Qui trouve intérêt au retour sur Dakar de l’ancien président Abdoulaye Wade ? La nouvelle s’est répandue hier comme une traînée de poudre : « Pa-bi devrait fouler le tarmac de l’aéroport Senghor après près de deux mois d’absence ». C’est vrai ça ? « Non, le président est à Versailles et ne pense pas encore à un retour (sur Dakar) », répond le porte-parole de l’ex-chef de l’État, Serigne Mbacké Ndiaye, joint au téléphone par L’Office. Ainsi, le Secrétaire général national de la formation libérale semble bien se plaire dans son quotidien qu’il passe entre le château et le parc de Versailles. Auparavant, Me Abdoulaye Wade qui séjournait au Maroc, passait « d’excellentes vacances » dans la ville hospitalière de Tanger où il aurait même esquissé quelques notes.
À qui profite son retour ?
L’ex-chef de l’État parti juste après les législatives du 1er juillet dernier devrait donc, conformément à certains vœux, être à Dakar à quelques semaines des élections sénatoriales pour lesquelles sa formation politique n’a presque aucune chance de succès. Certainement que sa présence redonnerait à ce Pds, au moins inanimé, un regain de motivation pour miroiter quelque siège à la Chambre haute du Parlement. Mieux, la seule présence d’Abdoulaye Wade à Dakar pourrait être une sérieuse occupation pour la nouvelle majorité, déjà prise dans les méandres du quartette « inondations-délestages-insécurité ambiante et inopportunité du Sénat ». Ajouté à la relative inertie du gouvernement depuis la fameuse « pause » des ministres, un retour de Wade ne ferait qu’alourdir une situation déjà rigide pour cette nouvelle majorité qui, face aux urgences, semble chercher ses horizons. Ailleurs, la présence de Wade à Dakar pourrait donner le tournis à Macky Sall, lui qui, ne semble pas assez outillé pour loger son ancien maître à une enseigne précise. « Il sera traité comme un opposant s’il se comporte comme tel », avait juste dit l’actuel président de la République, en fin juin, lors d’une conférence accordée à des journalistes, en marge du conseil des ministres dit décentralisé à Ziguinchor. Aujourd’hui, il va plus loin en invitant la presse à « laisser tranquille » l’ancien chef de l’État. Un refus de « combattre » ? En tout cas, voudrait-on signer « l’armistice » avec un rugueux adversaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Si son prédécesseur avait pris l’engagement de ne point le « gêner » dans sa gestion des affaires de l’État, lui Wade a fini de montrer qu’il ne sera jamais un enfant de chœur, pour son prédécesseur. Un « style wadien » que Macky Sall accepterait ad vitam aeternam ? Ce qui est constant, c’est que le « sorcier politique » Wade ne jette pas ses sorts à la poubelle. Par le passé et face au nouveau président de la République, il a déjà joué d’excellentes cartes. S’il en dispose encore, et pour lui et pour ses proches, son retour à Dakar pourrait angoisser jusqu’à des degrés insoupçonnables.
Mansour Ndiaye
À qui profite son retour ?
L’ex-chef de l’État parti juste après les législatives du 1er juillet dernier devrait donc, conformément à certains vœux, être à Dakar à quelques semaines des élections sénatoriales pour lesquelles sa formation politique n’a presque aucune chance de succès. Certainement que sa présence redonnerait à ce Pds, au moins inanimé, un regain de motivation pour miroiter quelque siège à la Chambre haute du Parlement. Mieux, la seule présence d’Abdoulaye Wade à Dakar pourrait être une sérieuse occupation pour la nouvelle majorité, déjà prise dans les méandres du quartette « inondations-délestages-insécurité ambiante et inopportunité du Sénat ». Ajouté à la relative inertie du gouvernement depuis la fameuse « pause » des ministres, un retour de Wade ne ferait qu’alourdir une situation déjà rigide pour cette nouvelle majorité qui, face aux urgences, semble chercher ses horizons. Ailleurs, la présence de Wade à Dakar pourrait donner le tournis à Macky Sall, lui qui, ne semble pas assez outillé pour loger son ancien maître à une enseigne précise. « Il sera traité comme un opposant s’il se comporte comme tel », avait juste dit l’actuel président de la République, en fin juin, lors d’une conférence accordée à des journalistes, en marge du conseil des ministres dit décentralisé à Ziguinchor. Aujourd’hui, il va plus loin en invitant la presse à « laisser tranquille » l’ancien chef de l’État. Un refus de « combattre » ? En tout cas, voudrait-on signer « l’armistice » avec un rugueux adversaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Si son prédécesseur avait pris l’engagement de ne point le « gêner » dans sa gestion des affaires de l’État, lui Wade a fini de montrer qu’il ne sera jamais un enfant de chœur, pour son prédécesseur. Un « style wadien » que Macky Sall accepterait ad vitam aeternam ? Ce qui est constant, c’est que le « sorcier politique » Wade ne jette pas ses sorts à la poubelle. Par le passé et face au nouveau président de la République, il a déjà joué d’excellentes cartes. S’il en dispose encore, et pour lui et pour ses proches, son retour à Dakar pourrait angoisser jusqu’à des degrés insoupçonnables.
Mansour Ndiaye