Le vol des pèlerins, programmé pour hier a été reporté au dernier moment, alors que les 330 passagers du Dc 10 se projetaient déjà à Djeddah, où ils devaient atterrir, avant de rallier La Mecque. Au dernier moment, tous ces vénérables passagers ont été débarqués à Dakar et conduits dans un hôtel, en attendant le prochain vol.
Le directeur de l’Agence nationale de l’Aviation civile du Sénégal (Anacs), M. Arona Cissé, a d’urgence convoqué la presse à une séance de clarification, pour dit-il, «donner la bonne information et rassurer l’opinion».
Le directeur n’a pas voulu imputer la faute à la vétusté des aéronefs choisis pour le voyage des passagers. Néanmoins, pour justifier le «dysfonctionnement» d’hier, il explique : «L’avion a accusé d’abord du retard, pour des raisons de chargement, parce que les conditions de température étaient assez élevées à l’aéroport de Dakar. Et un avion a des limites d’exploitation, qu’il faut respecter, parce qu’elles sont fixées par le constructeur.»
Malgré toutes ces conditions, le directeur de l’aviation civile du Sénégal ajoute que l’avion a voulu décoller en dépit de ces conditions extrêmes. «Lors de la mise en puissance pour le décollage, le moteur central n’a pas atteint sa poussée nominale.»
Arona Cissé indique que le pilote a alors appliqué les instructions prévues dans le manuel d’exploitation de l’avion. «Il s’agit d’interrompre le décollage, de revenir au parking et de faire les vérifications d’usages, telles qu’indiquées dans le manuel d’entretien de l’appareil», souligne-t-il. Et il a insisté que cela est «une procédure normale d’exploitation», pour une situation tout à fait banale, à l’en croire. Car Arona Cissé a tenu à assurer qu’en aucun moment, la vie des passagers n’a été mise en danger, parce que le décollage n’avait pas commencé.
Pas d’incident
Il s’est d’ailleurs porté en faux par rapport aux déclarations selon lesquelles l’appareil aurait décollé et dû faire demi-tour pour atterrir. «L’avion n’a pas quitté la piste. Quand le pilote a remarqué que le moteur central (celui situé à la queue du Dc 10, Ndlr), n’a pas atteint la poussée nominale, il a stoppé et pris le chemin du parking», insiste le directeur de l’Anacs. Dans la grande salle de réunion de l’Anacs, dans les locaux à côté de la piste, M. Cissé a tenu à dire que la qualité des avions ne devait pas être remise en cause. «Le contrôle des avions est effectué par des professionnels. De plus, il n’y a que trois paramètres qui puissent permettre, dans l’aviation civile, de lutter contre les accidents et les incidents. Il s’agit de la technologie, de la formation, ou du facteur humain et des procédures.» L’âge de l’appareil n’aurait rien à voir dans l’affaire, selon celui qui se présente comme un ingénieur mécanicien d’exploitation technique des aéronefs.
Pour lui, il ne peut être question de se méfier des Dc 10, au motif que les aéronefs seraient vieux. Tant que les avions sont bien entretenus, ils peuvent obtenir leur autorisation de vol. M. Cissé a renvoyé les journalistes à ‘Google’ pour vérifier qu’une compagnie aérienne américaine, Omni Air International, utilisait encore les mêmes types d’avions, pour leur trafic. De même, il ne considère pas que l’incident d’hier soit un échec du choix qui a été porté sur l’opérateur chargé du pèlerinage, Zam Zam, qui n’a pu trouver d’autres appareils que l’unique Dc 10, loué auprès de la compagnie saoudienne, National air services, que l’on dit être la seconde compagnie aérienne du royaume wahabite. Les voix qui, comme Le Quotidien, se sont élevées pour mettre en garde sur ce choix, n’avaient pas raison selon lui, vu qu’aucun danger n’est arrivé.
Deux ministres au creneau
Il est vrai que M. Cissé, en fonctionnaire loyal, ne pouvait aller à l’encontre du choix porté par deux éminents membres du gouvernement, Cheikh Tidiane Gadio et Habib Sy, qui se trouvent à la tête des départements des Affaires étrangères et du Transport aérien. Ces deux ministres étaient montés au créneau pour défendre la dépossession de Air Sénégal international au profit de Zam Zam et ont voulu faire croire à l’opinion que l’opérateur offrait des appareils d’un confort incomparable. Les passagers du troisième vol d’hier ont vu ce qu’il en est exactement.
Coucou peu sur
En attendant, Arona Cissé, sous le prétexte que son service a en charge les questions de sécurité, de maintenance et de gestion du personnel navigant technique, est obligé de monter au filet et défendre de bien mystérieux Saoudiens, contre qui des questions continuent de s’agiter, sur la manière dont ils ont pu obtenir ce marché aussi important. Le fait que le directeur général de l’Anacs tente de nuancer en assurant que la responsabilité de la sécurité et du voyage des pèlerins est partagée entre l’Anacs, la compagnie aérienne et l’opérateur, ne change rien au fait que les pèlerins ne seront plus rassurés, après le «dysfonctionnement» d’hier, en mettant le pied dans le vieux coucou saoudien.
Malgré les assurances du directeur Cissé, un avion obligé de faire deux navettes par jour pour transporter tous les pèlerins, avec le poids de son âge et qui a peur de la chaleur de Dakar, sans parler de celle de l’Arabie, ne peut être absolument sûr.
source le quotidien
Le directeur de l’Agence nationale de l’Aviation civile du Sénégal (Anacs), M. Arona Cissé, a d’urgence convoqué la presse à une séance de clarification, pour dit-il, «donner la bonne information et rassurer l’opinion».
Le directeur n’a pas voulu imputer la faute à la vétusté des aéronefs choisis pour le voyage des passagers. Néanmoins, pour justifier le «dysfonctionnement» d’hier, il explique : «L’avion a accusé d’abord du retard, pour des raisons de chargement, parce que les conditions de température étaient assez élevées à l’aéroport de Dakar. Et un avion a des limites d’exploitation, qu’il faut respecter, parce qu’elles sont fixées par le constructeur.»
Malgré toutes ces conditions, le directeur de l’aviation civile du Sénégal ajoute que l’avion a voulu décoller en dépit de ces conditions extrêmes. «Lors de la mise en puissance pour le décollage, le moteur central n’a pas atteint sa poussée nominale.»
Arona Cissé indique que le pilote a alors appliqué les instructions prévues dans le manuel d’exploitation de l’avion. «Il s’agit d’interrompre le décollage, de revenir au parking et de faire les vérifications d’usages, telles qu’indiquées dans le manuel d’entretien de l’appareil», souligne-t-il. Et il a insisté que cela est «une procédure normale d’exploitation», pour une situation tout à fait banale, à l’en croire. Car Arona Cissé a tenu à assurer qu’en aucun moment, la vie des passagers n’a été mise en danger, parce que le décollage n’avait pas commencé.
Pas d’incident
Il s’est d’ailleurs porté en faux par rapport aux déclarations selon lesquelles l’appareil aurait décollé et dû faire demi-tour pour atterrir. «L’avion n’a pas quitté la piste. Quand le pilote a remarqué que le moteur central (celui situé à la queue du Dc 10, Ndlr), n’a pas atteint la poussée nominale, il a stoppé et pris le chemin du parking», insiste le directeur de l’Anacs. Dans la grande salle de réunion de l’Anacs, dans les locaux à côté de la piste, M. Cissé a tenu à dire que la qualité des avions ne devait pas être remise en cause. «Le contrôle des avions est effectué par des professionnels. De plus, il n’y a que trois paramètres qui puissent permettre, dans l’aviation civile, de lutter contre les accidents et les incidents. Il s’agit de la technologie, de la formation, ou du facteur humain et des procédures.» L’âge de l’appareil n’aurait rien à voir dans l’affaire, selon celui qui se présente comme un ingénieur mécanicien d’exploitation technique des aéronefs.
Pour lui, il ne peut être question de se méfier des Dc 10, au motif que les aéronefs seraient vieux. Tant que les avions sont bien entretenus, ils peuvent obtenir leur autorisation de vol. M. Cissé a renvoyé les journalistes à ‘Google’ pour vérifier qu’une compagnie aérienne américaine, Omni Air International, utilisait encore les mêmes types d’avions, pour leur trafic. De même, il ne considère pas que l’incident d’hier soit un échec du choix qui a été porté sur l’opérateur chargé du pèlerinage, Zam Zam, qui n’a pu trouver d’autres appareils que l’unique Dc 10, loué auprès de la compagnie saoudienne, National air services, que l’on dit être la seconde compagnie aérienne du royaume wahabite. Les voix qui, comme Le Quotidien, se sont élevées pour mettre en garde sur ce choix, n’avaient pas raison selon lui, vu qu’aucun danger n’est arrivé.
Deux ministres au creneau
Il est vrai que M. Cissé, en fonctionnaire loyal, ne pouvait aller à l’encontre du choix porté par deux éminents membres du gouvernement, Cheikh Tidiane Gadio et Habib Sy, qui se trouvent à la tête des départements des Affaires étrangères et du Transport aérien. Ces deux ministres étaient montés au créneau pour défendre la dépossession de Air Sénégal international au profit de Zam Zam et ont voulu faire croire à l’opinion que l’opérateur offrait des appareils d’un confort incomparable. Les passagers du troisième vol d’hier ont vu ce qu’il en est exactement.
Coucou peu sur
En attendant, Arona Cissé, sous le prétexte que son service a en charge les questions de sécurité, de maintenance et de gestion du personnel navigant technique, est obligé de monter au filet et défendre de bien mystérieux Saoudiens, contre qui des questions continuent de s’agiter, sur la manière dont ils ont pu obtenir ce marché aussi important. Le fait que le directeur général de l’Anacs tente de nuancer en assurant que la responsabilité de la sécurité et du voyage des pèlerins est partagée entre l’Anacs, la compagnie aérienne et l’opérateur, ne change rien au fait que les pèlerins ne seront plus rassurés, après le «dysfonctionnement» d’hier, en mettant le pied dans le vieux coucou saoudien.
Malgré les assurances du directeur Cissé, un avion obligé de faire deux navettes par jour pour transporter tous les pèlerins, avec le poids de son âge et qui a peur de la chaleur de Dakar, sans parler de celle de l’Arabie, ne peut être absolument sûr.
source le quotidien