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Vol de chèque à la Microfinance de Thiès : La comptable et le vigile risquent des peines de 2 ans et 1 an ferme

Agent comptable à la Microfinance Caurie de Thiès, Mame Marème Maguette Ndiaye et le vigile Famara Bodian ont comparu ce lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits d'association de malfaiteurs, d'abus de confiance, de faux et usage de faux et complicité de ce chef. Ils encourent respectivement des peines d'emprisonnement de deux ans et un an ferme.


Rédigé par leral.net le Lundi 2 Juillet 2018 à 17:51 | | 0 commentaire(s)|

Malgré ses dénégations, Mame Marème Maguette Ndiaye risque gros dans cette affaire de vol de chèque. Agent comptable à la Microfinance Caurie (Coopérative Autonome pour le Renforcement des Initiatives économiques par la Microfinance) de Thiès, un chèque est sorti de son bureau avant d'atterrir entre les mains de son collègue Famara Bodian. Qui à son tour, l'a remis à Mohamed Ndiaye qui s'est présenté le 11 juin dernier, à 13h à l'Agence CBAO de l'avenue Georges Pompidou, pour retirer frauduleusement la rondelette somme de 18 millions de francs Cfa.

Seulement après vérification, les responsables de la banque ont avisé les éléments de Division des Investigations Criminelles qui sont entrés en action.

Interpelé Mohamed Ndiaye, né en 1990 et agent municipal à la ville de Dakar allègue qu'il faisait le retrait gratuitement pour le compte de Famara Bodian. Et qu'il ignorait l'origine frauduleuse du chèque.

Aussitôt auditionné, ce dernier soutient qu'il agissait de concert avec sa collègue Mame Marème Maguette Ndiaye. Il déclare que le chèque lui a été remis par celle-ci, le 6 juin, à charge pour lui de retirer la somme de 18 millions de nos francs dans le compte de leur société, en contrepartie de la somme de 4 millions. N'ayant pas sa carte d'identité nationale avec lui à Thiès, il a profité de son jour de repos le 11 juin dernier, pour venir à Dakar faire le retrait.

Ainsi, après l'avoir cherché en vain chez lui à Keur Massar, il s'est approché de Mohamed Ndiaye qu'il a connu le jour des faits par le biais d'un ami du nom Laye, qui a accepté de lui faire l'opération bancaire.

A son tour Mame Marème Maguette Ndiaye, née en 1982 s'inscrit en faux contre les allégations de son présumé acolyte.

« Je n'ai jamais remis un chèque à Famara Bodian. La preuve, je savais que le solde du compte de la structure n'a jamais dépassé le montant de 5 millions. L'enveloppe A4 que je lui avais donnée le 6 juin après la rupture du jeûne, ne contenait que des restes de pain.  Il a falsifié ma signature et celle de la chef d'agence. Parce qu'avant les faits, j'ai perdu la clé de mon tiroir où je gardais les chèques. Il est passé certainement par la fenêtre de mon bureau pour voler le chèque », a-t-elle contesté.

Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, le trio a maintenu ses déclarations préliminaires. Sauf que cette fois-ci, le sieur Bodian, né en 1975 a soutenu qu'il n'avait rien à gagner dans cette entreprise frauduleuse. « Ma collègue ne m'avait rien promis après le retrait des 18 millions. Je ne faisais qu'exécuter un ordre. C'est elle qui avait apposé les signatures et le montant sur le chèque. Quant à Mohamed Ndiaye, je tiens à lui présenter des excuses. Car, il n'est qu'une victime dans cette histoire », a dit le polygame marié à deux épouses.

La Microfinance Caurie, représentée par son avocat a demandé au juge déclarer les prévenus coupables des faits qui leur sont reprochés. Et de réserver les intérêts civils de l'institution financière. Vu que pour l'heure, il a été constaté la disparition d'un autre chèque, dont l'auteur n'a pas encore été identifié.

Dans son réquisitoire, la parquetière  a requis deux ans d'emprisonnement ferme contre Mame Marème Maguette Ndiaye. Et, à un an ferme à l'encontre de Famara Bodian.

Selon le maître des poursuites, c'est une petite enveloppe qui est apparue dans la vidéo-surveillance de la structure et non une enveloppe A4. Et celle-ci, ne pouvait contenir qu'un chèque.

En outre, la dame Ndiaye n'a jamais informé ses supérieurs hiérarchiques que la clé de son tiroir a été volée. Pour ce qui est de Mohamed Ndiaye, elle a sollicité 1 mois d'emprisonnement ferme contre lui pour usage de faux.

Me Djiby Diagne constitué pour la défense des intérêts de Mame Maguette Marème Ndiaye, a plaidé la relaxe. Pour laver l'honneur de sa cliente, l'avocat avait voulu faire écouter au tribunal un enregistrement audio dans lequel, dit-il, Famara Bodian avouait au mari de sa présumée complice que c'est lui qui a dérobé le chèque.

Mais, le juge ne l'a pas suivi dans ce sens. Pour autant, la robe noire qui a axé sa plaidoirie sur cet élément de preuve, a demandé aussi, à la présidente de la séance de débouter la structure financière de sa constitution de partie civile. Étant donné qu'elle n'a subi aucun préjudice. 

Son confrère, Me Abdou Nguingue a quant à lui, sollicité une application bienveillante de la loi pour son client, Famara Bodian.

Au terme des plaidoiries, le juge a fixé son délibéré au 5 juillet prochain. 






Kady FATY Leral