«Ceux qui ont initié cette cérémonie avait certainement en tête de perpétrer la notion de transmission. Ils l’ont initiée pour se souvenir, mais en réalité, le cinéma voyage. Et je pense qu’il faille ne plus continuer à pleurer les anciens. Le cinéma aujourd’hui, ce n’est plus les anciens, mais les jeunes. Et ils doivent oublier les anciens pour s’émanciper. Car le cinéma, c’est la création. Et il ne faudrait pas toujours avoir des références. Cette façon larmoyante de parler des anciens comme si les anciens étaient condamnés à rester des anciens, me dérange. Je ne trouve pas cela très drôle, ni très amusant parce que le cinéma, ce n’est pas cela. Le cinéma, c’est une dynamique présente et c’est une dynamique d’avenir. Il faut bien faire le présent pour mieux articuler le futur. Donc les anciens, ils ont fait ce qu’ils avaient à faire, et il faut le dire, tous leurs films n’ont pas été bons d’ailleurs. Donc ce n’est pas la peine de dire que tout ce qui a été fait mérite autant d’hommage. Je pense qu’il y a eu de très mauvais films, comme il y a eu des chefs-d’œuvre en Afrique. Et être ancien, ce n’est pas une marque de fabrique qui voudrait dire qu’on a fait de belles choses. Nous devons désormais dépasser ces barrières qui nous empêchent de nous projeter sur l’avenir.
Ce que je dis n’est pas en adéquation avec ce rituel de libation, la solennité de cette cérémonie. Pour moi, il faudrait ici être beaucoup plus souriant et parler de l’avenir, plutôt que de pleurer les morts et passer du temps à évoquer le passé. Je comprends les gens, mais lorsqu’on évoque par exemple Sembène Ousmane, un homme de plusieurs dimensions, je pense qu’il faut le faire avec joie. Car l’homme était joie et il était très comique d’ailleurs et rigolait énormément. Quand on évoque Sembène, il faut savoir que c’est quelqu’un de dynamique. A travers le discours, je veux que les gens en parlant des anciens évoquent leur dynamisme et ne plus passer du temps à parler de choses funèbres. Ce n’est pas de la provocation, c’est mon cœur qui parle.»
Thiedo
Source : Le Quotidien
Ce que je dis n’est pas en adéquation avec ce rituel de libation, la solennité de cette cérémonie. Pour moi, il faudrait ici être beaucoup plus souriant et parler de l’avenir, plutôt que de pleurer les morts et passer du temps à évoquer le passé. Je comprends les gens, mais lorsqu’on évoque par exemple Sembène Ousmane, un homme de plusieurs dimensions, je pense qu’il faut le faire avec joie. Car l’homme était joie et il était très comique d’ailleurs et rigolait énormément. Quand on évoque Sembène, il faut savoir que c’est quelqu’un de dynamique. A travers le discours, je veux que les gens en parlant des anciens évoquent leur dynamisme et ne plus passer du temps à parler de choses funèbres. Ce n’est pas de la provocation, c’est mon cœur qui parle.»
Thiedo
Source : Le Quotidien