Quel bilan tirez-vous de la saison ?
Plutôt satisfaisant. La lutte continue de progresser. Il y’a eu beaucoup de révélations. Beaucoup de petits combats ont même ravi la vedette à certains chocs, comme Système-Boy Guet Ndar qui n’a rien à voir avec l’affiche Gris/Modou Lo. Dire que ces lutteurs perçoivent des miettes, comparés aux ténors, c’est un peu injuste.
Cette saison est plutôt marquée par la violence, au point qu’on en arrive à souhaiter une année sabbatique, êtes-vous d’avis ?
Je regrette cette violence. Ceux qui la sèment sont souvent des jeunes de la banlieue, pour la plupart, des chômeurs qui n’arrivent pas à s’épanouir financièrement et qui viennent déverser leur trop plein de colère dans l’arène.
Mais, la responsabilité est partagée...
D’abord, le Cng n’est pas exempt de reproches, il y’a eu beaucoup de problèmes d’arbitrage, avec verdicts contestés qui, par la suite, ont été cassés, quelques jours après. Ça crée beaucoup de frustrations. Les écuries aussi sont responsables car, elles ne sensibilisent pas leurs supporters. La presse n’est pas en reste. Les plateaux de télévision ou les studios sont transformés en rings par les lutteurs qui se donnent en spectacle, comme la bagarre entre Gouye Gui et Ama, lors d’un face-à-face. Mais, par-dessus tout, ce sont les lutteurs qui sont les grands acteurs de cette violence. Parfois, on voit un lutteur jubiler en plein combat, parce qu’il a ensanglanté son adversaire. C’est grave. Mais, je ne crois pas que l’année blanche soit une solution. Au contraire, c’est un autre problème. Il y’a des gens qui ne vivent que de la lutte; si on ferme l’arène, ils seront les grands perdants. Le Cng n’a pas le pouvoir d’arrêter la lutte. La lutte n’appartient pas au Cng. Le Cng n’est pas une fédération. S’ils ne sont pas en mesure de gérer la lutte, ils n’ont qu’à se démettre, au lieu de parler d’année blanche. Si on arrête la lutte, ce ne sont pas les membres du Cng qui en pâtiront car, ils ont d’autres activités professionnelles, contrairement aux autres. Ce serait injuste. Je comprends le président Alioune Sarr, peut-être, il le dit pour ramener les lutteurs à la raison mais, personne n’a le droit d’arrêter la lutte. Même l’Etat n’ose pas le faire.
Pourquoi ?
C’est impensable, ça fera beaucoup de malheureux. C’est exposer le Sénégal à un grand danger car, ces jeunes musclés, bien « bodybuildés », vont occuper la rue et bonjour les dégâts. Si on arrête la lutte, le pays va basculer dans la catastrophe.
Selon vous, pourquoi les lutteurs sont-ils, de plus en plus, indisciplinés ?
Les lutteurs n’ont plus la tête sur les épaules. Ils ne sont pas instruits, ils sont grisés par leurs succès. Ils ne pouvaient s’imaginer, un seul instant, nager dans le bonheur d’une telle réussite sociale, alors qu’il y’a cinq ou six ans, ils galéraient. Certains lutteurs se prennent même pour des demi-dieux. Ils se croient tout permis. Ils ne respectent pas les gens et se suffisent à eux-mêmes. Certains d’entre eux sont devenus subitement stars; du coup, ils sont incapables de gérer ce nouveau statut. Cela se comprend, ils ont de belles maisons, de belles fringues, ils roulent dans des voitures de luxe aussi coûteuses que celles des ministres etc. En une soirée, on peut se retrouver avec des centaines de millions, alors qu’un fonctionnaire peut travailler une dizaine d’années sans avoir autant d’argent.
Les problèmes des lutteurs découlent-ils d’une mauvaise communication.
Les lutteurs doivent revoir leur manière de communiquer. Ils débitent toutes sortes d’énormités. Les gens commencent à les mépriser et c’est à leurs risques et périls.
L’autre événement de cette saison reste incontestablement la chute de Yékini.
C’est un exploit que de battre Yékini, ce n’est pas donné à tout le monde. Yékini a marqué la lutte de son empreinte. Balla Gaye 2 a réussi un véritable exploit, en le terrassant.
Vous y attendiez-vous ?
J’avais le pressentiment que Balla allait, un jour, arriver à ce stade. Je voyais cela venir. Et puis, c’est le sport qui est ainsi fait. A chaque période, il y’a de nouveaux champions. Aujourd’hui, la lutte appartient à cette génération incarnée par Balla Gaye 2.
Avant le combat, vous avez eu un accrochage avec Yékini, au cours d’une conférence de presse, comment avez-vous vécu cet incident ?
Je ne veux plus en parler car, c’est un épisode qui a été très douloureux. Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Cela m’a beaucoup touché, de même que mes proches. Il y’a beaucoup de problèmes et de polémiques dans la lutte. La lutte est complexe, elle est mystérieuse.
J’ai passé l’éponge depuis. Mais, c’est un incident qui m’a appris beaucoup de choses dans ma vie, ça m’a beaucoup servi. J’en suis sorti éveillé. Heureusement, je rends grâce à Dieu d’avoir vécu ça, sinon j’allais devenir aveuglé. Cela m’a permis d’y voir plus clair dans mes relations avec les gens.
En quoi cela t’a-t-il éveillé ?
Cela m’a permis de mieux appréhender la vie, d’avoir du recul par rapport à mes relations avec certains acteurs de la lutte, avec certains confrères. Cela m’a beaucoup appris. Je préfère m’en arrêter là.
Ne penses-tu pas que c’est ta célébrité qui dérange ?
C’est normal, c’est la vie qui est ainsi faite, je reçois beaucoup de coups, des lutteurs, parfois, de la presse, parfois, des confrères. Il n’y a pas solidarité dans le milieu de la presse. J’entends des choses qui me choquent dans les médias (radios et télévisions), de la part de certains confrères très connus. Ça me surprend car, ce sont des gens qui s’affichent clairement, ils ne se cachent pas. Mais, je suis carapacé. Je ne suis pas n’importe qui dans la lutte. J’ai été reporter dans les années 90; à l’époque, il n’y avait que Tapha Ndiaye et Khadim Samb. Aujourd’hui, tous ceux qui sont devenus des reporters de lutte dans les télévisions, ont suivi mes pas. Ils me doivent beaucoup. Certains parmi eux, quand on les recrutait, on leur demandait s’ils étaient en mesure de détrôner Bécaye Mbaye et Bantamba, c’était leurs termes de référence. Certains ont accepté de relever le défi mais, depuis lors, rien n’a changé. On ne peut rien contre la volonté divine.
N’aurais-tu pas peur ?
Je crois en Dieu. Je suis talibé de Cheikh Abdou Khadre Dieylani. Je prends des bains comme eux. Je me protège mystiquement. Ils ne peuvent rien contre moi, ils se fatiguent pour rien. Je n’ai jamais fait du mal à quelqu’un. Je ne voue que du bien aux honnêtes gens.
Vous êtes aussi ami à certains grands lutteurs, cela ne vous pose-t-il pas des problèmes ?
Ils sont tous mes amis. Il m’arrive de faire un commentaire franc sur un lutteur qui se trouve être mon ami. Ses supporters m’appellent pour m’insulter. Je reçois souvent des menaces de mort et, souvent, ce sont des supporters de très grands champions. Des gens m’avaient appelé pour dire qu’ils vont me faire la peau. Depuis lors, je les attends. Peut-être ont-ils oublié. C’est une preuve qu’on est en danger. Surtout la presse. On a affaire à des gens qui ne sont pas instruits. Ils ne connaissent pas ce que c’est le fair play. Je prends l’exemple de Modou Lo, beaucoup de gens pensent que c’est mon lutteur favori. Quand je fais des commentaires sur lui, on dit que je suis pro Modou Lo, or, on ne se côtoie pas. On ne se fréquente pas. Je ne le vois que lorsqu’il a un combat. Les gens m’en veulent car, j’avais dit, à ses débuts, que Modou Lo sera, un jour, champion. Pourtant, j’avais dit la même chose pour Balla Gaye 2, Ama Baldé, Zoss etc.. J’en profite pour faire un clin d’œil à Zoss qui est mon ami, je ne sais pas si ce qu’on reproche à Boy Niang est vrai. Si c’est le cas, il a commis l’erreur de sa vie. Un lutteur ne doit pas être violent. Les pratiquants des arts martiaux sont les gens les plus calmes. Quand on les voit marcher, on ne soupçonne pas qu’ils sont des combattants dangereux. Mais, il suffit de regarder un lutteur marcher, on n’a même pas besoin de se poser des questions.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
C’est l’incident que j’ai eu avec Yekini. Je ne l’oublierai pas de sitôt. Cela m’a beaucoup marqué. Mais, j’ai pardonné, j’ai passé l’éponge.
Ton fils, Mamadou Mbaye, est en train de suivre tes traces. Parlez-nous de lui ?
Il travaille à Sentv. Je ne lui donne pas de conseils, je veux qu’il ait son style à lui. S’il me copie, ça n’aura pas de sens. Une fois, il m’a demandé des conseils, quand je l’ai suivi à la télé, j’ai vu qu’il n’a pas appliqué mes consignes, il a fait à sa guise. A ma grande surprise, ça a été une grande réussite, après, je lui ai dit de ne plus me demander de conseils. Je le confie à tous les sénégalais. Il est très jeune, il s’est marié tout récemment.
Vous n’avez pas peur de l’exposer dans un milieu aussi vicieux que la lutte ?
C’est un infographiste, je lui ai demandé de suivre une autre voie. Il a refusé. J’ai plus d’expérience que lui. Je me protège mystiquement, lui, ce n’est pas sa tasse de thé. Je lui donne parfois des trucs mais, il ne s’en sert pas. Mais, comme il a décidé de suivre mes traces, je ne peux que l’encourager. Et puis, on a vu Waly Seck, Balla Gaye 2, Baye Demba, ils ont tous suivi les traces de leurs vieux. Pourquoi pas lui ? Mais, encore une fois, je le confie à tous les sénégalais, je le confie aux dinosaures, mais aussi, aux caïmans et aux crocodiles. Laissez mon enfant tranquille.
Réalisé par Amadou Lamine Mbaye
REWMI QUOTIDIEN
Plutôt satisfaisant. La lutte continue de progresser. Il y’a eu beaucoup de révélations. Beaucoup de petits combats ont même ravi la vedette à certains chocs, comme Système-Boy Guet Ndar qui n’a rien à voir avec l’affiche Gris/Modou Lo. Dire que ces lutteurs perçoivent des miettes, comparés aux ténors, c’est un peu injuste.
Cette saison est plutôt marquée par la violence, au point qu’on en arrive à souhaiter une année sabbatique, êtes-vous d’avis ?
Je regrette cette violence. Ceux qui la sèment sont souvent des jeunes de la banlieue, pour la plupart, des chômeurs qui n’arrivent pas à s’épanouir financièrement et qui viennent déverser leur trop plein de colère dans l’arène.
Mais, la responsabilité est partagée...
D’abord, le Cng n’est pas exempt de reproches, il y’a eu beaucoup de problèmes d’arbitrage, avec verdicts contestés qui, par la suite, ont été cassés, quelques jours après. Ça crée beaucoup de frustrations. Les écuries aussi sont responsables car, elles ne sensibilisent pas leurs supporters. La presse n’est pas en reste. Les plateaux de télévision ou les studios sont transformés en rings par les lutteurs qui se donnent en spectacle, comme la bagarre entre Gouye Gui et Ama, lors d’un face-à-face. Mais, par-dessus tout, ce sont les lutteurs qui sont les grands acteurs de cette violence. Parfois, on voit un lutteur jubiler en plein combat, parce qu’il a ensanglanté son adversaire. C’est grave. Mais, je ne crois pas que l’année blanche soit une solution. Au contraire, c’est un autre problème. Il y’a des gens qui ne vivent que de la lutte; si on ferme l’arène, ils seront les grands perdants. Le Cng n’a pas le pouvoir d’arrêter la lutte. La lutte n’appartient pas au Cng. Le Cng n’est pas une fédération. S’ils ne sont pas en mesure de gérer la lutte, ils n’ont qu’à se démettre, au lieu de parler d’année blanche. Si on arrête la lutte, ce ne sont pas les membres du Cng qui en pâtiront car, ils ont d’autres activités professionnelles, contrairement aux autres. Ce serait injuste. Je comprends le président Alioune Sarr, peut-être, il le dit pour ramener les lutteurs à la raison mais, personne n’a le droit d’arrêter la lutte. Même l’Etat n’ose pas le faire.
Pourquoi ?
C’est impensable, ça fera beaucoup de malheureux. C’est exposer le Sénégal à un grand danger car, ces jeunes musclés, bien « bodybuildés », vont occuper la rue et bonjour les dégâts. Si on arrête la lutte, le pays va basculer dans la catastrophe.
Selon vous, pourquoi les lutteurs sont-ils, de plus en plus, indisciplinés ?
Les lutteurs n’ont plus la tête sur les épaules. Ils ne sont pas instruits, ils sont grisés par leurs succès. Ils ne pouvaient s’imaginer, un seul instant, nager dans le bonheur d’une telle réussite sociale, alors qu’il y’a cinq ou six ans, ils galéraient. Certains lutteurs se prennent même pour des demi-dieux. Ils se croient tout permis. Ils ne respectent pas les gens et se suffisent à eux-mêmes. Certains d’entre eux sont devenus subitement stars; du coup, ils sont incapables de gérer ce nouveau statut. Cela se comprend, ils ont de belles maisons, de belles fringues, ils roulent dans des voitures de luxe aussi coûteuses que celles des ministres etc. En une soirée, on peut se retrouver avec des centaines de millions, alors qu’un fonctionnaire peut travailler une dizaine d’années sans avoir autant d’argent.
Les problèmes des lutteurs découlent-ils d’une mauvaise communication.
Les lutteurs doivent revoir leur manière de communiquer. Ils débitent toutes sortes d’énormités. Les gens commencent à les mépriser et c’est à leurs risques et périls.
L’autre événement de cette saison reste incontestablement la chute de Yékini.
C’est un exploit que de battre Yékini, ce n’est pas donné à tout le monde. Yékini a marqué la lutte de son empreinte. Balla Gaye 2 a réussi un véritable exploit, en le terrassant.
Vous y attendiez-vous ?
J’avais le pressentiment que Balla allait, un jour, arriver à ce stade. Je voyais cela venir. Et puis, c’est le sport qui est ainsi fait. A chaque période, il y’a de nouveaux champions. Aujourd’hui, la lutte appartient à cette génération incarnée par Balla Gaye 2.
Avant le combat, vous avez eu un accrochage avec Yékini, au cours d’une conférence de presse, comment avez-vous vécu cet incident ?
Je ne veux plus en parler car, c’est un épisode qui a été très douloureux. Je ne veux pas remuer le couteau dans la plaie. Cela m’a beaucoup touché, de même que mes proches. Il y’a beaucoup de problèmes et de polémiques dans la lutte. La lutte est complexe, elle est mystérieuse.
J’ai passé l’éponge depuis. Mais, c’est un incident qui m’a appris beaucoup de choses dans ma vie, ça m’a beaucoup servi. J’en suis sorti éveillé. Heureusement, je rends grâce à Dieu d’avoir vécu ça, sinon j’allais devenir aveuglé. Cela m’a permis d’y voir plus clair dans mes relations avec les gens.
En quoi cela t’a-t-il éveillé ?
Cela m’a permis de mieux appréhender la vie, d’avoir du recul par rapport à mes relations avec certains acteurs de la lutte, avec certains confrères. Cela m’a beaucoup appris. Je préfère m’en arrêter là.
Ne penses-tu pas que c’est ta célébrité qui dérange ?
C’est normal, c’est la vie qui est ainsi faite, je reçois beaucoup de coups, des lutteurs, parfois, de la presse, parfois, des confrères. Il n’y a pas solidarité dans le milieu de la presse. J’entends des choses qui me choquent dans les médias (radios et télévisions), de la part de certains confrères très connus. Ça me surprend car, ce sont des gens qui s’affichent clairement, ils ne se cachent pas. Mais, je suis carapacé. Je ne suis pas n’importe qui dans la lutte. J’ai été reporter dans les années 90; à l’époque, il n’y avait que Tapha Ndiaye et Khadim Samb. Aujourd’hui, tous ceux qui sont devenus des reporters de lutte dans les télévisions, ont suivi mes pas. Ils me doivent beaucoup. Certains parmi eux, quand on les recrutait, on leur demandait s’ils étaient en mesure de détrôner Bécaye Mbaye et Bantamba, c’était leurs termes de référence. Certains ont accepté de relever le défi mais, depuis lors, rien n’a changé. On ne peut rien contre la volonté divine.
N’aurais-tu pas peur ?
Je crois en Dieu. Je suis talibé de Cheikh Abdou Khadre Dieylani. Je prends des bains comme eux. Je me protège mystiquement. Ils ne peuvent rien contre moi, ils se fatiguent pour rien. Je n’ai jamais fait du mal à quelqu’un. Je ne voue que du bien aux honnêtes gens.
Vous êtes aussi ami à certains grands lutteurs, cela ne vous pose-t-il pas des problèmes ?
Ils sont tous mes amis. Il m’arrive de faire un commentaire franc sur un lutteur qui se trouve être mon ami. Ses supporters m’appellent pour m’insulter. Je reçois souvent des menaces de mort et, souvent, ce sont des supporters de très grands champions. Des gens m’avaient appelé pour dire qu’ils vont me faire la peau. Depuis lors, je les attends. Peut-être ont-ils oublié. C’est une preuve qu’on est en danger. Surtout la presse. On a affaire à des gens qui ne sont pas instruits. Ils ne connaissent pas ce que c’est le fair play. Je prends l’exemple de Modou Lo, beaucoup de gens pensent que c’est mon lutteur favori. Quand je fais des commentaires sur lui, on dit que je suis pro Modou Lo, or, on ne se côtoie pas. On ne se fréquente pas. Je ne le vois que lorsqu’il a un combat. Les gens m’en veulent car, j’avais dit, à ses débuts, que Modou Lo sera, un jour, champion. Pourtant, j’avais dit la même chose pour Balla Gaye 2, Ama Baldé, Zoss etc.. J’en profite pour faire un clin d’œil à Zoss qui est mon ami, je ne sais pas si ce qu’on reproche à Boy Niang est vrai. Si c’est le cas, il a commis l’erreur de sa vie. Un lutteur ne doit pas être violent. Les pratiquants des arts martiaux sont les gens les plus calmes. Quand on les voit marcher, on ne soupçonne pas qu’ils sont des combattants dangereux. Mais, il suffit de regarder un lutteur marcher, on n’a même pas besoin de se poser des questions.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?
C’est l’incident que j’ai eu avec Yekini. Je ne l’oublierai pas de sitôt. Cela m’a beaucoup marqué. Mais, j’ai pardonné, j’ai passé l’éponge.
Ton fils, Mamadou Mbaye, est en train de suivre tes traces. Parlez-nous de lui ?
Il travaille à Sentv. Je ne lui donne pas de conseils, je veux qu’il ait son style à lui. S’il me copie, ça n’aura pas de sens. Une fois, il m’a demandé des conseils, quand je l’ai suivi à la télé, j’ai vu qu’il n’a pas appliqué mes consignes, il a fait à sa guise. A ma grande surprise, ça a été une grande réussite, après, je lui ai dit de ne plus me demander de conseils. Je le confie à tous les sénégalais. Il est très jeune, il s’est marié tout récemment.
Vous n’avez pas peur de l’exposer dans un milieu aussi vicieux que la lutte ?
C’est un infographiste, je lui ai demandé de suivre une autre voie. Il a refusé. J’ai plus d’expérience que lui. Je me protège mystiquement, lui, ce n’est pas sa tasse de thé. Je lui donne parfois des trucs mais, il ne s’en sert pas. Mais, comme il a décidé de suivre mes traces, je ne peux que l’encourager. Et puis, on a vu Waly Seck, Balla Gaye 2, Baye Demba, ils ont tous suivi les traces de leurs vieux. Pourquoi pas lui ? Mais, encore une fois, je le confie à tous les sénégalais, je le confie aux dinosaures, mais aussi, aux caïmans et aux crocodiles. Laissez mon enfant tranquille.
Réalisé par Amadou Lamine Mbaye
REWMI QUOTIDIEN