Une décision plus que salutaire pour une structure d'exception qui s'est le plus souvent illustrée par des sanctions pécuniaires qui n'ont jamais pu empêcher le sang de gicler dans une arène sénégalaise qui commençait à ressembler à bien des égards au Colisée de la Rome antique.
A bien des égards, les autorités politiques comme sportives ont laissé pourrir la situation. Sans aucune mesure coercitive, les lutteurs sénégalais se sont crus tout permis. Choyée par la République (Abdoulaye Wade, alors Chef de l'Etat et dans un élan politicien, n'avait rien trouvé de mieux à faire que de convoquer au Palais de la République, Balla Gaye et Modou Lô, pour les réconcilier). Les deux lutteurs, on s'en souvient encore, en étaient ressortis les poches pleines de liasses et dans des voitures rutilantes, aux frais du prince. De quoi donner des idées.
L'actuel ministre des Sports, dans sa recherche effrénée de base politique et de sa consolidation, a pour sa part décidé de distribuer à tour de bras des tickets d'entrée au stade, à chaque combat de lutte, pendant que certaines fédérations crèvent la dalle.
Pour ne rien arranger, avec l'aide de la presse et le laxisme organisationnel de certains promoteurs, les autorités ont contribué à la starisation de ces mastodontes. Avec les résultats que l'on sait.
On en arrive à cette situation aberrante et grosse de risques qui voit des journalistes sportifs craindre de plus en plus pour leur vie lors des conférences de presse. Et pour cause… Le face à face entre Yékini et Balla Gaye 2 dans un hôtel de la place, à la veille de leur combat du 22 avril dernier, en a été une parfaite illustration. Un drame a été évité de justesse, ce soir-là. Une bataille rangée entre les deux camps s'était déclenchée devant des reporters et autres spectateurs impuissants, qui ont couru le risque d'être estropiés à jamais devant la rage des protagonistes.
Devant ces signes avant-coureurs, le Cng et les autorités avaient préféré fermer les yeux. «Nous ne nous sentons pas concernés par ce qui se passe dans les conférences de presse», s'étaient contentés de déclarer certains membres du Comité de lutte.
L'incurie du Cng avait fini d'atteindre son paroxysme lorsque le face-à-face Modou Lô et Gris Bordeaux, aux Allées Centenaire, s'était soldé par une perte de vie humaine. Rien à dire, ils ont laissé faire une boucherie qui a imprimé ses lettres de sang à un « sport » national qui en a perdu son charme et sa beauté.
Sanctionner c'est bien, mais encore faudrait-il éradiquer le mal à la racine. Aussi, tout le monde s'accorde-t-il à dire que ce sont les accompagnateurs qui mettent souvent le feu aux poudres. Le mal est plus profond !
En définitive, ce sont tous ceux-là qui gravitent autour de la lutte qui doivent se remettre en question en procédant à une véritable introspection : promoteurs, lutteurs, sponsors, accompagnateurs, Comité de gestion, sans oublier les amateurs qui se délectent de toute cette violence. Tous sont coupables. Boy Niang est un épiphénomène.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire et c'est d'un grand coup de pied dans la fourmilière que la lutte sénégalaise a besoin.
Source:sudonline.sn
A bien des égards, les autorités politiques comme sportives ont laissé pourrir la situation. Sans aucune mesure coercitive, les lutteurs sénégalais se sont crus tout permis. Choyée par la République (Abdoulaye Wade, alors Chef de l'Etat et dans un élan politicien, n'avait rien trouvé de mieux à faire que de convoquer au Palais de la République, Balla Gaye et Modou Lô, pour les réconcilier). Les deux lutteurs, on s'en souvient encore, en étaient ressortis les poches pleines de liasses et dans des voitures rutilantes, aux frais du prince. De quoi donner des idées.
L'actuel ministre des Sports, dans sa recherche effrénée de base politique et de sa consolidation, a pour sa part décidé de distribuer à tour de bras des tickets d'entrée au stade, à chaque combat de lutte, pendant que certaines fédérations crèvent la dalle.
Pour ne rien arranger, avec l'aide de la presse et le laxisme organisationnel de certains promoteurs, les autorités ont contribué à la starisation de ces mastodontes. Avec les résultats que l'on sait.
On en arrive à cette situation aberrante et grosse de risques qui voit des journalistes sportifs craindre de plus en plus pour leur vie lors des conférences de presse. Et pour cause… Le face à face entre Yékini et Balla Gaye 2 dans un hôtel de la place, à la veille de leur combat du 22 avril dernier, en a été une parfaite illustration. Un drame a été évité de justesse, ce soir-là. Une bataille rangée entre les deux camps s'était déclenchée devant des reporters et autres spectateurs impuissants, qui ont couru le risque d'être estropiés à jamais devant la rage des protagonistes.
Devant ces signes avant-coureurs, le Cng et les autorités avaient préféré fermer les yeux. «Nous ne nous sentons pas concernés par ce qui se passe dans les conférences de presse», s'étaient contentés de déclarer certains membres du Comité de lutte.
L'incurie du Cng avait fini d'atteindre son paroxysme lorsque le face-à-face Modou Lô et Gris Bordeaux, aux Allées Centenaire, s'était soldé par une perte de vie humaine. Rien à dire, ils ont laissé faire une boucherie qui a imprimé ses lettres de sang à un « sport » national qui en a perdu son charme et sa beauté.
Sanctionner c'est bien, mais encore faudrait-il éradiquer le mal à la racine. Aussi, tout le monde s'accorde-t-il à dire que ce sont les accompagnateurs qui mettent souvent le feu aux poudres. Le mal est plus profond !
En définitive, ce sont tous ceux-là qui gravitent autour de la lutte qui doivent se remettre en question en procédant à une véritable introspection : promoteurs, lutteurs, sponsors, accompagnateurs, Comité de gestion, sans oublier les amateurs qui se délectent de toute cette violence. Tous sont coupables. Boy Niang est un épiphénomène.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire et c'est d'un grand coup de pied dans la fourmilière que la lutte sénégalaise a besoin.
Source:sudonline.sn