La récente défaite de l'opposition lors des élections législatives du 17 novembre, a plongé le paysage politique sénégalais dans une dynamique, où l'urgence de la réflexion et de la réévaluation s'impose. Renverser le fardeau de cette défaite, ne doit pas se réduire à la recherche de boucs émissaires ou à la victimisation politique ; il s'agit d'une occasion cruciale d'engagement introspectif et d'une nécessaire reconstruction.
Les réactions au sein de l'opposition sénégalaise, se sont manifestées presque immédiatement, avec certains leaders exprimant leur déception face aux résultats. Parmi eux, un ancien parlementaire a ouvertement affirmé que le peuple s'est trompé dans son choix, déclarant même que les Sénégalais n’ont pas pleinement pris la mesure des enjeux en question. Accusant ainsi la population d'une forme de malédiction, il a accompagné ses propos d'une pluie d’insultes à l’encontre des autorités de la République.
D'un autre côté, un journaliste devenu politicien a également mis en avant que le choix fait par le peuple, pourrait s'avérer regrettable à long terme, prédisant en filigrane des lendemains difficiles pour les Sénégalais. Un tel discours, non constructif, risque d’être perçu comme un affront à la dignité des électeurs. Encore une fois, les citoyens votent souverainement, en tenant compte de leurs réalités et des espoirs qu’ils nourrissent pour l’avenir. Un discours plus avisé impliquerait de prendre du recul et de contempler l’ensemble de la situation, en adoptant une posture d'écoute.
L'opposition doit s'interroger sur ses propres propositions, ses alliances parfois jugées contre-nature, le message qu’elle véhicule et sa communication durant la campagne. Pourquoi les citoyens ont-ils accordé une majorité écrasante à la coalition au pouvoir ? Quelles attentes ont guidé leur vote ? Plutôt que de désigner le peuple comme "trompé" ou mal informé, il serait plus judicieux d'engager un dialogue sincère, afin de comprendre les motivations derrière les choix électoraux.
Il convient également de souligner que blâmer le peuple alimente une culture du bouc émissaire, qui peut être nuisible, creusant des divisions au sein de la société. Dans un moment où l'unité et la cohésion sociale sont nécessaires pour affronter des défis communs, cette culture de la bipolarisation est non avenue !
Le devoir de l'opposition ne se limite donc pas à analyser les résultats d'une élection ; il s'agit de comprendre en profondeur les aspirations, les craintes et les rêves des Sénégalais.
Bref, l’opposition doit être attentive à ne pas tomber dans le piège du blâme. Passer d'un jugement hâtif à une compréhension éclairée est essentiel, pour répondre véritablement aux défis politiques. Dans une démocratie, bien que le droit d'exprimer des opinions et des critiques soit indéniable, il doit être exercé avec prudence, respect et responsabilité, sans passion, ni rancœur coupable.
Accuser le peuple de s'être trompé, peut apparaître comme une manifestation d’irrespect, de déconnexion avec les réalités des citoyens ou juste une farce de mauvais goût. Pour ceux qui en viennent à ce stade, un rappel à l’ordre s’avère nécessaire.
Cheikh Seck
Conseiller en Stratégies – Montréal
cheikhseck313@gmail.
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Les réactions au sein de l'opposition sénégalaise, se sont manifestées presque immédiatement, avec certains leaders exprimant leur déception face aux résultats. Parmi eux, un ancien parlementaire a ouvertement affirmé que le peuple s'est trompé dans son choix, déclarant même que les Sénégalais n’ont pas pleinement pris la mesure des enjeux en question. Accusant ainsi la population d'une forme de malédiction, il a accompagné ses propos d'une pluie d’insultes à l’encontre des autorités de la République.
D'un autre côté, un journaliste devenu politicien a également mis en avant que le choix fait par le peuple, pourrait s'avérer regrettable à long terme, prédisant en filigrane des lendemains difficiles pour les Sénégalais. Un tel discours, non constructif, risque d’être perçu comme un affront à la dignité des électeurs. Encore une fois, les citoyens votent souverainement, en tenant compte de leurs réalités et des espoirs qu’ils nourrissent pour l’avenir. Un discours plus avisé impliquerait de prendre du recul et de contempler l’ensemble de la situation, en adoptant une posture d'écoute.
L'opposition doit s'interroger sur ses propres propositions, ses alliances parfois jugées contre-nature, le message qu’elle véhicule et sa communication durant la campagne. Pourquoi les citoyens ont-ils accordé une majorité écrasante à la coalition au pouvoir ? Quelles attentes ont guidé leur vote ? Plutôt que de désigner le peuple comme "trompé" ou mal informé, il serait plus judicieux d'engager un dialogue sincère, afin de comprendre les motivations derrière les choix électoraux.
Il convient également de souligner que blâmer le peuple alimente une culture du bouc émissaire, qui peut être nuisible, creusant des divisions au sein de la société. Dans un moment où l'unité et la cohésion sociale sont nécessaires pour affronter des défis communs, cette culture de la bipolarisation est non avenue !
Le devoir de l'opposition ne se limite donc pas à analyser les résultats d'une élection ; il s'agit de comprendre en profondeur les aspirations, les craintes et les rêves des Sénégalais.
Bref, l’opposition doit être attentive à ne pas tomber dans le piège du blâme. Passer d'un jugement hâtif à une compréhension éclairée est essentiel, pour répondre véritablement aux défis politiques. Dans une démocratie, bien que le droit d'exprimer des opinions et des critiques soit indéniable, il doit être exercé avec prudence, respect et responsabilité, sans passion, ni rancœur coupable.
Accuser le peuple de s'être trompé, peut apparaître comme une manifestation d’irrespect, de déconnexion avec les réalités des citoyens ou juste une farce de mauvais goût. Pour ceux qui en viennent à ce stade, un rappel à l’ordre s’avère nécessaire.
Cheikh Seck
Conseiller en Stratégies – Montréal
cheikhseck313@gmail.
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