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Absence à la finale de la Coupe du Sénégal: Le contre-pied de Macky

Près de deux mois après le discours dans lequel il a renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2024, Macky Sall n’a toujours pas désigné le candidat de Benno Bokk Yaakaar. Au contraire, le chef de l’Etat s’est emmuré dans un long silence qui a débridé les ambitions dans son camp. Au départ quatre seulement, les candidatures ont flambé, aujourd’hui, jusqu’à onze. Une situation qui l’oblige à jouer à l’équilibrisme vis-à-vis des candidats au point de ne guère se rendre au stade pour présider la finale de coupe du Sénégal entre le Jaraaf et le Stade de Mbour. Il craignait, rapporte une bonne source, d’être vu comme un soutien de son Premier ministre Amadou Bâ.


Rédigé par leral.net le Lundi 28 Août 2023 à 17:48 | | 0 commentaire(s)|

Dans une petite semaine, l’adresse à la nation du chef de l’Etat Macky Sall où il renonçait à briguer les suffrages à la présidentielle aura deux mois. Deux longs mois qui tiennent en haleine l’espace public. Macky Sall, fort de la carte blanche de Benno Bokk Yaakaar, avait alors laissé entendre qu’il allait désigner le candidat de sa mouvance politique. Sans donner de date, mais personne ne pouvait imaginer que l’attente allait être aussi et que le chef de l’Etat allait donner l’impression de marcher sur des œufs.

D’après le journal Point Actu, Macky Sall en a donné l’illustration hier. Lui qui ne s’est pas finalement rendu au Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Il va devoir donc quitter le pouvoir sans jamais présider une finale de coupe du Sénégal. Annoncé parmi les spectateurs de la finale de la coupe du Sénégal de football, hier, le président de la République a fait faux bond aux organisateurs. Macky Sall n’a présidé la finale qui a opposé le Jaraaf au Stade de Mbour.

La fédération sénégalaise de football, son président Me Augustin Senghor en premier, avait laissé planer l’espoir de voir le Président de la République, Macky Sall, présider la finale de la 63e édition de la Coupe nationale de football du Sénégal. Il n’en a rien été, en dépit de l’enthousiasme soulevé par cette éventualité. Une source sûre informe que le chef de l’Etat n’a pas finalement fait le déplacement pour éviter de l’impression de voguer pour la candidature du ministre des Sports…le Premier ministre Amadou Bâ. Sur la tribune officielle, Macky Sall prendrait forcément place aux côtés de son Premier ministre qui assure la charge de ministre des Sports depuis la déission de Yankhoba Diattara. Cette posture contribuerait à renforcer l’idée d’une meilleure proximité d’Amadou Bâ avec le chef et contribuerait à lui donner le costume de patron.

L’invitation faite au chef de l’Etat passer, aux yeux de notre source, comme une pression, sans doute, de plus, sur Macky Sall pour porter son choix sur Amadou Bâ. Dans un souci d’équidistance, Macky Sall a donc, visiblement, décliné l’invitation qui lui est faite de venir présider la finale.

Il reste qu’une bonne partie de l’opinion n’adhère nullement à cette interprétation. L’opposition est, en effet, d’avis que Macky Sall a joué la carte de la prudence. Car, depuis quelque temps, les matches de football notamment du championnat navétane sont perturbés par des chants en provenance des tribunes. Il en a été ainsi à Guédiawaye où la police a dû recourir aux grenades lacrymogènes pour disperser la foule. En tout cas, les hostilités s’affichent au grand jour dans la mouvance présidentielle, sans doute, alimentées par le silence du chef de l’Etat. Au total, onze personnalités dont trois membres du gouvernement sont candidats à la candidature de BBY, alors qu’au lendemain de son adresse à la nation, juste quatre candidatures s’étaient annoncées : Amadou Bâ, Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoulaye Diouf Sarr et Aly Ngouille Ndiaye. Emmuré dans un silence qui s’allonge, Macky Sall a fini par déverrouiller les audaces créant, à son corps défendant, peut-être, une flambée de candidatures.

Aujourd’hui, non seulement les prétendants à la candidature ne cachent pas leurs ambitions, mais ils font carrément dans la défiance. Voilà qui fait craindre la fragilité du bloc BBY. Rien, en effet, n’autorise à croire à l’union sacrée une fois que le candidat sera désigné. L’exposition au craquèlement de BBY n’est plus une vue de l’esprit. « Toute l’hésitation du président de la République à décliner son choix s’explique par la crainte de lendemains incertains faits d’insoumission », analyse ce cacique de l’APR qui a requis l’anonymat.

Cette position est loin d’être saugrenue. L’ancien ministre libéral Samuel Sarr, proche de Macky Sall a, lui, carrément avoué que « BBY sera dans l’opposition en 2024 ». Il fonde sa prédiction sur le long silence du chef de l’Etat qui expose à des rébellions qui ont, dans le passé perdu le Parti démocratique sénégalais (PDS) et le parti socialiste (PS). Tous ces deux partis ont perdu le parti à cause de la défection de grosses pointures.


Ousmane Wade