Alors quoi de neuf pour que, subitement, prêt à mettre le feu au pays, si l’on en croit ses menaces même pas voilées, Abdoulaye Wade descend sur Dakar du souffre à la bouche ?
Mais c’est bien sûr !!! Dans moins de deux mois, sauf si le coup de force annoncé à plusieurs reprises par l’ancien patron de l’actuel patron du pays réussissait, Karim Wade sera en procès pour délits d’enrichissement illicite, corruption passive et j’en passe sûrement. Or c’est de ce procès là que Wade ne veut pas ; et cela va au-delà du risque de voir son fils chéri condamné. Wade est trop expérimenté pour ne pas savoir que ce procès de Karim sera celui de son régime et le sien propre, surtout.
D’où d’ailleurs cet affolement qui consiste pour lui à dire qu’il est revenu pour redresser un pays au bord du gouffre, alors que lui même, en partant, avait laissé ce même pays en train de frapper aux portes du club des pays émergents, prétend-t-il. Il a déjà oublié que la veille seulement de sa défaite de mars 2012, s’accrochant comme un naufragé à toute branche qui passait par là, il avait décrété que le Sénégal était dans un tel état de dégradation économique que l’Etat, ne pourrait plus payer les salaires des fonctionnaires, «dans deux mois», sauf si on le reconduisait. Il faut qu’il nous dise si c’est alors qu’il divaguait, ou si c’est aujourd’hui qu’il déraille. Et c’est là que je ne comprends pas que des observateurs généralement avisés, soient tombés en transe face aux foules drainées par Wade après son retour si savamment préparé, pour mettre en garde le Président Macky Sall, jusqu’à lui suggérer de transiger sur la traque des biens mal acquis, donc sur l’inculpation et la mise en détention de Karim Wade.
Certes, il est admissible, en outre, que le succès populaire de l’accueil de Wade par les populations l’ayant acclamé vendredi dans la nuit, a bien des choses à voir avec une certaine déception de l’électorat lui ayant tourné le dos au profit de Macky Sall. Mais où a-t-on vu qu’une pareille situation, (un peuple qui doute, ou même qui désavoue majoritairement, comme en France, son président élu) donne le droit à un homme politique de l’opposition, si populaire soit-il, de formuler une demande pareille. Mais dans quel pays sommes-nous, et où est l’Etat ?
Le style de harcèlement, les mots utilisés, tout dans l’attitude Wade interpelle, non pas les partis politiques, encore moins les conseillers en tout genre du pouvoir, mais l’Etat. Et l’Etat, c’est Macky Sall. Et Macky Sall doit avoir et le courage, et l’intelligence d’user assez, sans en abuser, de toutes ses prérogatives pour préserver les institutions, la quiétude du pays, et l’indépendance des juges, surtout ceux qui sont directement interpellés par la situation créée par Wade autour du dossier de Karim, accessoirement ceux des autres inculpés de la Crei.
Cela dit, il est clair que le jeu politique national, depuis l’installation de Macky Sall, ne sera plus comme avant quand cette incursion spectaculaire de Wade aura connu son épilogue. Wade ne pourra pas tenir longtemps, ce n’est d’ailleurs pas son objectif, cette position de principal opposant à Macky Sall. Pour mille raisons qui doivent sauter aux yeux de tous. Cette position se tient sur le long cours, sauf à vouloir sérieusement se muer en putschiste, ce que Wade, au final, n’est pas.
Alors qui comme principal opposant, pour qu’enfin, Macky Sall, si gentiment bordé par «Benno bokk yakaar» et louangé par «Macky 2012» (ou 2022) sorte de ce ronron lénifiant qui rend son leadership inexistant, et qui seul a pu rendre possible ce retour trompeusement triomphal de Wade ? Ce n’est bien évidemment pas Pape Diop, ni aucun de ces ombres politiques du Pds que ladite venue de Wade a comme sortis d’on ne sait quel coma, heureux de revivre, il fallait voir leurs mines, vendredi soir !
Alors qu’il n’y en a pas un que Wade n’a pas humilié ; très souvent d’ailleurs, pour mettre en valeur son Karim. Seul Idrissa Seck, de tous ceux qui sont en position d’exercer un leadership au sein de la famille libérale, a eu le cran de décliner l’invitation de Wade à ce rassemblement. Pourtant, il a tenu à être présent au pays au même moment. Je crois qu’il n’y a pas de hasard en politique, comme Mame Less Camara qui, face à Pierre Edouard Faye, hier sur Walf Fm, soulignait en souriant qu’à propos de cette coïncidence, «les marxistes parleraient de Hasard objectif ». Je ne crois pas qu’il y aurait une quelconque connivence entre Wade et Idy. Je crois plutôt que ce dernier place ainsi, de façon autonome, des pions qui lui serviront de balises pour accueillir les foules que Wade aura chauffées avant de les laisser en plan quand le dossier Karim aura été refermé.
Et si, alors, les répondeurs du pouvoir n’auront que les sempiternelles «Accords de Rebeuss» à lui opposer, le débat ne volera pas haut, certes, mais il n’est pas certain que ce terrain-là, des fortunes rapides, sera plus glissant pour lui que pour le président de la République. Le savonnage du plancher a déjà commencé d’ailleurs, avec la réponse servie par Thierno Bokoum à un certain conseiller virevoltant du Palais volontairement oublieux.
Pape Samba Kane
Mais c’est bien sûr !!! Dans moins de deux mois, sauf si le coup de force annoncé à plusieurs reprises par l’ancien patron de l’actuel patron du pays réussissait, Karim Wade sera en procès pour délits d’enrichissement illicite, corruption passive et j’en passe sûrement. Or c’est de ce procès là que Wade ne veut pas ; et cela va au-delà du risque de voir son fils chéri condamné. Wade est trop expérimenté pour ne pas savoir que ce procès de Karim sera celui de son régime et le sien propre, surtout.
D’où d’ailleurs cet affolement qui consiste pour lui à dire qu’il est revenu pour redresser un pays au bord du gouffre, alors que lui même, en partant, avait laissé ce même pays en train de frapper aux portes du club des pays émergents, prétend-t-il. Il a déjà oublié que la veille seulement de sa défaite de mars 2012, s’accrochant comme un naufragé à toute branche qui passait par là, il avait décrété que le Sénégal était dans un tel état de dégradation économique que l’Etat, ne pourrait plus payer les salaires des fonctionnaires, «dans deux mois», sauf si on le reconduisait. Il faut qu’il nous dise si c’est alors qu’il divaguait, ou si c’est aujourd’hui qu’il déraille. Et c’est là que je ne comprends pas que des observateurs généralement avisés, soient tombés en transe face aux foules drainées par Wade après son retour si savamment préparé, pour mettre en garde le Président Macky Sall, jusqu’à lui suggérer de transiger sur la traque des biens mal acquis, donc sur l’inculpation et la mise en détention de Karim Wade.
Certes, il est admissible, en outre, que le succès populaire de l’accueil de Wade par les populations l’ayant acclamé vendredi dans la nuit, a bien des choses à voir avec une certaine déception de l’électorat lui ayant tourné le dos au profit de Macky Sall. Mais où a-t-on vu qu’une pareille situation, (un peuple qui doute, ou même qui désavoue majoritairement, comme en France, son président élu) donne le droit à un homme politique de l’opposition, si populaire soit-il, de formuler une demande pareille. Mais dans quel pays sommes-nous, et où est l’Etat ?
Le style de harcèlement, les mots utilisés, tout dans l’attitude Wade interpelle, non pas les partis politiques, encore moins les conseillers en tout genre du pouvoir, mais l’Etat. Et l’Etat, c’est Macky Sall. Et Macky Sall doit avoir et le courage, et l’intelligence d’user assez, sans en abuser, de toutes ses prérogatives pour préserver les institutions, la quiétude du pays, et l’indépendance des juges, surtout ceux qui sont directement interpellés par la situation créée par Wade autour du dossier de Karim, accessoirement ceux des autres inculpés de la Crei.
Cela dit, il est clair que le jeu politique national, depuis l’installation de Macky Sall, ne sera plus comme avant quand cette incursion spectaculaire de Wade aura connu son épilogue. Wade ne pourra pas tenir longtemps, ce n’est d’ailleurs pas son objectif, cette position de principal opposant à Macky Sall. Pour mille raisons qui doivent sauter aux yeux de tous. Cette position se tient sur le long cours, sauf à vouloir sérieusement se muer en putschiste, ce que Wade, au final, n’est pas.
Alors qui comme principal opposant, pour qu’enfin, Macky Sall, si gentiment bordé par «Benno bokk yakaar» et louangé par «Macky 2012» (ou 2022) sorte de ce ronron lénifiant qui rend son leadership inexistant, et qui seul a pu rendre possible ce retour trompeusement triomphal de Wade ? Ce n’est bien évidemment pas Pape Diop, ni aucun de ces ombres politiques du Pds que ladite venue de Wade a comme sortis d’on ne sait quel coma, heureux de revivre, il fallait voir leurs mines, vendredi soir !
Alors qu’il n’y en a pas un que Wade n’a pas humilié ; très souvent d’ailleurs, pour mettre en valeur son Karim. Seul Idrissa Seck, de tous ceux qui sont en position d’exercer un leadership au sein de la famille libérale, a eu le cran de décliner l’invitation de Wade à ce rassemblement. Pourtant, il a tenu à être présent au pays au même moment. Je crois qu’il n’y a pas de hasard en politique, comme Mame Less Camara qui, face à Pierre Edouard Faye, hier sur Walf Fm, soulignait en souriant qu’à propos de cette coïncidence, «les marxistes parleraient de Hasard objectif ». Je ne crois pas qu’il y aurait une quelconque connivence entre Wade et Idy. Je crois plutôt que ce dernier place ainsi, de façon autonome, des pions qui lui serviront de balises pour accueillir les foules que Wade aura chauffées avant de les laisser en plan quand le dossier Karim aura été refermé.
Et si, alors, les répondeurs du pouvoir n’auront que les sempiternelles «Accords de Rebeuss» à lui opposer, le débat ne volera pas haut, certes, mais il n’est pas certain que ce terrain-là, des fortunes rapides, sera plus glissant pour lui que pour le président de la République. Le savonnage du plancher a déjà commencé d’ailleurs, avec la réponse servie par Thierno Bokoum à un certain conseiller virevoltant du Palais volontairement oublieux.
Pape Samba Kane