Toute la semaine qui a précédé son départ, le 24 août, pour les Lieux saints de l’Islam, Wade a multiplié les confidences de ce type à des proches. Au point que le bruit se soit répandu dans certains cercles informés et dans les chancelleries étrangères en poste à Dakar qu’il avait définitivement décidé de partir. D’autant que les sorties de ses proches accréditant l’existence d’un plan B se sont multipliées. Après Awa Guèye Kébé, ministre d’Etat auprès du président de la République, c’était au tour du ministre des Affaires étrangères, Madické Niang, de déclarer que Wade est favorable à une candidature de rechange au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS), sa formation politique, et qu’il ne peut pas ne pas avoir pensé à un plan B. Un propos à prendre avec d’autant plus de sérieux qu’il émane d’un homme extrêmement proche du chef de l’Etat. Quand Wade s’enrhume, Madické tousse.
Il y a aussi et surtout qu’Abdoulaye Wade est soucieux de ne pas gâcher par une sortie chaotique son bilan – du reste méritoire – à la tête de l’Etat. On peut en effet tout lui reprocher sauf un manque de volonté de marquer l’Histoire. Celui qui se compare à Léopold Sédar Senghor, le prestigieux premier président du Sénégal indépendant, vit avec l’obsession de ne pas sortir du pouvoir moins bien que lui. A fortiori qu’Abdou Diouf, le successeur de Senghor à la tête de l’Etat, dont Wade considère le passage aux affaires comme une parenthèse accidentelle entre deux périodes où le Sénégal a eu un véritable leader.
Mais les moments de lucidité d’Abdoulaye Wade sont épisodiquement balayés par des calculs politiciens qui arrivent à prendre le dessus. Durant les intermèdes où la politique reprend ses droits, Wade multiplie les actes qui établissent la réalité de sa candidature de façon irréfutable.
Ainsi de
sa décision de confier à son fils, Karim Wade, le soin de mobiliser et de gérer les fonds de campagne, de s’occuper de sa communication de candidat et d’organiser l’ouverture à l’extérieur et la mobilisation de soutiens à l’étranger.
Wade n’aurait jamais confié ces tâches à « Karim » s’il ne s’était pas résolu, au moment précis où il le faisait, à y aller. Tout comme il n’aurait pas posé certains gestes pour mettre toutes les chances de son côté en perspective de l’échéance électorale de février 2012. Il a en effet dernièrement reçu un à un nuitamment des patrons de presse emmenés auprès de lui par un de ses hommes de confiance.
Wade ne s’est pas attelé à tenter de reconquérir la presse pour rien. Même si tout ce qui se passe en coulisses incite à être absolument prudent sur sa candidature. Le chef de l’Etat a confié à l’un de ses confidents qu’il a besoin, pour être candidat, de suffisamment de moyens financiers et d’une forme physique qui lui permette de faire une vraie campagne électorale qui va le conduire dans les différentes localités du pays. S’il n’a pas encore l’argent, il peut espérer pouvoir le mobiliser. Quant à la forme physique, elle se fait de plus en plus précaire. Les difficultés rencontrées par Abdoulaye Wade pour faire le tour de la Ka’aba ou les va-et-vient entre Safaa et Marwa, au cours de sa « oumra », sont annonciatrices de l’impossibilité pour lui de trouver les ressources physiques pour une campagne électorale complète et victorieuse.
Le très politique Wade va-t-il tirer les bonnes conclusions de cet état de fait ? Tiendra-t-il compte de l’actuel contexte international hostile à toute forme de confiscation du pouvoir ? En tout état de cause, s’il se prépare au cas où, il peaufine un plan B. Moins péremptoire, il peut se retirer à tout moment du processus en cours.
b[DAKARACTU.COM -
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Il y a aussi et surtout qu’Abdoulaye Wade est soucieux de ne pas gâcher par une sortie chaotique son bilan – du reste méritoire – à la tête de l’Etat. On peut en effet tout lui reprocher sauf un manque de volonté de marquer l’Histoire. Celui qui se compare à Léopold Sédar Senghor, le prestigieux premier président du Sénégal indépendant, vit avec l’obsession de ne pas sortir du pouvoir moins bien que lui. A fortiori qu’Abdou Diouf, le successeur de Senghor à la tête de l’Etat, dont Wade considère le passage aux affaires comme une parenthèse accidentelle entre deux périodes où le Sénégal a eu un véritable leader.
Mais les moments de lucidité d’Abdoulaye Wade sont épisodiquement balayés par des calculs politiciens qui arrivent à prendre le dessus. Durant les intermèdes où la politique reprend ses droits, Wade multiplie les actes qui établissent la réalité de sa candidature de façon irréfutable.
Ainsi de
sa décision de confier à son fils, Karim Wade, le soin de mobiliser et de gérer les fonds de campagne, de s’occuper de sa communication de candidat et d’organiser l’ouverture à l’extérieur et la mobilisation de soutiens à l’étranger.
Wade n’aurait jamais confié ces tâches à « Karim » s’il ne s’était pas résolu, au moment précis où il le faisait, à y aller. Tout comme il n’aurait pas posé certains gestes pour mettre toutes les chances de son côté en perspective de l’échéance électorale de février 2012. Il a en effet dernièrement reçu un à un nuitamment des patrons de presse emmenés auprès de lui par un de ses hommes de confiance.
Wade ne s’est pas attelé à tenter de reconquérir la presse pour rien. Même si tout ce qui se passe en coulisses incite à être absolument prudent sur sa candidature. Le chef de l’Etat a confié à l’un de ses confidents qu’il a besoin, pour être candidat, de suffisamment de moyens financiers et d’une forme physique qui lui permette de faire une vraie campagne électorale qui va le conduire dans les différentes localités du pays. S’il n’a pas encore l’argent, il peut espérer pouvoir le mobiliser. Quant à la forme physique, elle se fait de plus en plus précaire. Les difficultés rencontrées par Abdoulaye Wade pour faire le tour de la Ka’aba ou les va-et-vient entre Safaa et Marwa, au cours de sa « oumra », sont annonciatrices de l’impossibilité pour lui de trouver les ressources physiques pour une campagne électorale complète et victorieuse.
Le très politique Wade va-t-il tirer les bonnes conclusions de cet état de fait ? Tiendra-t-il compte de l’actuel contexte international hostile à toute forme de confiscation du pouvoir ? En tout état de cause, s’il se prépare au cas où, il peaufine un plan B. Moins péremptoire, il peut se retirer à tout moment du processus en cours.
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