Dites Nda. pour mieux repé rer le domicile où vit Malal Talla, alias Fou Malade. Dans cette cité Barry et Ly de Guédiawaye, les gens ont beaucoup de sympathie pour celui qui s'est autoproclamé «représentant des malades mentaux». Sa petite taille ne l'empêche pas de s'imposer là où il est. Il fait ce qu'il a à faire et ne passe jamais inaperçu. C'est ce qui vaut à sa maison - qui lui sert de bureau - sa célébrité. Il faut dépasser la belle oeuvre architecturale du Khalife général des Tidjanes, tourner à gauche puis longer la ruelle à une cin quantaine de mètres. Une impasse plus ou moins grande à droite mène directement au domicile de Malal. À l'angle, le siège de You Koung Koung, nom du label et du studio de Fou Malade.
Devant la porte, se tient sur un scooter un jeune homme de petite taille. Le visage bouffi, curieux de savoir la raison de notre présence, il nous informe que Nda, comme ses proches l'appellent affectueusement, n'est pas là, «mais, entrez quand même».
Aux salutations, un homme de taille moyenne répond. Il sort d'une pièce où l'on aperçoit du matériel de musique. C'est le studio You Koung Koung de Fou Malade. Et, notre interlocuteur n'est autre qu'Ala, le Dj du Bat'Haillons Blindé, le groupe de Fou Malade. Identifiable par ses dreadlocks, Ala nous invite à nous asseoir dans la pièce à côté. «Si c'est Malal qui vous a demandé de l'attendre, c'est qu'il arrive bientôt. Prenez place», convie-t-il avec courtoisie.
Dans ce qui nous sert de salle d'attente, on compte juste un fauteuil mal-en-point, un mate las épais et couvert de draps en batik bleu de nuit et bleu clair. Le décor se remarque par son origi nalité. Une kora, un piano, un balafon et trois thioung sont ali gnés au même endroit. À deux extrémités différentes, deux grandes chaînes à musique font face. Un téléviseur grand format chapeaute le décor et ça fait ghetto. Comprenez par là relaxe.
Après quelques minutes pas sées à apprécier l'univers de Malal, il fait son entrée. Tête toujours baissée, il dégage une timi dité qu'on ne lui connaît pas. Mais, c'est qu'il découvre de nouveaux visages. Après s'être excusé, Fou Malade explore les différentes pièces de la maison, salue tout le monde et nous revient. Son accoutrement est tout à fait commun. À première vue, il attire plus par sa petite taille que par autre chose. Dans son tee-shirt aux couleurs verte, jaune, rouge sur fond noir, assorti d'un pantalon kaki, Malal n'hésite pas à s'asseoir. Il prend place, de manière spontanée, à même le sol. Jambes croisées, il précise avoir l'habitude de se tenir ainsi. La correction, explique-t-il, est un point d'hon neur chez lui.
Quand le coquin Malal parle de sa Marème
La maison semble bien entretenue. Tout est propre. Cependant, on ne voit pas de présence féminine entre ces murs. Il n’ y a que, des hommes, parce que c'est un lieu de travail. «Je passe une bonne partie de mon temps ici, mais c'est à la Sicap que j'habite, chez ma femme.» Celle qu'il a rencontrée en 2005, alors qu'il sortait d'un taxi avec Ala, qui l'a séduit à pre mière vue par son feeling dans sa démarche roots et son accoutre ment, Malal l'épargne de tout ce qu'il y a comme préoccupation professionnelle dans cette maison. L'inviter à parler de son épouse, c'est ouvrir un débat passionnant. Rien qu'à l'évocation du prénom Marième, il poursuit par un «Cissé Ngary». Le bonheur se lit dans les yeux de cet époux énamouré. Les mots pour décrire sa dame vien nent aisément. Mme Talla adore son mari et parvient à le, faire rire. «Mon épouse est basketteuse, meneuse et n'est pas beaucoup plus élancée que moi. Elle a 23 ans. Nous nous sommes mariés en 2008 et c'est une femme très djongué, qui sait se transformer.»
Fou Malade n'est pas fou. Il se dit coquin et aime apprécier la sensualité et la beauté de la
femme. Surtout africaine. «Dama tiaga (j'aime les femmes), ndlr», avoue celui qui adore les petits pagnes, perlés et encens sans sciller. Mala1 serait- il un dragueur ? Il rassure que toutes les personnes` qui vien nent dans ce studio y passent pour travailler ou se détendre, «filles, comme garçons qui pas sent ici sont de simples amis».
Fou Malade n'a pas peur de la faim. Contrairement à ceux avec qui il travaille dans cette maison, il est le seul à jeûner et il s'en sort bien. Malal est un fou imprégné de la situation de son pays. L'y inviter à en débattre le pas sionne. Le rappeur se lève; s'as seoil sur le bras du fauteuil, rajuste son pantalon tombant pour défaut de ceinture et nous déroule la perception qu'il a du Sénégal.
Si vous vous rendez au stu dio You Koung Koung à l'heure de la rupture du jeûne, ne vous attendez pas à être servi par une femme. Car dans cette maison, ce sont les hommes eux-mêmes qui préparent le ndogou. «Les gars sont dans la cuisine et font le nécessaire. Pour la dégustation du riz, c'est ma maison familiale qui n'est pas loin d'ici qui nous apporte à manger.»
Emporté par le dialogue, il se déchausse et va faire ses courses dans la rue, pieds nus, le
pantalon toujours tombant sans cein ture pour le retenir. Cherche-t-il à incarner son nom Fou Malade ? «J'ai toujours été comme ça, je ne me complique pas la vie et ça c'est bien avant ce surnom. Ensuite, mon nom d'ar tiste c'est Nda, comme le canari, à cause de ma petite taille et de mes idées. C'est le public qui ma attri bué le nom Fou Malade et je l'ai assumé.»
«Ce n'est pas dans le style de Youssou Ndour de faire dans la musique de dénonciation»
Malal Talla est un pur produit du ghetto. Rien qu'en l'entendant discuter, ce banlieusard qui a grandi avec la chanson des grenouilles et qui prenait du plaisi à pêcher de petits poissons dans les eaux stagnantes parle de ce sujet avec passion. Ces eaux qui sont là depuis 1982, depuis les socialistes puis aujourd'hui toujours là avec les libéraux, Malal regrette que certains veuillent en faire un fonds de commerce.
Évoquant Youssou Ndour Malal se félicite du projet du roi du mbalax de composer une chanson pour dénoncer les problèmes du pays, dont le désarroi des sinistrés des inondations de la banlieue et les délestages. Cependant, il précise qui Youssou Ndour ne sait pas faire de la musique de dénonciation des problèmes sociaux. «C'es vrai qu'il avait chanté «Bou lèn couper» et peut-être qu'il en es nostalgique. Mais, il ne maîtrise pas les problèmes de la banlieue. Il faut vivre en banlieue pour comprendre sa misère», affirme Malal. Comme solution, le rappeur pense que les gens sont «fatigués, les banlieusards vivent dans la misère totale et devien nent aigris.»
«je n'ai pas honte d'être apprécié des dealers»
Bien qu'il n'ait pas de passé carcéral, Fou malade est attaché à ce milieu. La preuve, chaque année, depuis 2005, il organise un concert à la prison de Rebeuss. Il s'en justifie en révélant que «j'ai beaucoup d'intimes qui séjournent en Prison et à qui je rends hommage à travers mes chansons. Comme je m'y rends souvent, j'ai une idée de ce que vivent ces prisonniers. Il n’y a pas de honte à être aimé par des mar ginaux. Il n'y a pas plus muet que ces derniers.»
Le rappeur estime les «fautes» quelles qu'elles soient commises par ces détenus ne sont en rien comparables à celles que commettent les puis sants. «Quand on condamne ces pauvres gens pour de petits vols, d'autres à côté volent des millions ou des milliards. Je ne légitime pas certains actes, mais il faut une justice pour tous. Tout le monde doit être considéré au même pied d'égalité en matière juridique», martèle la coque luche des détenus.
Malal Talla ne compte pas sur son art pour vivre. Sa musique, chemin qu'il a choisi en abandonnant ses études supérieures, ne lui donne pas une vie en rose. Toujours assis par terre, ce titu laire d'une licence en anglais dit travailler avec des agences de publicité surtout dans le domaine de la conception de slogans. En réalité, Malal vit des recettes générées par son studio You Koung Koung. Ce nom parti culier qu'il a choisi est à la fois un son, mais aussi c'est le nom d'un village de la région de Kédougou aux habitants très proches des Bassaris, à qui le rappeur s'intéresse.
Pain thon et café touba à la table du ndogou du «fou»
L'heure de la coupure est annoncée par le sachet de dattes de Malal. «C'est l'heure, allez-y». Lui et Ala font quelques va-et- vient, et circule un plateau avec cinq tassés, un gobelet en plastique, une bouteille d'eau fraîche, deux petites cuillères, du sucre, cinq sachets de café et un peu de lait dans une boîte. Dans un grand bol en aluminium, une grande quantité d'eau chaude.
«Il y a du pain beurre et du pain thon, servez-vous. Comme vous le désirez. Il y a aussi du café touba.» Et Fou Malade, choisit le café. La discussion ralentit un peu. Les uns sont concentrés sur leur verre, les autres sur le thon trop pimenté. Des yeux qui lar moient par-ci, des narines qui coulent par-là. Nda trouve la parade en proposant deux carafes de jus de gingembre et de ditax. «C'est très bon, je l'ai acheté au coin de la rue. Mais, prenez du pain beurre ou buvez de ce carton de jus de fruits.»
Les discussions vont bon train. La causerie s'anime de mieux en mieux. Dans la tête de Malal Talla, il y a de la suite dans les idées. Des convictions aussi. Fou Malade ne se laisse pas entraîner n'importe où, n'im porte comment, par qui que ce soit. Il croit en lui-même et à ses principes.
Aux filles racoleuses il conseille de ne pas tenter de coup avec le chéri de Marième. Avec humour, il raconte la scène qu'il a faite à une de ses anciennes copines qui voulait casser du sucre sur son dos. «Elle voulait me faire du mbaraan. Je lui ai offert un portable, elle a refusé de me parler. Je me suis rendu à son bureau pour arra cher mon téléphone. Elle n'en revenait pas. Je ne veux pas qu'on me prenne pour un fou.» Malal Talla est loin d'être fou.
réalisé par Aïssatou THIOYE et Ndèye Awa LO
Source Walf Grand Place
Devant la porte, se tient sur un scooter un jeune homme de petite taille. Le visage bouffi, curieux de savoir la raison de notre présence, il nous informe que Nda, comme ses proches l'appellent affectueusement, n'est pas là, «mais, entrez quand même».
Aux salutations, un homme de taille moyenne répond. Il sort d'une pièce où l'on aperçoit du matériel de musique. C'est le studio You Koung Koung de Fou Malade. Et, notre interlocuteur n'est autre qu'Ala, le Dj du Bat'Haillons Blindé, le groupe de Fou Malade. Identifiable par ses dreadlocks, Ala nous invite à nous asseoir dans la pièce à côté. «Si c'est Malal qui vous a demandé de l'attendre, c'est qu'il arrive bientôt. Prenez place», convie-t-il avec courtoisie.
Dans ce qui nous sert de salle d'attente, on compte juste un fauteuil mal-en-point, un mate las épais et couvert de draps en batik bleu de nuit et bleu clair. Le décor se remarque par son origi nalité. Une kora, un piano, un balafon et trois thioung sont ali gnés au même endroit. À deux extrémités différentes, deux grandes chaînes à musique font face. Un téléviseur grand format chapeaute le décor et ça fait ghetto. Comprenez par là relaxe.
Après quelques minutes pas sées à apprécier l'univers de Malal, il fait son entrée. Tête toujours baissée, il dégage une timi dité qu'on ne lui connaît pas. Mais, c'est qu'il découvre de nouveaux visages. Après s'être excusé, Fou Malade explore les différentes pièces de la maison, salue tout le monde et nous revient. Son accoutrement est tout à fait commun. À première vue, il attire plus par sa petite taille que par autre chose. Dans son tee-shirt aux couleurs verte, jaune, rouge sur fond noir, assorti d'un pantalon kaki, Malal n'hésite pas à s'asseoir. Il prend place, de manière spontanée, à même le sol. Jambes croisées, il précise avoir l'habitude de se tenir ainsi. La correction, explique-t-il, est un point d'hon neur chez lui.
Quand le coquin Malal parle de sa Marème
La maison semble bien entretenue. Tout est propre. Cependant, on ne voit pas de présence féminine entre ces murs. Il n’ y a que, des hommes, parce que c'est un lieu de travail. «Je passe une bonne partie de mon temps ici, mais c'est à la Sicap que j'habite, chez ma femme.» Celle qu'il a rencontrée en 2005, alors qu'il sortait d'un taxi avec Ala, qui l'a séduit à pre mière vue par son feeling dans sa démarche roots et son accoutre ment, Malal l'épargne de tout ce qu'il y a comme préoccupation professionnelle dans cette maison. L'inviter à parler de son épouse, c'est ouvrir un débat passionnant. Rien qu'à l'évocation du prénom Marième, il poursuit par un «Cissé Ngary». Le bonheur se lit dans les yeux de cet époux énamouré. Les mots pour décrire sa dame vien nent aisément. Mme Talla adore son mari et parvient à le, faire rire. «Mon épouse est basketteuse, meneuse et n'est pas beaucoup plus élancée que moi. Elle a 23 ans. Nous nous sommes mariés en 2008 et c'est une femme très djongué, qui sait se transformer.»
Fou Malade n'est pas fou. Il se dit coquin et aime apprécier la sensualité et la beauté de la
femme. Surtout africaine. «Dama tiaga (j'aime les femmes), ndlr», avoue celui qui adore les petits pagnes, perlés et encens sans sciller. Mala1 serait- il un dragueur ? Il rassure que toutes les personnes` qui vien nent dans ce studio y passent pour travailler ou se détendre, «filles, comme garçons qui pas sent ici sont de simples amis».
Fou Malade n'a pas peur de la faim. Contrairement à ceux avec qui il travaille dans cette maison, il est le seul à jeûner et il s'en sort bien. Malal est un fou imprégné de la situation de son pays. L'y inviter à en débattre le pas sionne. Le rappeur se lève; s'as seoil sur le bras du fauteuil, rajuste son pantalon tombant pour défaut de ceinture et nous déroule la perception qu'il a du Sénégal.
Si vous vous rendez au stu dio You Koung Koung à l'heure de la rupture du jeûne, ne vous attendez pas à être servi par une femme. Car dans cette maison, ce sont les hommes eux-mêmes qui préparent le ndogou. «Les gars sont dans la cuisine et font le nécessaire. Pour la dégustation du riz, c'est ma maison familiale qui n'est pas loin d'ici qui nous apporte à manger.»
Emporté par le dialogue, il se déchausse et va faire ses courses dans la rue, pieds nus, le
pantalon toujours tombant sans cein ture pour le retenir. Cherche-t-il à incarner son nom Fou Malade ? «J'ai toujours été comme ça, je ne me complique pas la vie et ça c'est bien avant ce surnom. Ensuite, mon nom d'ar tiste c'est Nda, comme le canari, à cause de ma petite taille et de mes idées. C'est le public qui ma attri bué le nom Fou Malade et je l'ai assumé.»
«Ce n'est pas dans le style de Youssou Ndour de faire dans la musique de dénonciation»
Malal Talla est un pur produit du ghetto. Rien qu'en l'entendant discuter, ce banlieusard qui a grandi avec la chanson des grenouilles et qui prenait du plaisi à pêcher de petits poissons dans les eaux stagnantes parle de ce sujet avec passion. Ces eaux qui sont là depuis 1982, depuis les socialistes puis aujourd'hui toujours là avec les libéraux, Malal regrette que certains veuillent en faire un fonds de commerce.
Évoquant Youssou Ndour Malal se félicite du projet du roi du mbalax de composer une chanson pour dénoncer les problèmes du pays, dont le désarroi des sinistrés des inondations de la banlieue et les délestages. Cependant, il précise qui Youssou Ndour ne sait pas faire de la musique de dénonciation des problèmes sociaux. «C'es vrai qu'il avait chanté «Bou lèn couper» et peut-être qu'il en es nostalgique. Mais, il ne maîtrise pas les problèmes de la banlieue. Il faut vivre en banlieue pour comprendre sa misère», affirme Malal. Comme solution, le rappeur pense que les gens sont «fatigués, les banlieusards vivent dans la misère totale et devien nent aigris.»
«je n'ai pas honte d'être apprécié des dealers»
Bien qu'il n'ait pas de passé carcéral, Fou malade est attaché à ce milieu. La preuve, chaque année, depuis 2005, il organise un concert à la prison de Rebeuss. Il s'en justifie en révélant que «j'ai beaucoup d'intimes qui séjournent en Prison et à qui je rends hommage à travers mes chansons. Comme je m'y rends souvent, j'ai une idée de ce que vivent ces prisonniers. Il n’y a pas de honte à être aimé par des mar ginaux. Il n'y a pas plus muet que ces derniers.»
Le rappeur estime les «fautes» quelles qu'elles soient commises par ces détenus ne sont en rien comparables à celles que commettent les puis sants. «Quand on condamne ces pauvres gens pour de petits vols, d'autres à côté volent des millions ou des milliards. Je ne légitime pas certains actes, mais il faut une justice pour tous. Tout le monde doit être considéré au même pied d'égalité en matière juridique», martèle la coque luche des détenus.
Malal Talla ne compte pas sur son art pour vivre. Sa musique, chemin qu'il a choisi en abandonnant ses études supérieures, ne lui donne pas une vie en rose. Toujours assis par terre, ce titu laire d'une licence en anglais dit travailler avec des agences de publicité surtout dans le domaine de la conception de slogans. En réalité, Malal vit des recettes générées par son studio You Koung Koung. Ce nom parti culier qu'il a choisi est à la fois un son, mais aussi c'est le nom d'un village de la région de Kédougou aux habitants très proches des Bassaris, à qui le rappeur s'intéresse.
Pain thon et café touba à la table du ndogou du «fou»
L'heure de la coupure est annoncée par le sachet de dattes de Malal. «C'est l'heure, allez-y». Lui et Ala font quelques va-et- vient, et circule un plateau avec cinq tassés, un gobelet en plastique, une bouteille d'eau fraîche, deux petites cuillères, du sucre, cinq sachets de café et un peu de lait dans une boîte. Dans un grand bol en aluminium, une grande quantité d'eau chaude.
«Il y a du pain beurre et du pain thon, servez-vous. Comme vous le désirez. Il y a aussi du café touba.» Et Fou Malade, choisit le café. La discussion ralentit un peu. Les uns sont concentrés sur leur verre, les autres sur le thon trop pimenté. Des yeux qui lar moient par-ci, des narines qui coulent par-là. Nda trouve la parade en proposant deux carafes de jus de gingembre et de ditax. «C'est très bon, je l'ai acheté au coin de la rue. Mais, prenez du pain beurre ou buvez de ce carton de jus de fruits.»
Les discussions vont bon train. La causerie s'anime de mieux en mieux. Dans la tête de Malal Talla, il y a de la suite dans les idées. Des convictions aussi. Fou Malade ne se laisse pas entraîner n'importe où, n'im porte comment, par qui que ce soit. Il croit en lui-même et à ses principes.
Aux filles racoleuses il conseille de ne pas tenter de coup avec le chéri de Marième. Avec humour, il raconte la scène qu'il a faite à une de ses anciennes copines qui voulait casser du sucre sur son dos. «Elle voulait me faire du mbaraan. Je lui ai offert un portable, elle a refusé de me parler. Je me suis rendu à son bureau pour arra cher mon téléphone. Elle n'en revenait pas. Je ne veux pas qu'on me prenne pour un fou.» Malal Talla est loin d'être fou.
réalisé par Aïssatou THIOYE et Ndèye Awa LO
Source Walf Grand Place