Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? Serait-on tenté de se demander. En tout cas, en écoutant Babacar Gaye, le porte-parole du PDS, réagir à la conférence de presse du Premier Ministre, on serait tenté de croire que non. Car pour lui, «il s’agit d’une auto-défense et non d’une volonté de défendre le gouvernement». Selon Babacar Gaye, «le porte-parole du gouvernement serait mieux avisé pour faire une telle sortie. Il (NDLR : Abdoul Mbaye) se dédouane juste, pour parler de questions le concernant». En effet, rattrapé par son passé de banquier qui avait géré il y a vingt-deux années, l’argent de Hussein Habré, Abdoul Mbaye s’est interrogé du fait qu’on puisse «reprocher à un banquier de chercher des fonds pour sa structure, d’autant plus que la Banque centrale ne s’y était pas opposée». Mais de l’avis de Babacar Gaye, ce sont des explications cousues de fil blanc. En effet, pour lui, c’est un secret de polichinelle que l’argent de Habré appartient au trésor public tchadien. Or poursuit-il, «la lutte contre le blanchiment d’argent n’était pas à l’époque, ce qu’elle est aujourd’hui. Car le Sénégal a ratifié les lois portant sur la criminalisation du blanchiment sous l’ère Wade». Dès lors, souligne Babacar Gaye, «il ne pouvait y avoir de contrainte pour la Banque centrale, pour absence de réglementation».
Le porte-parole du PDS s’est également désolé de «l’impossibilité pour le gouvernement de faire baisser le coût de la vie». Aussi Babacar Gaye lui demande de «poursuivre les initiatives du président Wade en produisant 1000 tonnes de paddy par exemple», au lieu de verser dans «un socialisme de mauvais aloi», avec la politique des subventions.
Poursuivant ses diatribes contre la sortie du PM Abdoul Mbaye, l’ancien directeur du cabinet politique du président Wade prédit un délestage général sous peu, car selon lui, «l’Etat doit à la SAR, la somme de 50 milliards de francs CFA».
Souleymane KANE
Lesenegalais.net