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Zahra Iyane Thiam, SG UDS/R: " Pour l'autosuffisance en riz en 2017, 'yes, we can', mais..."


L'interdiction de la marche de l'opposition, la dissolution de Benno Bokk Yakaar pour mettre en place une nouvelle alliance majoritaire et la situation au Burkina, le SG de l'UDS/R, Mme Diop Zahra Iyane Thiam dit tout sans langue de bois. Dans cet entretien, le ministre conseiller, s'est prononcée sur la promesse du chef de l'Etat, Macky Sall d'attendre l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017. Entretien.


Rédigé par leral.net le Lundi 10 Novembre 2014 à 23:35 | | 0 commentaire(s)|

Zahra Iyane Thiam, SG UDS/R:  " Pour l'autosuffisance en riz en 2017, 'yes, we can', mais..."
Une nouvelle entité est en gestation dans la mouvance présidentielle. Comment allez-vous l'accueillir ?

Je viens d'appendre qu'il y a une coalition qui est en gestation, mais les gens ont l'habitude de dissoudre les entités déjà existantes. Chaque fois qu'il y a difficulté, ils se disent qu'il faut dissoudre pour en créer une autre, alors qu'il serait plus simple et opportun de dire qu'il faut améliorer le contenu ou la manière d'agir. ''Macky 2017'' ou autre chose, les contenus sont les mêmes, mais ce sont les dénominations qui changent. Quels sont ces contenus-là ? C'est que quand il s'agit de coalition, ce sont des organisations qui regroupent des partis politiques et des mouvements citoyens, des personnalités indépendantes qui se retrouvent au tour d'une politique dont le but est d'améliorer le mieux-être des populations. De ce point de vue, quelle que soit la dénomination qu'on trouvera, l'essentiel est que cette substance soit là et que les acteurs qui se sont retrouvés pour cet objectif puissent les mener à bien. Maintenant si on en revient à la dimension politique, ''Macky 2012'' est un démembrement de BBY qui est une coalition qui soutient une action politique. Je ne vois pas pourquoi elle serait dissoute, mais j'avoue qu'elle peut bien être améliorée selon des orientations. C'est le sens des séminaires que nous avons tenus pour voir exactement l'orientation qu'il convient de lui donner. Mais dissoudre pour dissoudre, cela n'a pas de sens. Améliorons les contenus et on verra...

La raison évoquée est que des partis membres de BBY vont se soustraire pour participer aux élections de 2017...

Je pense que cette assertion est une analyse simpliste et aérienne de la situation. J'allais même dire que c'est une évidence, car, quand on est un parti politique, on a vocation de participer à des élections. Je suis d'avis, tout comme le Président, que ce n'est pas le moment de discuter de 2017. Aujourd'hui, les gens disent qu'en 2017, il faut que nous ayons un seul candidat, mais çà, ce n'est pas le moment. Ce qui est important par contre, c'est le respect des engagements qu'on avait tenus. La question de la candidature, présentement, peut être considérée comme subsidiaire. Donc, pour l'heure, ce qui nous intéresse, au sortir de la tournée économique du président, c'est qu'on se mette au travail. Les acteurs que sont les producteurs, les transformateurs, les mareyeurs, les commerçants ont tenu des discussions sérieuses et de façon directe avec le chef de l'Etat. Sans intermédiaire. Pour lui faire part de leurs difficultés, de leurs conditions de travail, et c'est là le plus important, de donner l'appréciation des relais qui sont sur le terrain. Le président est certes le chef de l'exécutif, mais, il a le Ministre de l'Agriculture et de l'Équipement Rural qui met en œuvre sa vision. Il y a aussi le Directeur de la Saed et d'autres qui sont sur le terrain en train de recueillir les avis des partenaires. Donc vous voyez que l'actualité ce n'est pas 2017...

Une autosuffisance en riz en 2017, vous y croyez ?

J'y crois. Je vais même être optimiste et dire même avant 2017, parce que finalement, ce qu'on dit, ce n'est pas une fatalité. Il faudra que l'on organise le secteur. En quoi faisant ? D'abord, il y a des difficultés qui ont été clairement identifiées par le Ministre en charge de cette question et qui est en train d'apporter des solutions planifiées, s'il vous plait ! Parce qu'il ne sert en rien de dire qu'on aura une autosuffisance en 2017, on ira vers une production de plus d'1 million de tonnes et en contrepartie dire qu'en 2015, il faut que la production atteigne 800 mille tonnes. Toutes ces actions sont planifiées d'autant plus qu'il nous faut un taux de rendement qui dépasse largement les autres pays. Aujourd'hui, nous avons des surfaces qui commencent à être emblavées, des barrages qui sont construits, la disponibilité des engrais est notée, sans compter sur l'équipement qui doit venir. Donc, tous les obstacles qui pourraient nous empêcher d'atteindre l'autosuffisance ont été clairement identifiés. Déjà, des actions sont menées, que ce soit l'Etat qui contribue pour 19 milliards ou la Caisse de Crédit Agricole qui accompagne le secteur à hauteur de 72 % ou même le privé impliqué. Maintenant, il reste en tant que citoyens d'accompagner cette dynamique-là et de jouer la partition qui nous revient. Il ne faut pas oublier que nous avons, tous, une part de responsabilité dans cet objectif d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Il faut d'abord y croire, ensuite se dire que ''Yes, we Can'', mais, en travaillant sérieusement. Pour dire qu'il n'y a aucune raison de douter de cela.

Mais quand des économistes reconnus soutiennent le contraire avec véhémence... ? N'y a-t-il pas là un discours politicien que l'on cache aux Sénégalais ?

Dans ce cas-là, il faudrait savoir de quel côté se situe le discours politicien. Ce que nous disons, ce n'est pas basé sur de la fiction. Moi ce que je connais des statistiques, ce ne sont pas des statistiques qui se déclinent en fonction de la situation dans laquelle on se trouve. Mais ce sont des statistiques fiables et viables. Ce sont des chiffres que nous donnons et l'avenir nous dira. Mais je pense que s'il y a quelqu'un qui doit tenir un discours politicien aujourd'hui, ce n'est vraisemblablement pas nous, rien qu'au vu de ce qui se passe dans la sous-région. Tenir un discours politicien, c'est un risque irresponsable que l'on encourt. Mais au niveau où nous nous situons, je pense que nous avons déjà dépassé ce stade-là.

La marche de l'opposition est interdite par un arrêté du gouverneur. N'est-ce pas là un recul démocratique, alors que la Constitution elle-même reconnaît ce droit-là ?

Je n'ai pas ouï dire qu'il y avait interdiction de marche. Par contre, je sais que sur une période donnée, au vu de l'organisation de la Francophonie, plusieurs instructions sont données pour bien accueillir nos invités pour garantir la sécurité et la libre circulation. Donc ceci peut entrer dans ce cadre-là. Mais le recul démocratique, c'est moins une interdiction de marche que de vouloir asseoir les bases d'une sécurité garantie dans le contexte actuel où nous allons vers une organisation internationale qui dépasse de loin nos querelles internes. Aujourd'hui, la position que j'ai par rapport à l'organisation de ce sommet et par rapport au leadership que nous voulons créer est que l'attention que nous allons caporaliser de par le monde exige certaines rigueurs qui peuvent aller jusqu'à un différé d'une activité politique, mais pas d'interdiction d'une marche. L'organisation de ce sommet devrait dépasser le cadre politicien... Il n'y a aucun recul démocratique à ce niveau et plusieurs autres acteurs sont sous le coup de cette disposition-là. C'est une activité qui coïncide avec une période où il y a des exigences restrictives, il faut s'en tenir. S'opposer, c'est bien, mais il faut être républicain.

La Crise au Burkina, vous inspire quoi ?

C'est ce que je vous disais tantôt. La démocratie avance à grand pas, qu'on le veuille ou non. Fini le temps où on dit, je vais gouverner comme je veux. Il faut savoir que le monde évolue et on est obligé de suivre la bonne marche du monde. Que l'on soit africain ou occidental, c'est toujours pareil. D'ici quelques années, on acceptera plus de subir ce que nous subissons aujourd'hui. La crise au Burkina est aussi bien un signal fort pour les dirigeants africains que pour les occidentaux. C'est une autre lecture qui doit être faite à tous les niveaux. Le président Macky Sall qui dirige le processus, c'est tout naturellement qu'il doit être au centre de ces discussions. Le peuple Sénégalais a fini de montrer qu'on pouvait faire une alternance démocratique sans heurts. La carte électorale peut faire des merveilles. C'est une porte pour d'autres succès.

Votre dernier mot...

Je termine par souhaiter une union des cœurs à tous les Sénégalais. Le Sénégal est un et indivisible. J'appelle tous les acteurs politiques à plus de retenue pour accueillir nos hôtes et après, libres à nous de nous occuper de nos affaires.


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