« Abdoulaye Wade est combatif et résolu. Il a la détermination des personnes convaincues de leur bon droit ». Ce portrait dressé par une personne qui a longuement échangé avec lui en dit long sur l’obstination du président sénégalais à se maintenir au pouvoir après dix ans de règne presque absolu.
Le président sénégalais est décidé à demeurer sourd aux appels de l’opposition et de la Société civile de son pays qui lui enjoignent de retirer sa candidature pour la présidentielle de 2012.
Le caractère insurrectionnel des manifestations des 23 et 27 juin, qui ont secoué le Sénégal, lui a ouvert les yeux. Il a revu son jugement sur l’opposition. Celui, qui disait que ses adversaires sont incapables d’occuper la rue et de lui imposer un rapport de force, pense maintenant que ces derniers veulent brûler le pays. Désormais, il ne raille plus « cette opposition de salon », très prompte à se retrouver dans le salon cossu de Amath Dansokho (un des principaux leaders de la coalition de l’opposition), mais menace « l’opposition qui a soif de pouvoir ».
« Que les chefs religieux ne viennent pas me demander mon indulgence si jamais l’opposition tente une nouvelle fois de brûler le Sénégal », a dit Abdoulaye Wade lors d’une rencontre le 19 juillet avec les 2000 chefs de villages de son pays.
Cette nouvelle prise de conscience est à l’origine de la stratégie risque-tout que Wade est en train de dérouler. C’est avec fermeté qu’il compte riposter : « Le gouvernement a jusqu’ici été tolérant, mais je décide de ne plus jamais laisser l’opposition tenter de brûler le Sénégal. Nous n’allons plus laisser faire. A bon entendeur salut. Le pays sera désormais gouverné dans l’ordre ».
C’est pour préparer la riposte qu’il a convoqué, dès le lendemain de la révolte populaire du 23 juin, une réunion de crise au Palais. C’est aussi dans cette dynamique qu’il a reçu beaucoup de leaders d’opinion avec lesquels il a discuté de la conduite à tenir. Mais en fin tacticien politique, il est le seul à maîtriser son agenda de riposte.
Son très long discours du 14 juillet sonne comme un manifeste. Abdoulaye Wade y explique sa vision du Sénégal post 23 juin. Et contrairement aux attentes des Sénégalais, il déterre la hache de guerre.
Le même jour, il a renoué avec sa base politique en recevant les élus locaux, un maillon important dans le processus de conservation du pouvoir au Sénégal.
Mieux, il « courtise » les chefs de village avec des promesses mirobolantes comme l’octroi d’un salaire, des cartes professionnels, des billet pour le pèlerinage à la Mecque, des permis de port d’arme etc. En clair, il leur lance un message sibyllin : « Vous avez intérêt à me réélire en 2012 ».
Toujours dans sa volonté de conserver le pouvoir et de casser « le mythe du 23 juin », il organise avec un budget d’un milliard de francs CFA ( plus de un million cinq cents mille euros), un méga-meeting le 23 juillet, la date anniversaire des manifestation populaire du 23 juin. Une commémoration que son parti veut grandiose. Le Pds et ses alliés comptent mobiliser un demi-million de personne. Plus qu’un meeting, les Sénégalais auront droit à une démonstration de force au cours de laquelle des déclarations très importantes pour la suite des évènements vont être faites.
Toutes ces mesures montrent que même s’il a officiellement 85 ans au compteur biologique, Abdoulaye Wade n’a rien perdu de ses réflexes politiques d’antan. Ses initiatives intempestives prouvent que le « Pape du Sopi » n’est pas bête mais c’est une bête politique redoutable.
Ndèye Khady LO (slateafrique.com)
Le président sénégalais est décidé à demeurer sourd aux appels de l’opposition et de la Société civile de son pays qui lui enjoignent de retirer sa candidature pour la présidentielle de 2012.
Le caractère insurrectionnel des manifestations des 23 et 27 juin, qui ont secoué le Sénégal, lui a ouvert les yeux. Il a revu son jugement sur l’opposition. Celui, qui disait que ses adversaires sont incapables d’occuper la rue et de lui imposer un rapport de force, pense maintenant que ces derniers veulent brûler le pays. Désormais, il ne raille plus « cette opposition de salon », très prompte à se retrouver dans le salon cossu de Amath Dansokho (un des principaux leaders de la coalition de l’opposition), mais menace « l’opposition qui a soif de pouvoir ».
« Que les chefs religieux ne viennent pas me demander mon indulgence si jamais l’opposition tente une nouvelle fois de brûler le Sénégal », a dit Abdoulaye Wade lors d’une rencontre le 19 juillet avec les 2000 chefs de villages de son pays.
Cette nouvelle prise de conscience est à l’origine de la stratégie risque-tout que Wade est en train de dérouler. C’est avec fermeté qu’il compte riposter : « Le gouvernement a jusqu’ici été tolérant, mais je décide de ne plus jamais laisser l’opposition tenter de brûler le Sénégal. Nous n’allons plus laisser faire. A bon entendeur salut. Le pays sera désormais gouverné dans l’ordre ».
C’est pour préparer la riposte qu’il a convoqué, dès le lendemain de la révolte populaire du 23 juin, une réunion de crise au Palais. C’est aussi dans cette dynamique qu’il a reçu beaucoup de leaders d’opinion avec lesquels il a discuté de la conduite à tenir. Mais en fin tacticien politique, il est le seul à maîtriser son agenda de riposte.
Son très long discours du 14 juillet sonne comme un manifeste. Abdoulaye Wade y explique sa vision du Sénégal post 23 juin. Et contrairement aux attentes des Sénégalais, il déterre la hache de guerre.
Le même jour, il a renoué avec sa base politique en recevant les élus locaux, un maillon important dans le processus de conservation du pouvoir au Sénégal.
Mieux, il « courtise » les chefs de village avec des promesses mirobolantes comme l’octroi d’un salaire, des cartes professionnels, des billet pour le pèlerinage à la Mecque, des permis de port d’arme etc. En clair, il leur lance un message sibyllin : « Vous avez intérêt à me réélire en 2012 ».
Toujours dans sa volonté de conserver le pouvoir et de casser « le mythe du 23 juin », il organise avec un budget d’un milliard de francs CFA ( plus de un million cinq cents mille euros), un méga-meeting le 23 juillet, la date anniversaire des manifestation populaire du 23 juin. Une commémoration que son parti veut grandiose. Le Pds et ses alliés comptent mobiliser un demi-million de personne. Plus qu’un meeting, les Sénégalais auront droit à une démonstration de force au cours de laquelle des déclarations très importantes pour la suite des évènements vont être faites.
Toutes ces mesures montrent que même s’il a officiellement 85 ans au compteur biologique, Abdoulaye Wade n’a rien perdu de ses réflexes politiques d’antan. Ses initiatives intempestives prouvent que le « Pape du Sopi » n’est pas bête mais c’est une bête politique redoutable.
Ndèye Khady LO (slateafrique.com)