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île de Ngor : la jeunesse de Dakar débridée, des viols dans l’eau

Tous les jours vers midi, pendant les vacances scolaires, une foule aussi joyeuse que compacte débarque sur Ngor, au large de Dakar. L’ilot, jadis un havre de tranquillité, peine à accueillir toute une jeunesse parfois turbulente, qui vient pour faire la fête, mais se livre aussi, parfois, à des actes plus graves.


Rédigé par leral.net le Vendredi 9 Septembre 2016 à 21:35 | | 0 commentaire(s)|

Les maîtres-nageurs déployés par la mairie de Ngor veillent aussi, à coups de sifflet, à la sécurité des baigneurs. Ils rappellent à l’ordre les jeunes qui nagent trop loin, mais n’ont pas pu empêcher, cependant, une criminalité de se développer – avec viols, vols et agressions à la clé .

Des cas de viols dans l’eau

Des couples de jeunes passent la journée enlacés dans l’eau, entourés par des groupes qui barbotent en bord de plage. Les garçons portent les filles dans leurs bras, faisant comme s’ils voulaient leur apprendre à nager. Une façon de partager un peu d’intimité dans une ville où manquent des espaces de liberté. « Quelquefois, ces jeunes ne se connaissent même pas, relève un maître-nageur. Il arrive qu’un ou des garcons isolent une jeune fille pour la violer… Nous surveillons donc les baigneuses qui se débattent mais qui souvent, n’osent pas crier ».

A Ngor, on est loin des débats français sur le burkini, malgré l’importance de la religion musulmane dans la société sénégalaise. Les filles se baignent parfois toutes habillées, mais dans des tenues légères qui les rendent encore plus sexy, sans que personne n’y trouve rien à redire…Certaines sont en short et simple soutien-gorge, faute de pouvoir se payer un maillot de bain.

Entre islamisation et promiscuité

Au café l’Oasis, une terrasse en surplomb, de jeunes rastas observent ce qui se trame dans l’eau, en fumant des chichas et en buvant des cafés. « Le Sénégal, c’est compliqué, explique Samba. Les enfants des quartiers populaires dorment parfois dans la même chambre que les parents, parce que les maisons ou les appartements sont trop petits. Ils les entendent quand ils font l’amour. Pour eux, la promiscuité paraît normale ».

Autre explication sur la licence qui règne à Ngor, selon Aboul Aziz, un médecin quinquagénaire qui ne fréquente l’île que pour ses restaurants, des terrasses encore tranquilles parce que les jeunes ne peuvent pas se les payer : « Une islamisation insidieuse gagne du terrain au Sénégal, et contraint de plus en plus les adolescents à se cacher pour prendre quelques instants de plaisir. Et ce, alors que les générations précédentes étaient totalement libres de faire la fête les week-ends, au vu et au su des parents. »

Si les cas de viols restent rares, des vols se produisent tous les jours, en revanche. Sur les portes de certaines villas de Ngor, des panneaux « chien méchant » ont été vissés pour dissuader les chapardeurs, avec ou sans chien dans les jardins. Un vendeur de T-shirts qui n’écoule que deux ou trois pièces par jour à une clientèle de jeunes fauchés repart chez lui pieds nus, un dimanche soir. « J’avais bien caché ma paire de tongs toute neuve sous une pierre, dit-il. Mais quelqu’un a trouvé ma cachette et me l’a prise ! »

SOURCE RFI.FR