Le mystère qui enveloppait le profil de la vice-présidente commence à livrer ses secrets. Après la mise à l’écart de Awa Ndiaye qui a été nommée ministre d’Etat auprès du président de la République, des sources dignes de foi avancent les noms de Maïmouna Sourang Ndir et de Saoudiatou Ndiaye respectivement ambassadeur du Sénégal en France et au Mali. D’ailleurs, ces deux dernières ont été reçues, hier, par le Chef de l’Etat et ces entretiens s’inscrivent dans le cadre d’une consultation pour le poste de la vice-présidence, si l’on en croit les mêmes sources. D’ailleurs, la mise en œuvre du projet d’institution de la vice-présidence de la République est presque à sa phase terminale. Après le dépôt du texte à l’Assemblée nationale, Me Wade a reçu ce jeudi, en audience à la Salle des banquets de la Présidence les députés et sénateurs de son parti. Une réunion qu’il a mise à profit pour leur demander de voter le texte lors de la session convoquée à cet effet, le 15 mai prochain. Une date qui coïncide avec l’assassinat de Me Babacar Sèye auquel le nom de Me Abdoulaye Wade avait été toujours mêlé. Seulement, ce texte de loi suscite déjà des grincements de dents chez bien de parlementaires. La plupart d’entre eux ne manquent de manifester, en coulisses, leur opposition au libellé du texte qui exclut d’office les hommes à cette station si prestigieuse. Car, argument-ils, autant il y a des femmes chefs de parti qu’il y a des hommes chefs de parti. Ce qui a fait naître une fronde silencieuse au sein des deux chambres du Parlement où les hommes ne digèrent pas leur mise à l’écart. D’ailleurs, il est à craindre, selon des sources parlementaires, que le texte de loi soit retourné à son envoyeur. Cette éventualité n’est pas écartée dans certains cercles du pouvoir. Et même si le texte n’est pas adopté, ce ne sera pas une surprise, selon des sources proches du Palais. Ces dernières soupçonnent, en effet, « une fine manœuvre de Me Wade dans ce jeu ». Des observateurs révèlent que « la discrimination sexiste manifestée dans le libellé du texte la rend anticonstitutionnel et le Chef de l’Etat, en bon homme de droit, n’est pas sans l’ignorer ». Cet aspect de la question, ajouté à l’opposition de nombre de députés et de sénateurs à la mise en place de la vice-présidence, compromettent sérieusement les chances du texte à être adopter. Ainsi, il aura suffi que le projet soit rejeté pour que le Chef de l’Etat ait un alibi pour dire aux femmes que sa volonté de les servir n’a pas été suivie par la représentation nationale.
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