Mme Habré, mesurez-vous et comprenez vous bien la nature de votre combat ?
Pour ma part, je comprends parfaitement la cause que vous défendez dans son fond, mais dans sa forme, elle ne me parait être ni de bonne foi, ni objective envers cette terre qui a su vous accueillir avec autant de générosité et de solidarité.
En effet, étant épouse et mère comme vous, je ne peux que saluer la légitimité de défendre votre époux, cependant la litanie de vos lettres ouvertes, nous édifie sans équivoque sur votre état d’esprit, et je vous cite : « La politique, ce n’est pas le mal, mais c’est une occasion pour l’homme, d’exercer sa violence envers son prochain. Et détenant le monopole de la force, vous l’avez exercée sur nous, froidement, de manière illégitime et illégale. Non ! A ces forces qui dévastent des chambres d’enfant emportant DVD d’anniversaire, photos de famille, souvenirs et jeux. » Fin de citation.
Non ! Madame Habré, la politique ne signifie pas cela chez nous et nous ne théorisons pas comme vous venez de le faire. Nous évoquons des actes ; pour nous, la politique se mesure à l’aune de cet accueil qui a permis à vos enfants d’aller à l’école, de se faire des amis, d’aspirer à un avenir. La politique se mesure à travers cette communauté léboue de Ouakam qui vous a accepté, accueillie et vous a donné ce qu’elle avait de plus cher, à vous, à vos enfants et surtout à votre époux, Monsieur le Président Habré.
Pensez-vous logiquement que la raison d’un combat ou son objet détermine la grandeur humaine ? Non ! Madame la Présidente, c’est la où réside votre méprise, car la non violence pour Gandhi est l’arme par laquelle il a mené son combat ; l’acceptation de la privation de libertés durant 27 longues années de sa vie est l’arme par laquelle Mandela à mener son combat; la grandeur de Cheikh Ahmadou Bamba se trouve entre autres , dans son geste où, pour se conformer aux prescriptions de son Seigneur « ne point faire du tord à son prochain ou encore respecter les heures de prières » choisit de braver la mer au détriment du navire dans lequel il se trouvât alors.
Non ! Madame la Présidente ne nous mettez pas dans la posture d’analyser des faits historiques connus, et nous obliger à donner notre point de vue sur la forme utilisée par un pouvoir en place cautionnant, impulsant, des exactions sur la nature humaine, les errements et les maladresses, cette incontestable fermeté d’une police politique, des faits injustifiables à tout point de vue, que cela soit à priori ou à posteriori pour un état de droit, voulant se fonder sur une logique de défense d’intérêt national ou au nom de la résistance à l’oppression occidentale.
Hélas, vous avez bien raison de dire que nous ne sommes pas de la même génération.
Non ! Nous ne sommes pas de la même génération, car voyez vous, faire un mélange de genres, c’est penser qu’au siècle ou nous nous trouvons, que nous peuple sénégalais accepterons de nous faire dicter nos comportements. Notre Démocratie si durement et chèrement acquise par les dignes filles et fils de ce pays ; au prix du sang de nos compatriotes ; à la dextérité, la subtilité et l’ingéniosité de nos dirigeants tous confondus ; nous ne la bafouons point. Cette Démocratie a un sens chez nous.
Cette Démocratie qui vous vaut aujourd’hui d’être en mesure de vous exprimer librement à travers des lettres ouvertes adressées à la plus haute institution de ce pays. Nous sommes certes dans un pays de libertés et de Démocratie, mais vous êtes soumise au même titre que les citoyens de ce pays où vous n’êtes pas contre votre gré, au respect des normes et règles en vigueur et au respect des institutions.
Donc veuillez, s’il vous plaît, raison garder ! Votre allié le plus sûr, demeure Monsieur le Président de la République qui a voulu permettre au Président Habré, un procès somme toute équitable car comme vous le confirmez vous-même, le blanc avait juré d’avoir sa peau. Alors Madame, réveillez-vous. Nous ne sommes pas des toubabs sinon vous ne vivriez pas ici.
Au nom de cette téranga bien sénégalaise et au nom de la confiance que nous portons, nous sénégalais, à nos juridictions, laissons la justice faire son travail et bannissons les discours et actes politiciens, pour que vive et perdure la seule justice qui vaille, celle Divine. Oui ! Je suis d’accord avec vous Dieu est le meilleur Juge.
Zahra Iyane Thiam DIOP
Citoyenne sénégalaise
Pour ma part, je comprends parfaitement la cause que vous défendez dans son fond, mais dans sa forme, elle ne me parait être ni de bonne foi, ni objective envers cette terre qui a su vous accueillir avec autant de générosité et de solidarité.
En effet, étant épouse et mère comme vous, je ne peux que saluer la légitimité de défendre votre époux, cependant la litanie de vos lettres ouvertes, nous édifie sans équivoque sur votre état d’esprit, et je vous cite : « La politique, ce n’est pas le mal, mais c’est une occasion pour l’homme, d’exercer sa violence envers son prochain. Et détenant le monopole de la force, vous l’avez exercée sur nous, froidement, de manière illégitime et illégale. Non ! A ces forces qui dévastent des chambres d’enfant emportant DVD d’anniversaire, photos de famille, souvenirs et jeux. » Fin de citation.
Non ! Madame Habré, la politique ne signifie pas cela chez nous et nous ne théorisons pas comme vous venez de le faire. Nous évoquons des actes ; pour nous, la politique se mesure à l’aune de cet accueil qui a permis à vos enfants d’aller à l’école, de se faire des amis, d’aspirer à un avenir. La politique se mesure à travers cette communauté léboue de Ouakam qui vous a accepté, accueillie et vous a donné ce qu’elle avait de plus cher, à vous, à vos enfants et surtout à votre époux, Monsieur le Président Habré.
Pensez-vous logiquement que la raison d’un combat ou son objet détermine la grandeur humaine ? Non ! Madame la Présidente, c’est la où réside votre méprise, car la non violence pour Gandhi est l’arme par laquelle il a mené son combat ; l’acceptation de la privation de libertés durant 27 longues années de sa vie est l’arme par laquelle Mandela à mener son combat; la grandeur de Cheikh Ahmadou Bamba se trouve entre autres , dans son geste où, pour se conformer aux prescriptions de son Seigneur « ne point faire du tord à son prochain ou encore respecter les heures de prières » choisit de braver la mer au détriment du navire dans lequel il se trouvât alors.
Non ! Madame la Présidente ne nous mettez pas dans la posture d’analyser des faits historiques connus, et nous obliger à donner notre point de vue sur la forme utilisée par un pouvoir en place cautionnant, impulsant, des exactions sur la nature humaine, les errements et les maladresses, cette incontestable fermeté d’une police politique, des faits injustifiables à tout point de vue, que cela soit à priori ou à posteriori pour un état de droit, voulant se fonder sur une logique de défense d’intérêt national ou au nom de la résistance à l’oppression occidentale.
Hélas, vous avez bien raison de dire que nous ne sommes pas de la même génération.
Non ! Nous ne sommes pas de la même génération, car voyez vous, faire un mélange de genres, c’est penser qu’au siècle ou nous nous trouvons, que nous peuple sénégalais accepterons de nous faire dicter nos comportements. Notre Démocratie si durement et chèrement acquise par les dignes filles et fils de ce pays ; au prix du sang de nos compatriotes ; à la dextérité, la subtilité et l’ingéniosité de nos dirigeants tous confondus ; nous ne la bafouons point. Cette Démocratie a un sens chez nous.
Cette Démocratie qui vous vaut aujourd’hui d’être en mesure de vous exprimer librement à travers des lettres ouvertes adressées à la plus haute institution de ce pays. Nous sommes certes dans un pays de libertés et de Démocratie, mais vous êtes soumise au même titre que les citoyens de ce pays où vous n’êtes pas contre votre gré, au respect des normes et règles en vigueur et au respect des institutions.
Donc veuillez, s’il vous plaît, raison garder ! Votre allié le plus sûr, demeure Monsieur le Président de la République qui a voulu permettre au Président Habré, un procès somme toute équitable car comme vous le confirmez vous-même, le blanc avait juré d’avoir sa peau. Alors Madame, réveillez-vous. Nous ne sommes pas des toubabs sinon vous ne vivriez pas ici.
Au nom de cette téranga bien sénégalaise et au nom de la confiance que nous portons, nous sénégalais, à nos juridictions, laissons la justice faire son travail et bannissons les discours et actes politiciens, pour que vive et perdure la seule justice qui vaille, celle Divine. Oui ! Je suis d’accord avec vous Dieu est le meilleur Juge.
Zahra Iyane Thiam DIOP
Citoyenne sénégalaise