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Affaire Sonko-Adji Sarr : ce que disent quelques extraits des PV d’audition

Devant les redoutables enquêteurs de la Section de recherches de Colobane, les différentes parties ont livré, chacune en ce qui la concerne, sa part de vérité, dans la rocambolesque affaire de mœurs impliquant le député Ousmane Sonko.


Rédigé par leral.net le Samedi 13 Février 2021 à 08:14 | | 0 commentaire(s)|

Affaire Sonko-Adji Sarr : ce que disent quelques extraits des PV d’audition
Dans sa chronique avant-d’hier, le journaliste Pape Allé Niang est largement revenu sur le procès-verbal de la Section de recherches de la gendarmerie. A cette occasion, le chroniqueur de DakarMatin a dévoilé le contenu des dépositions des principaux concernés dans l’affaire de moeurs impliquant le député Ousmane Sonko.

Outre Adji Sarr dont les accusations ont largement été évoquées dans les précédentes éditions, les hommes du commandant Abdou Mbengue ont aussi auditionné l’autre masseuse Aissata Ba, le mari de la propriétaire du salon et Sidy Ahmet Mbaye qui s’est présenté comme le fils de Maodo Malick Mbaye, leader du mouvement Gueum Sa Bopp (membre de la majorité présidentielle).

“Elle n’arrêtait pas de nous demander où se trouvait Ousmane Sonko’’
Dans sa déposition, la masseuse Aissata Ba a confié avoir travaillé 7 jours seulement dans l’institut de beauté. Le jour des faits, a-t-elle confié aux enquêteurs, c’est Adji même qui lui a demandé de sortir de la salle, à la fin de la séance de massage.

“Après le massage, Adji Sarr m’a demandé de sortir et de les laisser seuls. C’était la première fois que je voyais Ousmane Sonko, en dehors de la télé’’. Sur cette question, Adji a confirmé en soutenant que c’est suite à un signe du député.

Pour sa part, le mari de la propriétaire a révélé que les jours précédant la venue du leader politique au salon, Adji Sarr était particulièrement agitée.
“Elle n’arrêtait pas de nous demander où se trouvait Ousmane Sonko. Elle disait que ce dernier se faisait rare. Il fallait qu’on l’appelle pour savoir quand il allait revenir. Un jour après, elle est revenue pour me poser les mêmes questions : quand est-ce que Sonko va passer ?’’.

Le mari d’ajouter : “Je lui demandais à chaque fois ce qui se passait pour qu’elle demande après lui avec autant d’insistance. Elle a ri et s’est tue.’’
Auparavant, insiste le mari de la propriétaire, Adji lui avait dit qu’elle était enceinte, mais elle n’a pas voulu donné le nom du père de son enfant. Le jour du supposé viol, a-t-il soutenu, l’accusatrice lui a présenté un test de grossesse qui confirme ses dires. Mais toujours sans donner de nom. Toujours, poursuit ce dernier, après le départ de Sonko, Adji lui a remis 50 000 F, disant que c’est le député qui lui a remis cette somme.

Si Adji n’a pas donné de nom au mari de sa patronne, elle a bien dit à cette dernière celui qui l’aurait mise enceinte. Mais c’était après son départ. Selon la déposition de la patronne Ndèye Khady Ndiaye, son employée l’a rappelée, le mercredi 3 février, pour lui dire que son père a décidé de porter plainte contre Sonko qui l’a mise enceinte. Mais la patronne estime que sa masseuse raconte des contrevérités.

Les incohérences de la propriétaire du salon de massage
Mais dans ses déclarations lues par le journaliste Pape Allé Niang, plusieurs incohérences sont notées. D’abord, à la question de savoir pourquoi elle avait renvoyé son employée, elle répond : “Je soupçonnais qu’il se passait, entre elle et plusieurs clients, plus que de simples massages.’’

Lors de la confrontation, elle a soutenu que c’est parce que cette dernière lui avait menti pour s’absenter.
“Elle m’avait dit qu’elle avait perdu sa maman. Après vérification, je me suis rendu compte qu’elle voulait en fait aller à un anniversaire. C’est pourquoi je l’avais renvoyée avant de la reprendre en novembre 2020’’.
Ndèye Khady est, par ailleurs, revenue sur toutes les filles qui ont eu à masser le leader des patriotes dans son salon. D’après elle, au début, c’était une certaine Fatou. Au départ de ce dernier, Adji a commencé à masser le client de luxe.

“Je ne lui ai jamais dit de s’occuper de Sonko. Mais j’ai remarqué qu’à chaque fois qu’il sonnait à la porte, c’est Adji qui se précipitait pour lui ouvrir’’. Outre Fatou et Adji, la propriétaire a déclaré, dans un premier temps, avoir massé Sonko une fois.

Plus tard, elle dira l’avoir fait à deux reprises. “Mais il ne s’est jamais mal comporté, ni avec moi ni avec personne, à ma connaissance’’, s’est-elle empressée d’ajouter.
Le dernier élément de ce puzzle est le sieur Sidy Ahmed Mbaye, présenté comme un fils de Maodo Malick Mbaye.

C’est lui qui aurait transporté, à bord d’une voiture de type 4x4, l’accusatrice, après le départ d’Ousmane Sonko. Comment il a connu la masseuse ? Il explique
: “On s’est connu à Liberté 6, dans une boutique de ma tante, près de chez moi. C’était il y a deux ans.’’ Le jour des faits, a-t-il estimé, Adji l’a appelé après le départ de Sonko, pour lui demander de l’emmener à l’hôpital, parce qu’elle a encore été violée.

“Ce n’est pas la première fois qu’elle me le disait. Je l’ai donc emmenée à l’Hôpital général de Grand- Yoff et on lui a fait des prélèvements. On a rien dit les premières fois, parce qu’on ne voulait pas que les gens pensent que c’est de fausses accusations. Et puis sa vie était menacée’’.

Tous les témoins ont, cependant, affirmé qu’ils n’ont jamais entendu ni bruit ni complaintes dans ledit institut.
Pour ce qui est du message qu’aurait envoyé Ousmane Sonko avant de passer au salon, la plaignante a précisé qu’en fait, c’est sa patronne qui lui a envoyé une capture pour lui dire que l’opposant va passer. Un message qu’elle dit avoir effacé, parce que la mémoire de son téléphone était pleine. Ces informations ont été récusées par la propriétaire, d’après les extraits du PV lu par le journaliste Pape Allé Niang.
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