Baaba Maal ne s'en soucie guère. Comme les rois et les voleurs, il se sent chez lui partout. Il a l'habitude de fréquenter les gens de toutes les planètes musicales. Le 28 mai, à Londres, lors du concert organisé pour fêter les 50 ans d'Island Records, la compagnie phonographique fondée par Chris Blackwell, l'homme qui a contribué à faire de Bob Marley une star planétaire, Bono, leader de U2, a chanté en duo avec Baaba Maal One Love, l'un des succès de l'icône du reggae. Le 18 juillet, Baaba Maal participait au Mandela Day 2009, au Madison Square Garden de New York, pour fêter les 91 ans de Mandela aux côtés de Cyndi Lauper, Stevie Wonder, Aretha Franklin, Angélique Kidjo, Dave Stewart et Carla Bruni-Sarkozy. "Je veux d'abord être perçu comme musicien et chanteur et non pas comme musicien africain", insiste l'artiste. Il lui plaît d'absorber et de fréquenter des musiciens et des musiques d'univers éloignés de ceux d'où il vient.
DÉTRUIRE LES BOUSSOLES
Né en 1953 dans une famille de pêcheurs d'ethnie toucouleur à Podor, un village situé au nord du Sénégal, Baaba Maal chante le plus souvent dans la langue des siens, le pulaar. Il fait parfois le choix des mélodies épurées, rappelant l'importance qu'il attache aux traditions musicales de sa région comme dans Missing you (Mi Yeewnii), son album précédent (2001), ou Baayo, son premier enregistrement pour le compte d'une major (Mango-Island Records), vingt ans plus tôt. Television (Because Music-Warner), sa nouvelle production, aux sonorités électro-pop affirmées, affiche en revanche clairement une volonté chez Baaba Maal de détruire les boussoles, d'être en phase avec son temps, de transgresser les goûts et les attentes de son public initial en Occident. Celui-ci trouvera sans doute la voix poignante de Baaba Maal trop en retrait sur cet album.
Homme moderne à l'élégance soignée, partageant depuis quelques années son temps entre Londres ("ville de tous les croisements musicaux") et son village, où il organise un festival Les Blues du Fleuve, dont la quatrième édition devrait avoir lieu en décembre, Baaba Maal cultive l'entre-deux.
Pour Rock en Seine, il a invité son ami de toujours, le griot Mansour Seck, la sentinelle vigilante qui lui permet de ne pas s'égarer et le rappellerait gentiment à l'ordre s'il venait à trop s'éloigner de la source.
Patrick Labesse lemonde.fr / leral.net
DÉTRUIRE LES BOUSSOLES
Né en 1953 dans une famille de pêcheurs d'ethnie toucouleur à Podor, un village situé au nord du Sénégal, Baaba Maal chante le plus souvent dans la langue des siens, le pulaar. Il fait parfois le choix des mélodies épurées, rappelant l'importance qu'il attache aux traditions musicales de sa région comme dans Missing you (Mi Yeewnii), son album précédent (2001), ou Baayo, son premier enregistrement pour le compte d'une major (Mango-Island Records), vingt ans plus tôt. Television (Because Music-Warner), sa nouvelle production, aux sonorités électro-pop affirmées, affiche en revanche clairement une volonté chez Baaba Maal de détruire les boussoles, d'être en phase avec son temps, de transgresser les goûts et les attentes de son public initial en Occident. Celui-ci trouvera sans doute la voix poignante de Baaba Maal trop en retrait sur cet album.
Homme moderne à l'élégance soignée, partageant depuis quelques années son temps entre Londres ("ville de tous les croisements musicaux") et son village, où il organise un festival Les Blues du Fleuve, dont la quatrième édition devrait avoir lieu en décembre, Baaba Maal cultive l'entre-deux.
Pour Rock en Seine, il a invité son ami de toujours, le griot Mansour Seck, la sentinelle vigilante qui lui permet de ne pas s'égarer et le rappellerait gentiment à l'ordre s'il venait à trop s'éloigner de la source.
Patrick Labesse lemonde.fr / leral.net