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VIOLENCE DIFFEREE

Rédigé par leral.net le Mardi 7 Février 2012 à 16:36 | | 0 commentaire(s)|

VIOLENCE DIFFEREE
La contestation violente de la décision du Conseil Constitutionnel qui a validé la candidature de WADE s’est soldée par cinq morts officiellement et de nombreux blessés.
Les images de guérilla urbaine diffusée sur les télévisions du monde entier ont suscité curiosité et émotion. Et des âmes sensibles et/ou intéressées ont commencé à «appeler à la paix», « au refus de la violence » etc.
Il faudrait donc, si on suit ces conseils, arrêter les contestations et aller aux élections et s’engager à en accepter les résultats.
Les candidats sans illusion se satisfont de cela car ils cherchent tout simplement à utiliser leur temps d’antenne à la télévision pour atteindre des objectifs non avoués et peut être non avouables.
Quant aux candidats sérieux, ceux qui ont une chance réelle d’accéder au second tour, il est difficile de voir ce qu’ils espèrent gagner dans ce jeu risqué. Sans doute ne veulent – ils pas boycotter et ouvrir une brèche dans laquelle le candidat WADE ne se gênerait guère de s’engouffrer.
Mais ne sommes-nous pas là dans un jeu de dupes ?
WADE a déjà dit que le « second tour est une perte de temps » et tous ses porte – parole et autres souteneurs répètent à l’envi « qu’il va gagner au premier tour ».
Ces affirmations péremptoires ne reposent sur aucun fondement sérieux. Tout le monde le sait même, si, tout le monde le sait aussi : WADE ne peut pas se permettre d’aller au second tour.
Un président sortant au second tour est presque toujours battu.
Elen Jonhson Sirleaf du Libéria est une exception.
Dès lors on s’achemine inéluctablement vers une contestation violente des résultats du scrutin prévu le 26 Février.
Ainsi la violence va encore déferler dans le pays.
On aura donc réussi à la différer et non à la résorber, à supposer, par ailleurs que la campagne électorale soit apaisée. Rien n’est moins sûr car les jeunes du M23 ont déclaré qu’ils allaient « empêcher WADE de tenir des meetings ». Avant le scrutin il y a donc risque d’embrasement.
En vérité ces échéances électorales seront violentes de bout en bout quelqu’en soit l’issue finale.
Il ne peut pas en être autrement lorsqu’une partie importante de la population est convaincue qu’il y a déni de justice. Et c’est le cas avec l’invalidation de la candidature de Youssou Ndour. Qu’il ait les compétences requises pour la fonction de président ; on peut avoir des doutes légitimes. Mais c’est son droit le plus absolu de se déclarer candidat et de briguer les suffrages des sénégalais qui sont seuls habilités à trancher.
Que Youssou Ndour puisse obtenir 10 000 signatures est tout simplement une évidence, lui qui remplit les stades, les rues et les quartiers.
Le fait qu’il soit écarté arbitrairement n’est pas un pur hasard. C’est un acte de violence comme le sont les convocations intempestives servies à de nombreux leaders.
Faut-il rappeler que la violence n’est pas seulement physique. Elle peut-être psychologique et morale. Elle est consubstantielle à la bataille politique. « La politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens » comme l’affirme Carl Von Clausewitz. Les enjeux du scrutin du 26 Février sont énormes car un régime joue sa survie.
Les prières et les incantations peuvent être utiles. Elles ne seront pas déterminantes. La communauté internationale a commencé à intervenir. Elle n’agira, de manière décisive, que si la chienlit s’installe. Ce sera trop tard.
Hélas !


Mouhamadou. M. DIA