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Wade, le «révolutionnaire» de l’intégration

Samedi 28 mars dernier était jour de communion entre les présidents sénégalais et malien sur la bande de terre de 274 mètres qui fait office de No man’s land entre ces deux pays frontaliers. Abdoulaye Wade et Amadou Toumani Touré étaient ensemble pour le lancement des travaux de construction du pont de Falémé, une infrastructure destinée à cimenter la fluidité des échanges sociaux et commerciaux entre les peuples malien et sénégalais d’une part et burkinabè et sénégalais d’autre part. Par cet acte, le chantre du Sopi entend ainsi créer les corridors du Mali et du Burkina Faso au Sénégal.


Rédigé par leral.net le Mercredi 31 Mars 2010 à 05:35 | | 0 commentaire(s)|

Wade, le «révolutionnaire» de l’intégration
Ainsi Wade va au-delà de la légendaire Fédération du Mali pour intégrer le Pays des Hommes intègres, un autre pays de l’hinterland dont l’accès à la mer est mis à rude épreuve depuis le déclenchement de la crise ivoirienne en septembre 2002. Même si la réalisation de ce rêve n’est prévue que pour août 2011, force est de reconnaître que c’est l’une des premières fois que le chef d’un Etat qui a accès à la mer se soucie du sort des autres pays. Le président sénégalais fait ainsi œuvre de pionnier, mais aussi de «révolutionnaire» dans un contexte où ses homologues côtiers n’ont pensé qu’à exploiter leur avantage au lieu d’en faire également une chance pour les autres.
Mais l’arbre de l’enthousiasme ne doit pas cacher la forêt de la réalité du terrain. Selon les résultats d’une enquête réalisée entre le 1er octobre et le 31 décembre 2009 par l’Observatoire des pratiques anormales (OPA), «le corridor Bamako-Dakar est dorénavant le plus tracassier en termes de racket.(…) Il capitalise des montants exorbitants de perceptions illicites de l’ordre de 55 480 F Cfa par voyage soit 5439 F Cfa rackettés aux 100 km. Ce taux élevé est essentiellement imputable au Sénégal, qui avec 38 390 F Cfa par voyage, (dont 22 570 F Cfa et 13 925 F Cfa respectivement aux crédits de la Gendarmerie et de la Police), se hisse au sommet des tronçons routiers inter-états les plus entravants au commerce sous-régional». Le tout n’est donc pas de rêver d’intégration aussi large qu’elle soit, mais d’éradiquer aussi toutes les entraves aux échanges sans frontières entre des populations qui ne demandent qu’à vivre ensemble.

BARK BIIGA fasozine.com

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