous le sentons absent ou du moins présent si une fois qu’un membre du clan est victime.
 
Ce fléau dyssimétrique semble nous conduire droit au mur et ne milite pas à une émergence, à un développement de notre cher Sénégal. Il faut comprendre que le développement d’une nation est d’abord comportemental. Tant que cette première manche de changement de comportement des sénégalais n’est pas gagnée, nous vivront un éternel recommencement surtout avec la démocratisation, l’affirmation des libertés d’expression, la globalisation et les innovations technologiques.
 
Cependant, laisser le phénomène enfler comme c’est le cas présentement, c’est entretenir des dérapages qui, si on y prend garde, seront préjudiciables à la cohésion nationale ou à l’intégrité des citoyens.
 
En tout état de cause, il n’est pas encore tard. Toutes les parties prenantes devront se conformer à la loi sans exception et sans considération d’appartenance politique, confrérique ou ethnique. Nous estimons que la Nation doit se remobiliser pour faire échec à ceux qui tentent de remettre en cause les équilibres sociaux sur lesquels notre Etat-Nation s’adossait et qui garantissaient la paix, la cohésion, la concorde et la sécurité de notre Sénégal.
 
Que personne, quel que soit par ailleurs son rang, son statut social, son appartenance politique, confrérique, ethnique, régionale soit à l’origine de tensions.


Dans le souci d’un Sénégal de tous pour tous égaux devant la loi et au nom de la paix et de la concorde nationale, nous appelons à un sursaut national et surtout à un ressaisissement des gouvernants pour qu’ensemble, nous réussissions à rétablir la confiance et la sérénité, le respect et la solidarité, la lucidité et la foi en Dieu. Réussir à nous considérer comme des frères et sœurs, des êtres un et indivisible, des sénégalais d’abord avant d’être al poular, diola, wolof, sérère, mandingue….


Il faut assurément bannir cette haine qui trame et qui se propage dangereusement développera le Sénégal, cet esprit malsain qui commence à semer la discorde entre religion. Cependant, si rien n’est fait, ne soyons pas surpris d’être dans la même situation que nos voisins, à vivre ce que d’autres pays vivent, la violence. Ce sont les détails qui font les grandes choses. En ce moment, les ingrédients sont réunis pour faire un cocktail explosif. Il faut couper le mal par la racine le plus rapidement possible.
 
Il faut des mesures rigoureuses applicables à tous sans exceptionnalité c’est une question de sécurité et de sureté nationale. Nous ne gagnerons pas la bataille en faisant l’économie des mesures ou en épargnant d’autres personnes. Pour ce faire, il n’y a pas mille chemins, il faut obligatoirement passer par une (re)socialisation, une (ré) éducation, par la sensibilisation et la formation.


Même si aujourd’hui le Sénégal semble bien vivre, il ne faut rien exclure surtout que nous vivons dans une sous-région en ébullition et les actes que nos posons manifestement concourent vers un point de non-retour qui appellerait plus à la violence qu’au raffermissement des liens et à la consolidation des acquis hérités de nos ancêtres.


 
Le phénomène enfle, gagne du terrain et inquiète, en réponse ce sont des mesurettes orientées vers d’autres qui sont prises à des fins bien précises. Avec cette discrimination, les questions que nous nous sommes posées sont :
Sommes-nous suffisamment préparés à vivre cette révolution sociale et sociétale ?
Sommes-nous capables de garder le point d’équilibre entre la liberté, la démocratie et le fait de verser dans la dérive verbale et physique ?
Quelle démarche prioriser pour un comeback des valeurs ? Education avant répression ou éducation et répression ?
 
Certes la mondialisation a frappé de plein cœur le Sénégal et les sénégalais (ses). Mais cela n’est pas synonyme de rejet des biens de notre culture pour faire naître cet Homme éhonté, vaniteux, indiscipliné, arrogant et dont la cupidité est la recherche immodérée du gain et des richesses qui se distingue de l’avarice, de la lubricité, de la convoitise ou de l’avidité. Rappelons que le Sénégal est un pays de droit pas une zone de non droit où on peut tout se permettre. Arrêter les dérives, mettre à terme aux appels à la haine ethnique, confessionnelle et à l’apologie du crime par l’application sans complaisance de la loi serait bénéfique pour tout le monde.


Nous invitons à privilégier la culture expérientielle c’est-à-dire la culture – action en accordant plus d’importance à des mots qui expriment des valeurs sociales bien enracinées dans la culture sénégalaise.
                                                               Nicolas Silandibithe BASSENE



Source : https://www.exclusif.net/Une-resocialisation-pour-...