La création de l'Agence nationale de l'aménagement du territoire (Anat) annoncée par Karim Wade à son passage au Sénat, mercredi dernier, qui rallonge la liste des agences déjà jugée pléthorique par les bailleurs de fonds et nombre d'observateurs, incommode fortement le président de l'Alliance pour la république (Apr) Macky Sall et ses collègues de Bennoo. Pour l'ancien Premier ministre qui présidait samedi dernier l'Ag du Ccr, «l'agenciarisation» est un subterfuge du régime libéral : «C'est le moyen le plus approprié de faire des transferts massifs d'argent du Trésor public vers ces agences. Et la particularité, c'est de les loger à la présidence de la République. Ce qui fait que, du coup, elles échappent à tout contrôle. Qu'il. s'agisse du contrôle de la Cour des comptes, de l'Inspection générale d'Etat ou du Contrôle financier. Ces agences sont hors de contrôle», a révélé M Sall.
Pour Maguette Thiam du Parti de l'indépendance et du travail, cette «agenciarisation» au sommet de l'appareil étatique est une manière de promouvoir des individus «à des fonctions éminentes où il faut au minimum le sens de l'équilibre. Et on les habitue à être des instruments de ce maquillage, en développant l’agenciarisation du Sénégal dont la dernière (ndlr : l'Anat de Karim Wade) sera encore une agence qui va dépouiller une direction centrale pour l'aménagement de notre pays, pour les besoins de politique politicienne».
Par ailleurs, le président de l'Apr s'est inquiété de la situation nationale : «Jamais le Sénégal n'aura connu une aussi profonde décrépitude sociale sur fond d'inondations, de délestages, de misère structurante et d'afflictions sociales de tous genres». S'exprimant pour la première fois sur l'affaire Segura, l'ex-président de l'Assemblée nationale, ironie à la bouche, entonne : «On ne m'a jamais entendu parler de cela. Parce que franchement, j'ai du scrupule pour en parler. Je trouve ça tellement grave».
Youssouf Sane
Source Le Populaire